Me voilà donc sommé de me défendre... Fort heureusement il ne s'agit pas de moi, ni d'ailleurs que je prenne bien ou mal ceci ou cela, là n'est vraiment pas la question. Ce sujet est donc clôt - et je suis sauf car je me défends très mal.
Reste le conditionnement social, qui fait l'objet de la présente discussion. Vous concluiez :
C'est à peu près le seul moment où vous évoquez le conditionnement social, bien que vos développements précédents aient été tout à fait stimulants comme d'habitude. Reconnaissez cependant que la phrase est quelque peu obscure : le "point de départ de cet entretien sur le conditionnement social" doit s'expliquer "par une surestimation du fait culturel". Que voulez-vous dire ? Une surestimation par rapport à quoi ? Je reprends, plus haut :
Pour critiquer les travaux de Mead, il faudrait se trouver à l'intérieur des problématiques auxquelles ils se rapportent. Or ils ne se situent pas à ce niveau d'interrogation. Mead observe des différences radicales dans la formation des personnalités en tant qu'elles se rapportent aux sexes des individus ; elle en déduit que l'association entre certaines personnalités types et le sexe n'est pas naturelle, bien qu'elle soit perçue comme telle, mais résulte largement d'un conditionnement social. Je vois mal ce qui dans votre développement invaliderait ceci. Que les hommes en viennent à occuper des fonctions guerrières en vertu de leur condition physique plus favorable n'y change rien dans la mesure où ça n'explique pas pourquoi ici et là, à tel moment et à tel autre, être un homme et être une femme prend des significations radicalement différentes.
D'autre part vous évoquiez surtout, pour votre défense, les gender studies en tant qu'elles se veulent un agent de changement social. Fort bien, j'adhère en grande partie aux remarques que vous faîtes. Mais je ne vois toujours pas en quoi ce que vous dites justifie que le terme de "conditionnement" soit trop fort et qu'il faille préférer celui de "conformement". A vrai dire je trouve au contraire que le conditionnement au sens fort est tout à fait prégnant et je trouverais dommage que l'on cesse d'y réfléchir.
Reste le conditionnement social, qui fait l'objet de la présente discussion. Vous concluiez :
De sorte que, au final, ou en définitive, le point de départ de cet entretien sur le conditionnement social tiré d'une discussion de gender, doive bien s'expliquer - à mon sens - par une surestimation du "fait culturel". A la fin, je dirais qu'il y a conformement social, certes pris souvent pour absolu, par ethnocentrisme (et chrono-centrisme, dans le cas du jugement porté sur les cultures passées), mais que le terme de conditionnement est trop fort, raison pour laquelle la sociologie demeure suspecte d'ascientificité à mes yeux
C'est à peu près le seul moment où vous évoquez le conditionnement social, bien que vos développements précédents aient été tout à fait stimulants comme d'habitude. Reconnaissez cependant que la phrase est quelque peu obscure : le "point de départ de cet entretien sur le conditionnement social" doit s'expliquer "par une surestimation du fait culturel". Que voulez-vous dire ? Une surestimation par rapport à quoi ? Je reprends, plus haut :
Aussi bien, la culture appert comme un prolongement de la nature, comme une partie de la nature en tant que la nature se différencie selon les contextes et acteurs de chaque contexte. A ce point, donc, on ne saurait affirmer aussi certainement avec Margaret Mead (aujourd'hui certes datée) mais surtout certains performativistes entre les gender studists, une artificialité aussi grande de la culture par rapport à la nature, confinant au dualisme
Pour critiquer les travaux de Mead, il faudrait se trouver à l'intérieur des problématiques auxquelles ils se rapportent. Or ils ne se situent pas à ce niveau d'interrogation. Mead observe des différences radicales dans la formation des personnalités en tant qu'elles se rapportent aux sexes des individus ; elle en déduit que l'association entre certaines personnalités types et le sexe n'est pas naturelle, bien qu'elle soit perçue comme telle, mais résulte largement d'un conditionnement social. Je vois mal ce qui dans votre développement invaliderait ceci. Que les hommes en viennent à occuper des fonctions guerrières en vertu de leur condition physique plus favorable n'y change rien dans la mesure où ça n'explique pas pourquoi ici et là, à tel moment et à tel autre, être un homme et être une femme prend des significations radicalement différentes.
D'autre part vous évoquiez surtout, pour votre défense, les gender studies en tant qu'elles se veulent un agent de changement social. Fort bien, j'adhère en grande partie aux remarques que vous faîtes. Mais je ne vois toujours pas en quoi ce que vous dites justifie que le terme de "conditionnement" soit trop fort et qu'il faille préférer celui de "conformement". A vrai dire je trouve au contraire que le conditionnement au sens fort est tout à fait prégnant et je trouverais dommage que l'on cesse d'y réfléchir.