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Avoir des enfants : égoïsme ou pas ?

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kiralinconnu
6 participants

descriptionAvoir des enfants : égoïsme ou pas ? - Page 8 EmptyRe: Avoir des enfants : égoïsme ou pas ?

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Boudou a écrit:
Il est possible de moduler le sens du concept polysémique d'égoïsme dans le contexte de notre discussion en faisant parler les philosophes (ou les faux philosophes).
L'égoïsme est bien un comportement que les philosophes cherchent à définir d'une façon qui pourrait être indépendante de la culture. Mais, d'une façon ou d'une autre, c'est un comportement que l'on juge par rapport à une morale. La question qui se pose est donc de savoir d'où viennent nos comportements. Nous pouvons les avoir appris, consciemment ou inconsciemment, ou ils peuvent provenir d'un principe (a priori divin) qui nous dicterait ce qui est bien ou mal et qui conduirait à la pensée de Sartre : "de toute façon quoi qu'il fasse, il est impossible qu'il ne prenne pas une responsabilité totale en face de ce problème…"."Le malheureux qui vole pour nourrir sa famille" a-t-il appris d'une façon ou d'une autre que sa famille était plus importante que le vol, ou est-ce son "âme" qui lui dicte son choix et l'en rend -"totalement responsable". Notre société laïque a tranché (au travers de sa justice) pour la deuxième solution... Ce n'est donc pas elle qui a créé "le terroriste qui tue pour une cause qu’il croit juste", ce ne sont donc pas ses citoyens qui ont, d'une façon ou d'une autre, conduit à un tel comportement, mais bien lui qui a choisi en son âme et conscience de faire le mal. Il ne pouvait croire que cette cause était juste que parce que son âme était diabolique !!!
En laissant tomber les pensées religieuses, la difficulté pour répondre à la question que j'ai ainsi posée est que nous ne savons pas, et que nous ne pourrons sans doute jamais savoir, comment nous apprenons nos comportements. Certains dictateurs se sont focalisés sur l'éducation, mais ce n'est que la partie cachée de l'iceberg de l'apprentissage d'un individu, et par ailleurs, même pour celle-ci, nous ne savons pas comment nous apprenons. En parallèle, nous sommes confrontés (individuellement) à une norme que nous pouvons appeler la culture qui intègre la morale, puisque nous sommes contraints de nous y adapter pour vivre en société. Je reporte ainsi la question sur la définition de la culture pour préciser que ce n'est que la somme de comportements des gens que nous regroupons sous ce mot et qu'ainsi nous ne savons pas la définir. Nous ne pouvons alors que confronter une normalité culturelle définie par la loi ou par une morale quelconque aux comportements individuels, et en faisant cela, nous devons considérer que cette norme est la vérité, que c'est le bien.
Pour revenir à nos moutons, la question initiale peut ainsi se voir selon deux aspects : est-ce qu'avoir des enfants correspond à ma propre norme culturelle (celle que j'ai apprise auprès des gens qui me l'ont enseignée) ou est-ce qu'elle correspond à une norme culturelle que nous ne savons pas définir précisément mais que certains tentent de nous imposer au travers de lois juridiques ou morales (et je n'oublie pas qu'en réalité cette question est souvent absurde car la nature joue contre notre volonté). L'égoïsme ne peut se définir ainsi que selon l'une (la mienne que je partage nécessairement avec d'autres personnes puisque je ne l'ai pas créée), ou l'autre norme (celle qu'on, volontairement indéfini, peut nous imposer). Pourtant, la question se pose seulement parce que la norme ne nous impose par de faire des enfants (comme c'était le cas auparavant). Cela signifie que le fait de dire que c'est égoïste n'est qu'un jugement de valeur qui a pour objet de montrer que nous y adhérons ou pas, ce qui induit l'anticipation qu'en cas de lutte pour ou contre ce comportement, faire ou pas des enfants, nous nous positionnerions dans un camp ou dans l'autre pour imposer notre vérité aux autres.
Dans une société basée sur des principes religieux cette question se pose parce qu'ils nous apprennent que nous sommes "totalement responsables"... de faire ce qu'indique la norme. Soit j'adhère à cette croyance et je dois faire ce qui correspond à la norme, le bon sens, ce que pense la majorité, soit je n'y adhère pas et je fais ce que je pense dans la mesure où les règles sociales me l'autorisent (sinon c'est un autre sujet). Mais, comme notre société est religieuse puisqu'il semble que la majorité pense que nous sommes "totalement responsables", à l'instar de Sartre, nous aurons alors à lutter contre le bien-pensant et nous risquons d'être, un jour ou l'autre, défavorisés par les valeurs sociales.

descriptionAvoir des enfants : égoïsme ou pas ? - Page 8 EmptyRe: Avoir des enfants : égoïsme ou pas ?

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Je suis désolé de ne pas avoir pu vous répondre plus tôt. Je suis actuellement en haute montagne et je n'ai pas facilement accès à internet. Comme vous le dites ce problème complexe peut être abordé par les biologistes (survie de l'espèce, équilibre écologique, gènes égoïstes), par les anthropologues et les sociologues (culture, survie du groupe, cf. kercoz), par les psychanalystes (inconscient), par les théologiens (croissez et multipliez-vous), et ici par les philosophes (éthique, ontologie du désir). Le sujet reste à développer dans le cadre des principales écoles de pensée philosophiques - nous venons de l'aborder ici dans le cas de l'existentialisme : une partie de mon être a déjà déserté le présent, il est tourné vers l’avenir qui m’attend…
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