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La psychanalyse au banc des accusés ?

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aldolo
AntiSubjectiviste
Crosswind
Silentio
8 participants

descriptionLa psychanalyse au banc des accusés ? - Page 2 EmptyRe: La psychanalyse au banc des accusés ?

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Crosswind a écrit:
Si je vous suis bien, AntiSubjectiviste, la psychanalyse ne reposerait sur aucune règle tangible ?

Je n'ai pas dit ça, par contre il est probable qu'il n'y ait pas de consensus sur les règles.


Crosswind a écrit:
Comment peut-il s'avérer possible d'affirmer son appartenance au corps psychanalytique sans démontrer la maîtrise attendue ?

En démontrant une expérience suffisante, à travers la formation, le passage en analyse et la pratique de l'analyse elle-même. Mais l'expérience n'est pas une maîtrise comme un physicien pourrait maîtriser une théorie physique. La connaissance de la théorie freudienne ne suffit pas pour "maîtriser" la psychanalyse freudienne puisque celle-ci est une pratique.

descriptionLa psychanalyse au banc des accusés ? - Page 2 EmptyRe: La psychanalyse au banc des accusés ?

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Il n'y a pas longtemps, on a eu un chouette débat sur le mariage gay, avec des types des deux côtés parfaitement incapables de répondre aux arguments de l'autre. Ça a duré un certain temps... 
Chacun avait sans doute une part de vérité, mais je n'ai vu pour ma part aucun dialogue fructueux : deux clans parfaitement incapables de se parler.
Et puis le problème s'est posé de l'adoption des enfants avec des parents gay. Et qui a-t-on vu en guise d'experts ? Des psychanalystes et rien que des psychanalystes. Beaucoup étaient réservés à l'idée qu'un môme ait deux parents du même sexe, sans doute que leur récit se conjuguait mal avec ce type de système. Qui leur a répondu ? Et bien personne... je veux dire aucune expertise autre, qui soit posée en contre-pouvoir à la légitimité qu'elle prétend. Bref, l'expertise en matière d'enfants, en France, c'est la psychanalyse et point-barre ! On l'a élevé au rang d'institution, et d'ailleurs tout ce qui tourne autour de la psychologie s'est plus ou moins rallié aux stades de développement de l'enfant qu'elle a comptabilisés et établis en norme.
Et c'est ça qui gêne.
Ce n'est pas les traitements eux-mêmes, qui dès fois marchent et d'autres pas. Ce n'est pas même tant que son laïus sur l'inconscient (l'inconscient est structuré blabla) qui semble passer comme une lettre à la poste dans les esprits, c'est que c'est comme ça et pas autrement : on sait, tout est sous contrôle...
La psychanalyse s'est instaurée (en France bien plus qu'ailleurs d'ailleurs) comme une forme de savoir, et donc exerce un pouvoir normatif dans l'opinion. Elle récite les stades de la formation psychique de l'enfant comme si ça allait de soi, et personne ne semble rien avoir à y redire : à tel âge, il arriverait ceci à bébé, plus tard, il se passera cela etc. et si quelque chose n'a pas l'air de fonctionner comme c'est écrit, c'est tout juste si les pauvres parents ne sont pas terrorisés en imaginant que leur môme est anormal, qu'il va lui arriver tout un tas de trucs : affreux, forcément. Alors ils se précipitent chez l'expert comme on allait voir le docteur il y a cent ans, en tortillant leurs doigts dans la salle d'attente. 
Bref, elle s'est accaparée ce que doit être un enfant.
On ne voit plus très bien ce qu'il restera un jour comme place pour l'inconnu, pour la vie dans ce qu'elle peut aussi avoir de surprenant et de magique, si même le regard sur l'enfance doit être répertorié selon des critères stricts de normalité par un savoir, qui veut s'emparer de tout sans laisser une miette à quoi que ce soit qui ressemble à de la créativité, à un peu de liberté.

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Crosswind a écrit:
Qu'en est-il de la scientificité de la psychanalyse ?

Est-ce vraiment nécessaire de revenir sur cette question déjà débattue mille et une fois ? Serait-ce seulement un problème si la psychanalyse n'était pas une science, si l'on n'est pas scientiste dès le départ ? D'autant plus qu'il n'y a pas beaucoup de définitions de "science" auxquelles les disciplines couramment admises comme scientifiques satisfont...

Une critique beaucoup plus intéressante me paraît présente, par exemple, dans De l'interprétation de Paul Ricœur, où il affirme que la psychanalyse est une forme d'archéologie du sujet, c.-à-d. une élucidation du sens du sujet présent à partir de son passé. Se cachent derrière cette affirmation au moins deux critiques contre la psychanalyse : 1) elle héberge un déterminisme de l'inconscient qui agit du passé sur le présent, 2) la conscience n'a relativement aucun pouvoir dans la détermination du sujet.

S'ajoute à cela la critique selon laquelle l'anthropologie que tisse la psychanalyse est celle d'une humanité fondamentalement déviante, et définie par ses déviances. La norme, pour ainsi dire, est d'être déviant, et la santé mentale n'est qu'un point d'équilibre instable au milieu d'un champ de forces pathologiques. Une telle anthropologie est-elle acceptable ?

descriptionLa psychanalyse au banc des accusés ? - Page 2 EmptyLa psychanalyse une conviction, et méthode technique mais non empirique

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Il me paraît que la psychanalyse ne justifie la véracité de ses thèses que par :

Des séances "basées sur la parole, et autres stimulus" donnant au psychothérapeute des réactions qu'il interprète "quoi de plus normal comme processus empirique, cependant le danger réside dans les suggestions et suppositions apportées au patient qui peuvent induire les deux dans l’erreur". Ceci étant, le patient du début 1900 est le plus souvent un hystérique, catatonique et j'en passe, "des gens pas assez normaux".
Les études anthropologiques et ethnologiques étant assez fiables, donnent une idée "ou plutôt supposition" sur l'organisation de la psyché à partir des structures sociales, l’évolution des mœurs, de la littérature, les contes et légendes, et religions "surtout chamanismes, totems, et sociétés primitives" ...

Ainsi il paraît qu'au siècle dernier on ne s'est basé que sur des suppositions et non des preuves tangibles ou statistiquement étayées, "même si les psychanalystes apportent comme preuve le supposé rétablissement de leurs patients".

Mais il faut savoir que Freud voulut suivre la démarche scientifique en ayant choisi au début de faire de la neuroscience "mais étant à ses balbutiements, il opta pour la démarche déjà citée". Pour conclure son intuition était bonne car le salut de la psychanalyse ne viendra que d'une meilleure maîtrise des neurosciences, car il est acquis maintenait que notre cerveau se compose de couches :
Le cerveau reptilien "partagé avec la majorité des êtres vivants" qui est le siège des sensations et autres pulsions primitives, ainsi que la mémoire longue.
Et le cortex siège du langage "et donc selon moi de la pensée et de la conscience et la mémoire courte", et du contrôle des pulsions. Ce n'est qu'une compréhension des interactions du cerveau par l’expérience qui fermera ce débat "pouvant même prouver la vraisemblable de certaines thèses de cette technique".

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Quel auteur citez-vous dans votre message, mucho ?
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