Je pense que vous saisissez en effet le caractère de ma démarche à propos de la façon dont je décide de mes choix personnels (les choix qui engagent ma vie privée dirais-je, et le désir d'enfant fait partie de la sphère privée pour moi). Je parle en mon nom, mais ma méthode est aussi celle que suivent quantité de personnes.
Je laisse une place importante à l'irrationnel.
Cela part d'une certaine vision de la vie.
Je ne crois pas que la rationalité puisse un jour gouverner totalement les hommes et de ce coté-là, même si je suis passionné par Kant, je ne croirai jamais que l'on puisse se donner des fins élaborées par la seule raison. L'étude de Kant par exemple est un exercice excellent pour affiner son intelligence, sa capacité d'analyse et sa perspicacité. Mais l'intelligence, je la vois mise au service d'un irrationnel. L'intelligence reste pour moi un instrument, rien d'autre. Un instrument que je peux choisir de mettre au service d'un pur irrationnel.
La raison me paraît être une faculté sur laquelle il est nécessaire de s'appuyer pour conduire sa vie sociale bien sûr, pour assurer sa survie, et conquérir sa place dans une société par ailleurs largement rationalisée.
Mais je crois dans la vitalité des mondes "intérieurs", qu'ils soient égoïstes ou pas (cela m'indiffère), en la créativité de ces mondes, dans leur irrationalité. La création artistique par exemple, mais aussi la création de nouvelles idées, de nouvelles représentations, de nouvelles religions, etc., exigent l'irruption de l'irrationnel ; l'irrationnel conduit la lave qui surgit du volcan et ajoute au réel ; ensuite les êtres de raison travaillent sur ce "nouveau" enfanté par les "irrationnels" mais c'est bien de l''irrationnel que surgit la création.
Il y a cette lutte constante entre l'irrationnel et le rationnel (entre le cheval sage et le cheval fou de Platon, qui tous deux tirent l'attelage). Mais sans l'irrationnel le monde s'éteindrait. Un monde totalement rationnel serait un monde achevé et signerait la fin de l'évolution de l'espèce humaine. L'évolution alors passerait par d'autres espèces.
C'est ainsi que la jeunesse est nécessaire à un pays qui en vieillissant s'affaiblit dans sa capacité créatrice parce que les individus finissent par prendre leurs décisions en rationalisant trop, en lisant trop, en prenant trop d'avis partout, afin de supprimer tout risque. Seul un jeune tel Alexandre peut choisir de couper avec insolence le nœud gordien de son sabre plutôt que de le défaire patiemment de ses mains comme le ferait un sage, c'est-à-dire un être lesté d'expérience et de rationalité.
Vous allez me dire : mais le jeune peut donner dans l'erreur ! Oui, mais l'erreur elle-même est créatrice ; c'est dans l'erreur que se forgent les pensées, les esprits, les volontés et les conquêtes mentales ou autres.
Si vous ne permettez pas à votre enfant par exemple de tenter l'impossible alors vous en ferez sans doute un être adapté, qui réussira peut-être sa vie pour satisfaire votre narcissisme (et le sien) mais vous lui aurez retiré sa puissance créatrice. Vous allez me dire : oui, mais le risque, le risque que votre enfant ne chute, ne meurt ? Le risque est indissociable de la création.
La vie est conquête avec le risque d'en mourir.
Je laisse une place importante à l'irrationnel.
Cela part d'une certaine vision de la vie.
Je ne crois pas que la rationalité puisse un jour gouverner totalement les hommes et de ce coté-là, même si je suis passionné par Kant, je ne croirai jamais que l'on puisse se donner des fins élaborées par la seule raison. L'étude de Kant par exemple est un exercice excellent pour affiner son intelligence, sa capacité d'analyse et sa perspicacité. Mais l'intelligence, je la vois mise au service d'un irrationnel. L'intelligence reste pour moi un instrument, rien d'autre. Un instrument que je peux choisir de mettre au service d'un pur irrationnel.
La raison me paraît être une faculté sur laquelle il est nécessaire de s'appuyer pour conduire sa vie sociale bien sûr, pour assurer sa survie, et conquérir sa place dans une société par ailleurs largement rationalisée.
Mais je crois dans la vitalité des mondes "intérieurs", qu'ils soient égoïstes ou pas (cela m'indiffère), en la créativité de ces mondes, dans leur irrationalité. La création artistique par exemple, mais aussi la création de nouvelles idées, de nouvelles représentations, de nouvelles religions, etc., exigent l'irruption de l'irrationnel ; l'irrationnel conduit la lave qui surgit du volcan et ajoute au réel ; ensuite les êtres de raison travaillent sur ce "nouveau" enfanté par les "irrationnels" mais c'est bien de l''irrationnel que surgit la création.
Il y a cette lutte constante entre l'irrationnel et le rationnel (entre le cheval sage et le cheval fou de Platon, qui tous deux tirent l'attelage). Mais sans l'irrationnel le monde s'éteindrait. Un monde totalement rationnel serait un monde achevé et signerait la fin de l'évolution de l'espèce humaine. L'évolution alors passerait par d'autres espèces.
C'est ainsi que la jeunesse est nécessaire à un pays qui en vieillissant s'affaiblit dans sa capacité créatrice parce que les individus finissent par prendre leurs décisions en rationalisant trop, en lisant trop, en prenant trop d'avis partout, afin de supprimer tout risque. Seul un jeune tel Alexandre peut choisir de couper avec insolence le nœud gordien de son sabre plutôt que de le défaire patiemment de ses mains comme le ferait un sage, c'est-à-dire un être lesté d'expérience et de rationalité.
Vous allez me dire : mais le jeune peut donner dans l'erreur ! Oui, mais l'erreur elle-même est créatrice ; c'est dans l'erreur que se forgent les pensées, les esprits, les volontés et les conquêtes mentales ou autres.
Si vous ne permettez pas à votre enfant par exemple de tenter l'impossible alors vous en ferez sans doute un être adapté, qui réussira peut-être sa vie pour satisfaire votre narcissisme (et le sien) mais vous lui aurez retiré sa puissance créatrice. Vous allez me dire : oui, mais le risque, le risque que votre enfant ne chute, ne meurt ? Le risque est indissociable de la création.
La vie est conquête avec le risque d'en mourir.