Oui, c'est également une dérive qui existe dans certains discours écologistes. C'est d'ailleurs une des logiques qui étaient à l’œuvre (au départ) dans l'idée de "réserves naturelles" : l'homme perturbe la biodiversité, la nature, donc il faut soustraire des espaces à son influence, l'en exclure. Comme si l'homme lui-même, n'appartenait pas à la nature, au moins en partie.
Vous faites bien de souligner que la différence n'est pas forcément pensée dans un rapport de supériorité, c'est la raison pour laquelle je pense cette différence sur un mode qualitatif, plus que quantitatif. Dès que l'on rentre dans le quantitatif, on a un peu tendance à voir dans l'animal un stade sous-évolué de l'homme. Finalement les discours qui valorisent le plus l'animal, ne sont pas toujours là où on le croit. Par exemple quand Heidegger déclare que l'animal est pauvre en monde, rend finalement justice d'une certaine manière, à une certaine richesse de la vie animale. Pour lui le monde est précisément ce que vous nommez un monde d'habitudes, c'est une sorte de nature apprivoisée, où l'homme peut s'orienter, grâce à un réseau de signes. Il y a de très belles pages où il essaie de penser ce que peut être un rapport non réflexif à la nature, une vie pleine, qui coïncide avec elle-même. Ce rapport à la nature n'est pas inférieur à celui qu'une conscience réflexive entretient avec elle, il est qualitativement différent.
Vous faites bien de souligner que la différence n'est pas forcément pensée dans un rapport de supériorité, c'est la raison pour laquelle je pense cette différence sur un mode qualitatif, plus que quantitatif. Dès que l'on rentre dans le quantitatif, on a un peu tendance à voir dans l'animal un stade sous-évolué de l'homme. Finalement les discours qui valorisent le plus l'animal, ne sont pas toujours là où on le croit. Par exemple quand Heidegger déclare que l'animal est pauvre en monde, rend finalement justice d'une certaine manière, à une certaine richesse de la vie animale. Pour lui le monde est précisément ce que vous nommez un monde d'habitudes, c'est une sorte de nature apprivoisée, où l'homme peut s'orienter, grâce à un réseau de signes. Il y a de très belles pages où il essaie de penser ce que peut être un rapport non réflexif à la nature, une vie pleine, qui coïncide avec elle-même. Ce rapport à la nature n'est pas inférieur à celui qu'une conscience réflexive entretient avec elle, il est qualitativement différent.