JimmyB a écrit:Avez vous des arguments pour étayer votre propos ?
C'est une évidence. L'homme est la seule créature qui peut donner du sens à la vie. Cela dit, cette question du "sens de la vie" est relativement récente. Pour moi, elle ne se posait pas autrefois, et toute tentative pour interpréter la religion et les philosophies du passé en fonction d'un sens à donner à la vie, comme l'a fait Nietzsche, ne tient pas compte de notre modernité. Dans l'Antiquité, le monde était entièrement explicable, il n'y avait donc aucun besoin de rechercher un "sens à la vie". C'est la révolution copernicienne de Kant, symbole de la fin d'un univers clos et expliqué, qui a fait naître l'angoisse de la certitude inverse, l'absence définitive d'explication (on ne trouvera jamais la vérité), et donc cette question du sens. Si nous n'avons pas de réponse au "pourquoi", sachons au moins répondre aux questions : "Qui sommes-nous ? D'où venons-d'où ? Où allons-nous ?". Nietzsche apporte des réponses claires à ces questions, il est le philosophe moderne par excellence, comme il aimait dire. Par contre, il est extrêmement flou sur toute explication du monde. L'inverse des philosophes de l'Antiquité. Normalement, on définit d'abord le monde, ensuite l'homme y trouve naturellement sa place. Nietzsche fait l'inverse. Il définit d'abord l'homme, peu lui importe ce qu'est le monde. Mais il s'est rendu compte qu'il ne pourrait pas faire l'économie d'une théorie de l'univers. De nos jours, les physiciens ont pris la place des philosophes. A l'époque de Nietzsche, c'est du côté d'Einstein que l'on pouvait se faire une idée de notre univers. Preuve que la recherche d'une explication du monde n'a pas cessé, hormis chez les philosophes. Disons aussi qu'ils se sont tournés davantage vers les sciences humaines, le roman, le théâtre, l'art, soit vers une explication de l'homme. Je pense quant à moi qu'ils ont capitulé trop vite face à cette question de la vérité. Curieusement, aujourd'hui Platon et Aristote m'enthousiasment plus que Nietzsche. Quand j'étais plus jeune, c'était l'inverse.