A la question fondamentale de la théologie :
Comment une connaissance de Dieu est-elle possible ? Dans quel sens pouvons-nous comprendre que Dieu existe ?
Trois vois sont possibles : deux nous sont léguées par la tradition et vont être rejetées par St Thomas comme étant inadéquates, la troisième étant originale et qu’il va proposer.
1. La voie de l’univocité : c’est l’anthropomorphisme naïf.
C’est la première voie qu’a choisi une multitude de théologiens lorsqu’ils postulent qu’il n’y a pas de différence de nature entre l’entendement humain et l’entendement divin. Il y a juste une différence de degré. L’entendement divin est plus, mais la nature est la même. Donc forcément une connaissance de Dieu est possible. C’est la voix de l’univocité, entendement humain et entendement divin parlent d’une même voix, sauf que du côté de Dieu il y a un plus.
Thomas a le plus grand des mépris pour cette voie.
2. La voie dite de l’équivocité : postule l’inverse.
Entre l’entendement humain et l’entendement divin il y a une distance abyssale. L’un n’est même pas le reflet de l’autre, et dans ce cas-là aucune connaissance de Dieu, aucun discours sur Dieu n’est possible. C’est la ruine de toute la théologie en tant que telle.
Cela ne peut être la voie choisie par Thomas.
3. La voie de l’analogie : voie intermédiaire.
Voie où l’on retrouve le problème du nom de Dieu et où St Thomas dit si nous voulons aimer Dieu, lui rendre grâce de ce qu’il nous a donné, à commencer par la vie, l’existence, soit nous nous contentons de crédulité grossière et aveugle et finalement pourquoi ce Dieu plutôt que n’importe quelles divinités archaïques.
On retombe dans toutes les croyances que l’histoire de l’humanité déploie. Ce n’est bien sûr pas la voie d’un théologien.
La voie de l’analogie qui est la voie thomiste par excellence, est la voie qui postule la nécessité d’une communauté de noms, permettant de parler de Dieu, d’évoquer Dieu et donc de prier, étant entendu que de la même façon que le terme analogie met l’accent sur l’idée d’un rapport de ressemblance qui existe entre deux choses, deux choses qui peuvent être de nature tout à fait différente.
Il y a analogie entre moteur de voiture et organisme vivant. Deux choses de nature radicalement différente : une chose animée, une chose inanimée. Cela dit il y a des rapports de ressemblance. L’analogie dit qu’il est possible de postuler un rapport de ressemblance entre deux entités qui par ailleurs peuvent être de nature hétérogène, donc de nature radicalement différente.
La voie analogique va postuler l’existence d’un nombre de noms possibles permettant de désigner Dieu, de le faire exister dans nos discours, étant entendu qu’aucun nom ne saurait véritablement être adéquat à l’essence divine puisque Dieu excède tout effort de nomination et tout nom.
St Thomas en tire l’idée importante, à savoir que ce mystère de l’essence divine rejaillit nécessairement sur l’existence, puisque toute existence procède de Dieu. Il ne peut donc y avoir à ses yeux qu’une approche religieuse, métaphysique de l’existence. Tout existant, toute chose existante, tout individu humain existant réellement, renferme justement de par son existence un mystère que rien ne peut dévoiler, ou que tout discours théologique, métaphysique, mais aussi par la suite philosophique va tenter de dévoiler, étant entendu que le dévoilement final n’existe pas. Seule la mort apparaît comme le dévoilement ultime.
A ce moment là on retrouve, au sein de cette approche tout à fait chrétienne qui postule le même mystère de l’existence en Dieu et en ses créatures, le sens profond presque sacré de « aletheia » grec qui veut dire la vérité. Ce mot que l’on traduit simplement par vérité est un mot chargé et riche de sens, puisque l’idée pour un grec est que cette vérité est de l’ordre d’une entité qui est voilée.
La vérité est le processus qui consiste à retirer peu à peu les voiles successifs de quelque chose qui ne peut nous apparaître que voilé, et que l’on n’arrivera jamais aux réponses ultimes. Dans ce que nous appelons vérité il y a toujours quelque chose qui nous échappe et qui reste caché hors de notre portée. C’est ce que veut dire exactement le mot grec.
Nous comprenons ce mot chargé de positivisme, étrillé par le rationalisme français de Descartes à Auguste Comte, et il ne reste rien. Pour retrouver toute la richesse de ce terme on est obligé de faire le détour par les sphères théologiques et métaphysiques.
Thomas nous laisse cette idée que, dans notre existence et par notre existence, tremble en nous une sorte de mystère ineffable qu’on ne peut espérer percer car ce mystère que porte en lui chaque existant n’est que le reflet de Dieu.
Nous aurons donc beaucoup de difficultés à nous débarrasser de la métaphysique, au prétexte que nous entrons dans des considérations existentialistes.
Comment une connaissance de Dieu est-elle possible ? Dans quel sens pouvons-nous comprendre que Dieu existe ?
Trois vois sont possibles : deux nous sont léguées par la tradition et vont être rejetées par St Thomas comme étant inadéquates, la troisième étant originale et qu’il va proposer.
1. La voie de l’univocité : c’est l’anthropomorphisme naïf.
C’est la première voie qu’a choisi une multitude de théologiens lorsqu’ils postulent qu’il n’y a pas de différence de nature entre l’entendement humain et l’entendement divin. Il y a juste une différence de degré. L’entendement divin est plus, mais la nature est la même. Donc forcément une connaissance de Dieu est possible. C’est la voix de l’univocité, entendement humain et entendement divin parlent d’une même voix, sauf que du côté de Dieu il y a un plus.
Thomas a le plus grand des mépris pour cette voie.
2. La voie dite de l’équivocité : postule l’inverse.
Entre l’entendement humain et l’entendement divin il y a une distance abyssale. L’un n’est même pas le reflet de l’autre, et dans ce cas-là aucune connaissance de Dieu, aucun discours sur Dieu n’est possible. C’est la ruine de toute la théologie en tant que telle.
Cela ne peut être la voie choisie par Thomas.
3. La voie de l’analogie : voie intermédiaire.
Voie où l’on retrouve le problème du nom de Dieu et où St Thomas dit si nous voulons aimer Dieu, lui rendre grâce de ce qu’il nous a donné, à commencer par la vie, l’existence, soit nous nous contentons de crédulité grossière et aveugle et finalement pourquoi ce Dieu plutôt que n’importe quelles divinités archaïques.
On retombe dans toutes les croyances que l’histoire de l’humanité déploie. Ce n’est bien sûr pas la voie d’un théologien.
La voie de l’analogie qui est la voie thomiste par excellence, est la voie qui postule la nécessité d’une communauté de noms, permettant de parler de Dieu, d’évoquer Dieu et donc de prier, étant entendu que de la même façon que le terme analogie met l’accent sur l’idée d’un rapport de ressemblance qui existe entre deux choses, deux choses qui peuvent être de nature tout à fait différente.
Il y a analogie entre moteur de voiture et organisme vivant. Deux choses de nature radicalement différente : une chose animée, une chose inanimée. Cela dit il y a des rapports de ressemblance. L’analogie dit qu’il est possible de postuler un rapport de ressemblance entre deux entités qui par ailleurs peuvent être de nature hétérogène, donc de nature radicalement différente.
La voie analogique va postuler l’existence d’un nombre de noms possibles permettant de désigner Dieu, de le faire exister dans nos discours, étant entendu qu’aucun nom ne saurait véritablement être adéquat à l’essence divine puisque Dieu excède tout effort de nomination et tout nom.
St Thomas en tire l’idée importante, à savoir que ce mystère de l’essence divine rejaillit nécessairement sur l’existence, puisque toute existence procède de Dieu. Il ne peut donc y avoir à ses yeux qu’une approche religieuse, métaphysique de l’existence. Tout existant, toute chose existante, tout individu humain existant réellement, renferme justement de par son existence un mystère que rien ne peut dévoiler, ou que tout discours théologique, métaphysique, mais aussi par la suite philosophique va tenter de dévoiler, étant entendu que le dévoilement final n’existe pas. Seule la mort apparaît comme le dévoilement ultime.
A ce moment là on retrouve, au sein de cette approche tout à fait chrétienne qui postule le même mystère de l’existence en Dieu et en ses créatures, le sens profond presque sacré de « aletheia » grec qui veut dire la vérité. Ce mot que l’on traduit simplement par vérité est un mot chargé et riche de sens, puisque l’idée pour un grec est que cette vérité est de l’ordre d’une entité qui est voilée.
La vérité est le processus qui consiste à retirer peu à peu les voiles successifs de quelque chose qui ne peut nous apparaître que voilé, et que l’on n’arrivera jamais aux réponses ultimes. Dans ce que nous appelons vérité il y a toujours quelque chose qui nous échappe et qui reste caché hors de notre portée. C’est ce que veut dire exactement le mot grec.
Nous comprenons ce mot chargé de positivisme, étrillé par le rationalisme français de Descartes à Auguste Comte, et il ne reste rien. Pour retrouver toute la richesse de ce terme on est obligé de faire le détour par les sphères théologiques et métaphysiques.
Thomas nous laisse cette idée que, dans notre existence et par notre existence, tremble en nous une sorte de mystère ineffable qu’on ne peut espérer percer car ce mystère que porte en lui chaque existant n’est que le reflet de Dieu.
Nous aurons donc beaucoup de difficultés à nous débarrasser de la métaphysique, au prétexte que nous entrons dans des considérations existentialistes.