Vous ne tenez pas compte de ce que j'ai expliqué sur les airs de famille (aucun philosophe ne rassemblera sans doute tous ces critères, il n'empêche que, comme dans une famille, ils ont tous le même nom) en me citant des sceptiques comme des philosophes. Il y a en effet des philosophes sceptiques, et il y a infiniment plus de sceptiques totalement étrangers à toute philosophie.
L'art de la démonstration implicite — que Nietzsche aurait inventé, si je vous suis — je ne le connais pas. Alors je précise : une démonstration explicite. Il n'y a rien de tel dans la Généalogie de la morale, texte fort cohérent en effet, mais qui ne démontre rien (ni ne prétend le faire). D'ailleurs, une dissertation n'est pas une démonstration, non pas parce que je le veux, mais parce que ce n'est pas sa définition et son objet. Je continue de croire que Nietzsche n'attache aucune importance à la démonstration, qu'elle lui semble déjà suspecte en elle-même et qu'il ne l'a jamais prise au sérieux. Il en avait trouvé une, par exemple, sur l'Éternel Retour. Il s'est bien gardé de la produire, je ne dis pas seulement dans Zarathoustra (ce n'aurait pas été le lieu, certainement), mais dans aucun autre ouvrage. Cela rabaisserait sa pensée la plus abyssale à n'être qu'une vulgaire thèse sur la nature de la temporalité, qu'on pourrait opposer aux théories de Leibniz, à Kant, etc., ce dont il n'a nulle envie, je le maintiens. Il n'a pas envie que qui que ce soit discute là-dessus (pas parce que ça lui ferait peur, j'espère qu'on m'a bien compris, mais parce que ce n'est pas fait pour ça, que ce n'est pas de cet ordre-là). Qu'aucun philosophe ancienne manière ne vienne discuter L'Éternel Retour du même. C'est une idée poétique de "grand seigneur", dirait Kant, qui n'entend nullement être confrontée à la vulgarité prosaïque de ce qu'on appelle, d'ordinaire, un philosophe. Il y a des déclarations on ne peut plus claires — s'agissant de Socrate, bien entendu, qui en est la figure emblématique — de tout ce que je suis en train d'écrire là, vous les connaissez aussi bien, que dis-je ?, mieux que moi.
L'art de la démonstration implicite — que Nietzsche aurait inventé, si je vous suis — je ne le connais pas. Alors je précise : une démonstration explicite. Il n'y a rien de tel dans la Généalogie de la morale, texte fort cohérent en effet, mais qui ne démontre rien (ni ne prétend le faire). D'ailleurs, une dissertation n'est pas une démonstration, non pas parce que je le veux, mais parce que ce n'est pas sa définition et son objet. Je continue de croire que Nietzsche n'attache aucune importance à la démonstration, qu'elle lui semble déjà suspecte en elle-même et qu'il ne l'a jamais prise au sérieux. Il en avait trouvé une, par exemple, sur l'Éternel Retour. Il s'est bien gardé de la produire, je ne dis pas seulement dans Zarathoustra (ce n'aurait pas été le lieu, certainement), mais dans aucun autre ouvrage. Cela rabaisserait sa pensée la plus abyssale à n'être qu'une vulgaire thèse sur la nature de la temporalité, qu'on pourrait opposer aux théories de Leibniz, à Kant, etc., ce dont il n'a nulle envie, je le maintiens. Il n'a pas envie que qui que ce soit discute là-dessus (pas parce que ça lui ferait peur, j'espère qu'on m'a bien compris, mais parce que ce n'est pas fait pour ça, que ce n'est pas de cet ordre-là). Qu'aucun philosophe ancienne manière ne vienne discuter L'Éternel Retour du même. C'est une idée poétique de "grand seigneur", dirait Kant, qui n'entend nullement être confrontée à la vulgarité prosaïque de ce qu'on appelle, d'ordinaire, un philosophe. Il y a des déclarations on ne peut plus claires — s'agissant de Socrate, bien entendu, qui en est la figure emblématique — de tout ce que je suis en train d'écrire là, vous les connaissez aussi bien, que dis-je ?, mieux que moi.