Silentio a écrit:On peut faire l'expérience de la solitude, mais est-on vraiment toujours seul ? Même en créant il y a toujours la société derrière, ne serait-ce que par le langage. On peut créer de nouvelles positions, de nouveaux savoirs et discours.
Vous dénoncez un aspect encore fragile il est vrai de la philosophie deleuzienne. Cette position se répercute au niveau du langage il est vrai, dans lequel Deleuze ne voit pas un moyen d'information et de communication mais d'abord et surtout de traduction (avec aujourd'hui de nombreux travaux sur la traductibilité). Il est très provocateur sur ce point et ne croit pas que l'on puisse apprendre quoi que ce soit par le dialogue : on ne comprend et on ne s'accorde de toute manière qu'avec ce que l'on a déjà compris... D'où son refus, très critiqué dans les milieux universitaires, de participer à des colloques.
Silentio a écrit:Si seulement ! Mais Deleuze a-t-il trouvé ces formes de vie ? Je n'en vois que des décadentes, nihilistes...
Je ne pense pas qu'il y ait vraiment pour lui et Guattari (que l'on oublie souvent le pauvre !!) des formes de vie en soi. Comme chez Spinoza, c'est à chacun en vertu de sa propre puissance et des déterminations multiples qui le conditionne, limite ses possibilités, que chacun doit se penser comme une subjectivité avec ses propres possibilités dynamiques de désubjectivation.