Merci!
Desassossego a écrit:Pourquoi ne le lisez-vous plus ? Est-ce une sorte de lassitude ou est-ce dû à votre rapprochement de Platon ?
Liber a écrit:Mais il vit toujours en moi, le bougre !
Voudriez-vous ne plus le voir vivre en vous ?
Liber a écrit:ce furent des lectures brûlantes quand j'étais plus jeune.
Silentio a écrit:C'est intriguant ! Pourriez-vous en dire plus ? Parce qu'effectivement, Deleuze semble tributaire de Platon, même s'il en subvertit de manière héraclitéenne ou nietzschéenne les thèses et thèmes, lorsqu'il aborde la question des simulacres par exemple. Par contre, il demeure opposé à Platon sur la question du désir. Peut-être peut-on rapprocher Deleuze de Platon sur la question de l'intuition, en passant par Bergson (lui qui s'inscrit en partie à la suite de Platon et Plotin)
Silentio a écrit:Comment distinguez-vous désir et plaisir au sens de Deleuze ? Opposeriez-vous Deleuze (désir) à Foucault (plaisir) ?
Silentio a écrit:Ainsi, il me semble qu'il y a bien un refus de la limite, de l'incarnation, de l'individuation, de la finitude, du réel qui me fait exister dans un monde où ma volonté ne peut pas tout et ne peut pas jouer à Dieu, détruire le monde pour le recréer, se créer son propre corps en accord avec son désir de puissance. En dépit de toute responsabilité, de toute ob-ligation sociale, le réel étant aussi la société, le fait que j'existe en rapport aux autres et plus généralement à l'Autre qui peut me constituer sans que j'aie nécessairement, puisque je ne suis pas un sujet souverain (ce que le sujet deleuzien voudrait être, au fond !), de maîtrise sur lui.
Silentio a écrit:Je comprends, la grande politique, le surhomme, tout ça, c'est bien gentil mais il me semble que la souffrance et l'affrontement, le conflit, sont moteurs du désir chez Nietzsche, et que la vie chrétienne authentique ou philosophique peut être la vie la plus intensive grâce à la souffrance. Là où le Christ connaît la passion de la Croix, c'est-à-dire de l'ex-istence, de l'incarnation, du fait d'être homme au monde, Dionysos me semble finalement, dans l'accord des contraires, nier ces derniers. Il redevient cet opium de la Naissance de la tragédie,
ce principe de l'Un (donc de néant, en tant qu'opposé à l'ex-istence comme division !), de dés-individuation, d'oubli de soi et de la souffrance du monde dans l'ivresse qui dissout le moi.