Georges Réveillac a écrit: A l’humanité d’inventer une gouvernance mondiale efficace.
Une gouvernance mondiale, ça me paraît une antithèse, une impossibilité, ne serait-ce que parce que l'affaire est une question de proportions ; quel est le dénominateur commun
réel, substantiel, consistant (pas théorique), entre un Népalais et un Irlandais ? Les désastres écologiques réels ou supposés provoqués par la civilisation technicienne, l'hyperéminence de l'économie ? Mais où est la politique, ici ?
Georges Réveillac a écrit: Le monde est compartimenté en États-nations
Oui et non. Si l'Europe n'est pas au diapason, elle est et reste une institution supra-nationale ; d'une manière générale, ce qui compte aujourd'hui, ce sont les grandes aires d'influence économique ou politique. Face à cela, et réduit à lui-même, le Népal n'existe pas. Une nation ne peut exister que dans un ensemble plus grand qu'elle, ou bien à la condition d'être l'épicentre d'un ensemble virtuel ou réel.
Georges Réveillac a écrit: tandis que le marché, notre grand maître aveugle, est de plus en plus mondialisé. En conséquence, dans les pays pauvres où la main-d’œuvre est très bon marché, il y a de l’or à gagner. On démonte des machines chez nous pour les installer là où les salaires sont les plus bas. Et on importe les produits que l’on fabriquait avant ce tour de passe-passe. Les chiffres suivants ne sont donc pas surprenants :
- Les investissements étrangers en France sont de 20 milliards d’euros, tandis que les investissements français à l’étranger sont de 60 milliards (pour 2010 - conférence de Philippe Barrieu, professeur agrégé en économie politique).
- Le déficit commercial de la France est en bonne voie pour battre cette année son record de 70 milliards d’euros.
Que gagnons-nous à faire fabriquer nos chaussettes et nos statuettes de Lourdes en Chine ?
Le jeu de "saute-frontières" est un régal pour les mafias, les escrocs du fisc, et qui sais-je encore… Pensez aux paradis fiscaux, aux pavillons de complaisance… Le cheval fou qui mène l’économie mondialisée fait beaucoup de ravages, mais ceci ne met peut-être pas l’humanité en danger de mort.
Tôt ou tard, on en viendra à une politique fiscale mondialisée. Nous serons encore loin du paradis institué.
Georges Réveillac a écrit: Je suis sidéré de voir les prouesses que réalise l’homme en informatique ainsi que dans toutes les sciences et techniques plus ou moins dures et son incapacité à se gouverner lui-même. D’un côté une intelligence éblouissante, de l’autre quelque chose qui frise le crétinisme. J’imagine la stupéfaction d’un extra-terrestre observant l’humanité en marche : « Incroyable ! Ils dirigent des satellites dans l’espace et ils ne sont même pas capables de se diriger eux-mêmes ! »
Un extra-terrestre ne serait sidéré que parce qu'il ne saurait pas ce qu'est la politique. Vous savez bien qu'une opération technique n'a rien de comparable avec l'action politique, même si la rationalisation du politique, maintenant séculaire, nous en donne l'illusion. Gouverner, c'est ce qu'il y a de plus difficile.
Georges Réveillac a écrit: JAlors, que faire ?
Quand les États ne seront plus les vulgaires clients endettés d'organismes financiers pour qui il est facile de les traiter comme de vils particuliers, l'horizon devrait être un peu plus dégagé. Et puis, ce qui manque aussi, c'est l'imagination politique. Il est sidérant de constater à quel point ce qui manque le plus, même aux meilleurs de nos hommes "politiques", c'est précisément ce qui
faisait les hommes politiques, ce qui les distinguait : le jugement et l'action dans les circonstances, autrement dit dans l'imprévisible. Quand on comprendra qu'entre le planisme et la prudence, la prévoyance n'est pas là où on croit, peut-être aurons-nous quelques possibilités supplémentaires.