victor.digiorgi a écrit: Notons en passant qu'il est impossible de trouver chez Onfray une seule affirmation basée sur autre chose que des faits vérifiables ou des preuves incontestables.
Ah oui vraiment ? Son œuvre est pleine d'affirmations fausses pourtant... Tout d'abord, concernant ce qu'il dit à propos de Freud, de nombreuses personnes ont réagi en montrant la fausseté de certaines de ses affirmations. Mais ne connaissant pas très bien ni Freud, ni ce que dit Onfray à son propos, je ne peux que me contenter de ce que j'ai entendu, ce qui n'est pas bien convaincant je vous l'accorde. Toutefois, le fait que de nombreuses personnes réagissent prouve selon moi qu'il y a matière à débattre sur ce qu'il affirme.
Mais prenons un exemple précis et constatable. Onfray affirme quelque part que Platon travestit Socrate, et que Socrate souffre depuis 25 siècles d'une platonisation abominable. Ainsi par exemple, il affirme que nous pouvons voir chez Aristophane, dans les Nuées, un Socrate platonisé... Si ça ce n'est pas l'ineptie du siècle... Franchement, là on va au-delà du ridicule : Onfray affirme que Platon a platonisé Socrate alors qu'il n'était âgé que de 5 ans ! Quelle performance...Onfray dit certainement des choses vraies et pertinentes, mais il dit parfois aussi des choses fausses, gravement fausses. Et d'une manière générale, je trouve qu'il a tendance à jouer avec l'histoire de la philosophie pour montrer ce qu'il a envie de voir plus que ce qui est réellement. S'il avait écrit un roman appelé
Contre-histoire de la philosophie, personne n'aurait dit quoi que ce soit. Mais là il s'attaque à l'histoire de la philosophie, ce qui suppose de sa part une objectivité, une impartialité qu'il n'a manifestement pas.
Silentio a écrit: Sartre est en train d'être redécouvert en ce moment, de la même manière que Marx, une fois que l'on fait le tri entre ce qui est toujours pertinent philosophiquement et ce qu'il y a à critiquer et condamner.
Je n'ai jamais compris pourquoi il y avait un tel engouement pour Sartre. C'est vrai, finalement Heidegger et Husserl sont bien plus importants ! De même, son "coup fatal" porté à la philosophie traditionnelle n'est finalement rien d'autre qu'un coup de pied à un lion déjà mourant. Schopenhauer, Nietzsche et Marx avaient fait le gros du boulot, me semble-t-il.
victor.digiorgi a écrit: le smog étouffant des brouillards carboniques d'un Platon, d'un Kant, d'un Heidegger
Ne confondez pas obscurité et difficulté. Un philosophe peut être difficile, mais ça ne veut en aucun cas dire qu'il est obscur. L'obscurité, c'est bon pour les sophistes. Les philosophes dissipent le brouillard. Mais aveuglés par la clarté qui nous est nouvelle et qui nous pique les yeux, nous la confondons avec l'obscurité. Kant n'est pas obscur, Platon non plus. Ils sont juste très clair
s, et d'une cohésion intellectuelle si impressionnante que nous avons du mal à les suivre.
victor.digiorgi a écrit: L'objectif visé et/ou atteint par une langue claire et compréhensible par tous : élever le peuple à la philosophie ! Au lieu de rabaisser la philosophie au niveau du peuple
Je vois dans le projet d'Onfray une tentative de populariser la philosophie. Mais la philosophie n'est pas populaire, et je ne pense pas qu'elle puisse l'être.
victor.digiorgi a écrit: eh oui ! Nietzsche est très clair dans la forme pour quiconque s'intéresse un peu à la poésie et à la pensée subversive de ce penseur qui n'aimait pas l'écriture de pas mal d'Allemands),
Nietzsche apparaît comme clair et facile, c'est vrai. Mais ce n'est qu'une illusion. Il n'est pas moins complexe qu'Aristote, et sa pensée n'est pas accessible au premier abruti qui passe dans une librairie. La langue qu'utilise Nietzsche donne l'impression au lecteur qu'il comprend tout tout de suite, mais cela n'est qu'une impression fausse, et s'il faut chercher une preuve, il n'est qu'à regarder toutes les âneries qu'on a pu dire (et qu'on dit encore) sur la philosophie de Nietzsche. Et en parlant d'âneries sur la philosophie de Nietzsche, Onfray me semble un bon spécimen.