Desassossego a écrit:Euterpe a écrit:(... Clio dont je rappelle qu'elle est la muse de l'histoire). D'où la prégnance de l'histoire chez les Français, que les autres ne parviennent quasiment pas à comprendre.
Mais n'est-ce pas pas plutôt l’événement si énorme de la Révolution française qui a entraîné cette obsession pour l'histoire ? 1789 a pesé sur tout le XIXe siècle, si bien que chaque nouveau régime prétendait achever le chapitre révolutionnaire (encore en 1871 les Communards rejouaient la Révolution en s’appelant "citoyens" dans la rue), pendant que déjà l'on tentait d'expliquer la Révolution (Chateaubriand ; Thiers, etc.).
La France est le plus vieux pays d'Europe, et la conscience de son histoire est bien plus ancienne. L'historiographie de la Révolution commence avec la Révolution, pendant la Révolution, ce qui est très significatif et témoigne d'une conscience aiguë de la rupture, avec le moment si intensément vécu, autant par les républicains que par les monarchistes, du procès de Louis XVI. La crainte du complot européen et monarchique contre la France, Valmy puis l'épopée italienne de Napoléon contribuèrent à fédérer une France qui en avait bien besoin, et fournirent les éléments essentiels ("fondateurs") d'une histoire nouvelle, qui devaient remplacer au moins symboliquement l'ancienne ou rivaliser avec elle, comme on guillotina Louis XVI.
Kvothe a écrit:Charles X n’a rien compris des apports de la Révolution.
Le jugement est sévère, et s'explique surtout par ce qu'on connaît de lui et notamment de son entourage pendant l'émigration, qui ne comprenait rien à ce qu'il se passait, et c'est peu dire. Il n'eut pas la partie facile, et ne fut pas très bien conseillé pendant ses six années de règne.