Tous les racismes, toutes les haines et tous les mépris jetés à la face d'un être humain à raison de son appartenance fortuite à une communauté donnée de vie et de culture, sont une négation de son humanité et, en ce sens, une blessure indélébile. S'agissant, tout particulièrement, de l'antisémitisme, et, bien entendu, pour ceux qui ne l'ont pas personnellement subi, il n'est que de lire le témoignage déchirant d'Albert Cohen qui raconte (dans ô vous, Frères Humains) comment, le jour de son dixième anniversaire, l'enfant sensible et espiègle qu'il était fut traité de "sale juif" par un commerçant en plein Cours Belsunce à Marseille devant une horde de passants ricanants. Et comment il comprit brutalement et douloureusement le sens de ces inscriptions "mort aux Juifs !", alors fréquentes sur les murs de Marseille et qui, jusque là, n'avaient jamais éveillé son attention. Lorsqu'on connaît l'oeuvre d'Albert Cohen, on comprend bien la profondeur du traumatisme sur sa conception ultérieure des "frères humains".
Mais je le répète néanmoins : toute haine et tout mépris n'ont pas nécessairement le racisme pour ressort. La bête est bien trop immonde pour mériter d'être banalisée.
Mais je le répète néanmoins : toute haine et tout mépris n'ont pas nécessairement le racisme pour ressort. La bête est bien trop immonde pour mériter d'être banalisée.