Tr
ès bon
documentaire... néanmoins il y a une chose qui me d
érange, c'est la racialisation du conflit entre Kushites et Egyptiens (plus ou moins explicite)
. Certains travaux r
écents tendent
à d
émontrer que le conflit, en particulier
à l'
époque de Thoutmosis Ier, ne
concernait en aucun cas la "race", ou m
ême tout simplement la couleur...
aaron kamugisha a écrit: Shomarka Keita's dry commentary on this bizarre statement by Vermeule says it all. 'Excusing the pejorative "tribal warfare" (in Europe it is called ethnic conflict), it is clear that she is saying that this must have been a racial war . . . [However] the antagonisms between Kush and Egypt were political and not racial' (emphasis in original)
[...]
The absurdity of race becomes compounded by using the terminology arising from modern social constructions to discuss an ancient society, but not even applying that terminology to its logical conclusion
[...]
The fact remains that the ancient Egyptians simply did not have our conceptions of 'race', a point that has been made by those on both sides of the debate. In a second and widely quoted attempt to deal with this question, the Egyptologist Frank Yurco correctly states:
"The whole matter of black or white Egyptians is a chimera, cultural baggage from our own society that can only be artificially imposed on ancient Egyptian society. The ancient Egyptians, like their modern descendants, were of varying complexions of color, from the light Mediterranean type (like Nefertiti) to the light brown of Middle Egypt, to the darker brown of Upper Egypt, to the darkest shade around Aswan and the first Cataract region, where even today, the population shifts to Nubian."
Traduction:
Le commentaire sec de Shomorka Keita
à propos de l’étrange affirmation de Mme Vermeule nous dit tout : "Au-delà de l'affirmation péjorative de "guerre tribale" (en Europe on
appelle cela le conflit ethnique), il est clair qu'elle
sous-entend qu'il s'agissait d'un conflit
racial [Kushites vs Égyptiens]... Néanmoins, l'antagonisme entre Kushites et Égyptiens était politique et non
racial.
[...]
L’absurdité de la notion de race est aggravée par la terminologie, venue des constructions sociales modernes et visant
à étudier des sociétés anciennes, sans même amener cette terminologie
à sa conclusion logique.
[...] De fait les anciens Égyptiens n'avaient tout simplement pas notre conception de la "race", une conclusion acceptée par les deux camps. Dans une seconde tentative, largement commentée, en vue de régler cette question, l’égyptologue Frank Yurco affirme avec raison :
Franck Yurco a écrit: La question même d’Égyptien noir ou blanc est une chimère, un bagage culturel venant de nos propres sociétés qui ne peut qu’être imposé artificiellement sur l’Égypte ancienne. Les Égyptiens antiques, comme leurs descendants contemporains, étaient de complexions mélaniques très variées, de la couleur la plus claire de type méditerranéenne (comme Néfertiti) en passant par le marron clair du centre de l'Égypte, ou encore le marron sombre de la haute Égypte, jusqu’à la variante la plus noire autour d'Aswan et des premières régions du Cataracte, ou même aujourd'hui, la population tend à une couleur Nubienne.
L'article duquel j'ai pris cet extrait ne parlait pas des reines noires en tant que
telles mais qu'importe, il me semblait que ce documentaire nous
disait plus ou moins explicitement que les Égyptiens exploitaient les "noirs" ce qui sous-entend
qu'ils entretenaient des relations avec les sub-sahariens
comme on parlerait des relations entre
Européens et Africains à l’époque moderne. Ce n’était peut-être pas l'intention du réalisateur mais il n’empêche qu'on sent qu'un tel rapprochement est possible, mon but ici est de l’écarter car cela impliquerait que les Égyptiens aussi étaient dans une logique racialisante, alors qu'ils étaient eux-mêmes en partie noir
s.
Merci de veillez à la correction de vos prochains messages. (Eunomia).