Portail philosophiqueConnexion

Bibliothèque | Sitographie | Forum

Philpapers (comprehensive index and bibliography of philosophy)
Chercher un fichier : PDF Search Engine | Maxi PDF | FreeFullPDF
Offres d'emploi : PhilJobs (Jobs for Philosophers) | Jobs in Philosophy
Index des auteurs de la bibliothèque du Portail : A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

Critique de la raison pure

power_settings_newSe connecter pour répondre
+6
anormal
Dienekes
Vangelis
etoilefilante
Crosswind
aliochaverkiev
10 participants

descriptionCritique de la raison pure - Page 38 EmptyRe: Critique de la raison pure

more_horiz
Les deuxième et troisième sections qui suivent sont celles de la première édition de la Critique, celle de 1781.

Deuxième section : des principes a priori de la possibilité de l'expérience.

Cette deuxième section est aussi appelée : déduction subjective.

La déduction subjective se rapporte à l'entendement lui-même et non à ses objets. Elle s'occupe du rapport entre l'entendement et la perception, entre le concept et l'intuition.

Page 177 : 

"S'il y a des concepts a priori sans doute peuvent-ils... ne rien contenir d'empirique : reste qu'il leur faut toutefois être pleinement des conditions a priori d'une expérience possible, puisque c'est là-dessus seulement que peut reposer leur réalité objective".

Sinon ces concepts purs ne seraient que la forme logique de concepts. Kant insiste là sur la caractère non pas logique mais transcendantal de ces concepts.


Intéressante remarque sur la connaissance page 178 :

"...Une connaissance, laquelle est un ensemble de représentations comparées et connectée".


Page 178 :

"La spontanéité [de l'entendement] est le fondement d'une triple synthèse, à savoir celle de l'appréhension des représentations comme modifications de l'esprit dans l'intuition, celle de la reproduction de ces représentations dans l'imagination et celle de leur recognition dans le concept".

"Ces synthèses conduisent à trois sources subjectives de connaissances qui, elles-mêmes rendent possible l'entendement et, par l'intermédiaire de celui-ci, toute expérience, en tant que produit empirique de l'entendement ".


A) La synthèse de l'appréhension dans l'intuition

D'où que viennent nos représentations  elles appartiennent  en tant que modification de l'esprit au sens interne. Toutes nos connaissances sont soumises au sens interne, à savoir le temps. Toute intuition contient un divers qui ne pourrait pas être représenté comme tel si l'esprit ne distinguait pas la succession des éléments de ce divers. 


Page 179 : 

"Or pour qu'à partir de ce divers advienne l'unité de l'intuition il faut tout d'abord que soit parcourue la diversité, et ensuite que ce divers soit rassemblé : acte que j'appelle la synthèse de l'appréhension".


Page 180 : 

"Il faut que cette synthèse de l'appréhension s'opère a priori c'est-à-dire vis-à-vis des représentations qui ne sont pas empiriques " 

Kant parle là des représentations formelles de l'espace et du temps.


Page 180 :

"Sans elle [la synthèse de l'appréhension] nous ne pourrions avoir a priori ni les représentions de l'espace ni celles du temps, étant donné que celles-ci ne peuvent être produites que par la synthèse du divers que fournit la sensibilité dans sa réceptivité originaire".

descriptionCritique de la raison pure - Page 38 EmptyRe: Critique de la raison pure

more_horiz
Commentaires sur "la synthèse de l'appréhension dans l'intuition". (commentaires écris à partir des remarques de Jacques Rivelaygue, op. cité, page 111 et suivantes).

Le divers est donné et il est continu puisque l'espace et le temps sont données continûment. Pourquoi  alors faut-il un acte supplémentaire de l'entendement pour advenir à la compréhension de de déroulement ?

Mais c'est justement parce que le temps est continu qu'il ne peut pas y  voir constitution d'une chose dans l'intuition seule. En effet cette continuité du temps fait que les sensations passent les unes dans les autres sans rupture. Il n'est alors pas possible de saisir la diversité des choses et des sensations si le lieu où elles se donnent, l'espace et le temps, sont constituées d'infiniment petits passant les uns dans les autres sans rupture. Il faut constituer des unités pour que la chose apparaisse.

Rivelaygue page 112 :

"Le constitution de la chose est liée à la constitution du présent, lequel se définit toujours comme une synthèse d'instants".

En définitive cette synthèse va permettre de constituer le présent en rassemblant les instants infiniment petits du temps en une unité constituant le présent. il s'agit de rendre co-présents des instants successifs. Cette synthèse d'instants synthétise aussi le contenu et donne ainsi la chose, le donné de l'intuition.

"La constitution de la chose n'est possible que par celle du présent. Dans la continuité du temps l'esprit rassemble plusieurs instants pour constituer la présence à la conscience".

"La synthèse réunit le divers du continu et le divers du temps...pour en faire une unité qui donnera le présent".

descriptionCritique de la raison pure - Page 38 EmptyRe: Critique de la raison pure

more_horiz
B) La synthèse de la reproduction dans l'imagination

Page 181 : "La synthèse de l'appréhension est combinée inséparablement avec la synthèse de la reproduction".

La reproduction dans l'imagination c'est la rétention du passé dans l'imagination. Pour synthétiser les instants en une unité qui permet l'apparition de la chose, de l'objet de l'intuition, il faut se souvenir de chaque instant passé, il faut retenir le passé dans l'imagination, il faut reproduire ce passé dans l'imagination.

Rivelaygue, page 113 :

"Associer une donnée présente à une donnée absente qui vient de disparaitre est un acte de l'imagination".

Kant donne l'exemple de la ligne droite tracée que l'on peut voir, appréhender seulement en se souvenant du tracé de la droite dès le début, remémoration qui est un acte de l'imagination, et qui est associé au présent du tracé.

Rivelaygue : "L'appréhension suppose toujours l'imagination, c'est-à-dire le rappel et l'association du passé au présent, car le temps se divisant en une série d'infiniment petits, le présent n'existerait pas, sans cette association, et on ne pourrait poser aucune chose".

Kant montre que cette reproduction n'est pas empirique car il n'est pas  possible d'associer n'importe quelle sensation du passé à une sensation du présent (sinon nous n'aurions aucun objet).

Rivelaygue : "Pour pouvoir former réellement  des objets, il est donc nécessaire, contre l'empirisme, que l'association obéisse à certaines règles -ce pourquoi l'imagination empirique suppose par conséquent l'imagination transcendantale, laquelle correspond à une imagination fonctionnant à partir de règles qui excluent que l'on associe des instants présents à n'importe quels instants passés".

Nous voyons ici la différence entre l'imagination empirique et l'imagination transcendantale. L'imagination empirique est cette faculté pratique qui associe des instants passés à des instants présents, qui associe des instants dans leur succession tandis que l'imagination transcendantale comporte en elle des règles a priori qui président à cette association.

"C'est particulièrement évident pour la notion de causalité  : si l'on veut soutenir qu'un objet est cause d'un autre, il ne faudra pas associer à l'impression présente n'importe qu'elle impression passée en disant qu'elle est la cause de la présente".

Kant page 18: 

"La synthèse reproductive de l'imagination appartient aux actes transcendantaux de l'esprit ".

Cette imagination est qualifiée de transcendantale en ce qu'elle permet l'appréhension de l'objet en reliant le passé au présent  selon des règles telles qu'elles permettent l'apparition de l 'objet.

descriptionCritique de la raison pure - Page 38 EmptyRe: Critique de la raison pure

more_horiz
Note.

Ci-dessus nous notions cette phrase de Kant, page 180 :

"Sans elle [la synthèse de l'appréhension] nous ne pourrions avoir a priori ni les représentions de l'espace ni celles du temps, étant donné que celles-ci ne peuvent être produites que par la synthèse du divers que fournit la sensibilité dans sa réceptivité originaire".


Ainsi, s'agissant du temps, la représentation que nous pouvons en avoir dépend de la synthèse des instants. Laquelle synthèse est celle de l'imagination qui fait co-exister des instants différents. Nous voyons donc que la succession des instants précède la représentation du temps, laquelle est en définitve pensée par opposition avec la succession. Nous opposons une "permanence", une non-succession d'instants, du fait même qu'il y a succession. Mais cette succession quelle est-elle ? Elle est surtout un effet de la mémoire, le fait que la mémoire est cette faculté qui permet de fixer cette notion d'avant et d'après (grâce aux traces mnémoniques) . Il semble que ce que Kant appelle imagination ressemble plutôt à ce que nous appellerions mémoire aujourd'hui.

Nous voyons aussi les abus du langage usuel  quand Rivelaygue écrit en page 108 de son livre "l'imagination pure (transcendantale) synthétise le temps lui-même" ce qui est un raccourci  habituel, mais qui peut induire en erreur, en faisant précéder une représentation du temps à la synthèse des instants alors que cette représentation n'est possible qu'après synthèse des instants.

descriptionCritique de la raison pure - Page 38 EmptyRe: Critique de la raison pure

more_horiz
C) La synthèse de la recognition dans le concept.

Page 181 :

"Sans la conscience que ce que nous pensons est le même chose que ce nous pensions un instant auparavant, toute reproduction dans la série des représentations serait vaine." Il existe donc bien une conscience de l'unité d'une synthèse.

Page 182 :

"C'est bien cette conscience une qui réunit en une représentation le divers intuitionné peu à peu et ensuite reproduit". "Sans cette conscience les concepts, et avec eux la connaissance de objets  sont totalement impossibles".

"Il est nécessaire de bien faire comprendre ce que l'on entend par l'expression : objet des représentations".

Kant rappelle que les phénomènes ne sont que des représentations sensibles mais non des objets. Du coup cette expression "objet des représentations" il ne faut pas l'entendre comme l'objet appartenant à des représentations, mais comme objet dans lequel se constituent les représentations (sous l'action de certaines règles). Mais cet objet n'est pas créé par les représentations, ce sont au contraire les représentations qui se fondent sous l'action de règles dans cet objet.  Cet objet en général, est appelé par Kant  objet transcendantal : X.

Il y a une relation de nécessité entre la connaissance (la synthèse du divers) et l'objet X. Les connaissances doivent s'organiser de manière qu'elles se rapportent  à l'objet X.

Page 183 :

"L'unité que l'objet [X] constate nécessairement ne peut être autre que l'unité formelle de la conscience dans la synthèse du divers des représentations."

"Nous connaissons l'objet quand nous avons fait surgir dans le divers de l'intuition une unité synthétique"."Or celle-ci est impossible si l'intuition n' a pu être produite par une telle fonction de la synthèse selon une règle rendant nécessaire a priori la reproduction du divers et possible un concept dans lequel ce divers s'unifie".
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre