Dienekes a écrit: Pour ce qui est de devenir enseignant chercheur, attention, passer une thèse ne suffit pas. J’ai une amie qui a suivi cette voie en histoire et ça a été encore tout un parcours après sa thèse (il faut avoir fait une thèse suffisamment reconnue, obtenir des recommandations de professeurs, passer devant une « commission de je ne sais plus quoi », trouver un poste…). D’autres ici pourront peut-être vous donner des détails sur ce passage de la thèse à l’enseignement.
Disons qu'il est plus facile de devenir maître de conférence avec une thèse que professeur. Mais là encore les places sont monopolisées par l'élite sortie des grandes écoles. Bref, une thèse et un concours aident grandement, bien que cela ne garantisse pas la disponibilité d'un poste.
Il n'est d'ailleurs pas impossible de réussir les concours en sortant de l'université, mais l'avantage des grandes écoles c'est qu'elles forment intensivement à l'acquisition de la méthode. L'université au contraire n'encadre pas, elle incite malgré elle à l'autonomie. Or il est très difficile de s'imposer un rythme de travail soutenu. Personnellement, je ne sais pas penser sur commande et j'ai été vite dépassé par les exigences attendues dans les différents exercices. Je ne sais me discipliner que pour mes propres recherches. Il faut aussi savoir se protéger, car la préparation au concours est solitaire. Comme c'est une compétition, la concurrence est rude et les échanges assez froids. Notez aussi que cela représente un budget conséquent. Un dernier conseil : on n'apprend pas à enseigner (encore moins devant une classe), alors demandez-vous si vous seriez à l'aise, si c'est vraiment ce que vous désirez.
Quant aux débouchés, l'enseignement, l'enseignement et l'enseignement. Mais il existe quelques alternatives : l'édition, le coaching ou conseil philosophique (selon que l'on s'adresse à des individus ou à des entreprises), les RH, etc. Bien sûr, un profil philo seul ne vous distinguera pas de la masse, mais couplé avec une autre formation, cela peut aider. Après, je crois que c'est plutôt valorisé dans les pays anglo-saxons. N'oubliez pas non plus que la philosophie suppose un esprit à la fois critique, analytique et synthétique. Cela peut être un atout dans d'autres disciplines : si la philosophie ne marche pas, essayez la sociologie, l'histoire, etc.