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Gouvernement mondial.

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descriptionGouvernement mondial. EmptyGouvernement mondial.

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Avons-nous besoin d’un État-monde ?

L’air n’appartient à aucune nation. L’eau non plus. Et le pétrole ? Et toutes les matières premières ? Et les océans ? Et les climats ? L’économie elle-même est de plus en plus planétaire : chaque nation dépend des autres pour assurer sa subsistance. « Je te tiens, tu me tiens, par les tripettes .» Bref, les problèmes de l’humanité sont de plus en plus mondiaux. Et on leur cherche encore et toujours des réponses nationales.

Comment sortir de cette impasse ? Sur la page vers laquelle je vous donne un lien, dans les parties intitulées « Pour une économie mondiale, faut-il un État-monde ? » et « Puisque la Terre est un village, quand aura-t-il son maire ? », je propose des solutions. Qu’en pensez-vous ? roman philosophique, chapitre 9, 2ème partie

descriptionGouvernement mondial. EmptyRe: Gouvernement mondial.

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Georges Réveillac a écrit:
L’air n’appartient à aucune nation. L’eau non plus.

Avez-vous lu Bertrand de Jouvenel, Arcadie, essais sur le mieux-vivre ?

Georges Réveillac a écrit:
Bref, les problèmes de l’humanité sont de plus en plus mondiaux. Et on leur cherche encore et toujours des réponses nationales.

Il n'y a pas d'État-monde. On n'a encore pas trouvé d'alternative à la nation. Pierre Manent a écrit un opuscule à ce sujet, La raison des nations, qui constitue une excellente critique de l'Europe telle qu'elle se constitue.

Georges Réveillac a écrit:
« Puisque la Terre est un village, quand aura-t-il son maire ? », je propose des solutions.

En attendant de lire votre ouvrage, une question. Vous voudriez un maire pour administrer un village qu'on appelle Terre. Et le pluralisme ? Quelle différence entre votre maire, un président, un tyran, un despote, un dictateur, un premier secrétaire d'un parti unique, etc. ? D'une certaine manière, votre solution consiste à sortir du politique, de la sphère du politique, puisque votre village n'a rien qui puisse être comparable à la cité.

Dernière édition par Euterpe le Mar 11 Fév 2014 - 14:20, édité 1 fois

descriptionGouvernement mondial. EmptyRe: Gouvernement mondial.

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Euterpe a écrit:
Vous voudriez un maire pour administrer un village qu'on appelle Terre. Et le pluralisme ? Quelle différence entre votre maire, un président, un tyran, un despote, un dictateur, un premier secrétaire d'un parti unique, etc. ? D'une certaine manière, votre solution consiste à sortir du politique, de la sphère du politique, puisque votre village n'a rien qui puisse être comparable à la cité.

Quelqu’un a comparé le monde à un camion fou qui fonce droit dans le mur. Je préfère le comparer à un train dont chaque nation est un wagon. Il n’y a pas de conducteur à ce train. Et il va de plus en plus vite.

Quand je dis « maire », c’est une image. A l’humanité d’inventer une gouvernance mondiale efficace. Je ne crois pas que ce serait la fin des nations. Ce serait plutôt leur survie et leur épanouissement tandis que, si elles restent prisonnières du train fou, c’est leur mort probable à brève échéance.

Le monde est compartimenté en États-nations  tandis que le marché, notre grand maître aveugle, est de plus en plus mondialisé. En conséquence, dans les pays pauvres où la main-d’œuvre est très bon marché, il y a de l’or à gagner. On démonte des machines chez nous pour les installer là où les salaires sont les plus bas. Et on importe les produits que l’on fabriquait avant ce tour de passe-passe. Les chiffres suivants ne sont donc pas surprenants :

  • Les investissements étrangers en France sont de 20 milliards d’euros, tandis que les investissements français à l’étranger sont de 60 milliards (pour 2010 - conférence de Philippe Barrieu, professeur agrégé en économie politique).
  • Le déficit commercial de la France est en bonne voie pour battre cette année son record de 70 milliards d’euros.


Que gagnons-nous à faire fabriquer nos chaussettes et nos statuettes de Lourdes en Chine ?

Le jeu de "saute-frontières" est un régal pour les mafias, les escrocs du fisc, et qui sais-je encore… Pensez aux paradis fiscaux, aux pavillons de complaisance… Le cheval fou qui mène l’économie mondialisée fait beaucoup de ravages, mais ceci ne met peut-être pas l’humanité en danger de mort. Il existe au milieu de l’océan un continent de déchets, grand comme plusieurs fois la France. Aucune organisation mondiale ne s’en occupe. Les nations ne peuvent s’entendre pour contrôler la pollution planétaire. La vie sur terre reçoit des blessures de plus en plus terribles. Existe-t-il une autorité qui contrôle vraiment les armes nucléaires ?

Je suis sidéré de voir les prouesses que réalise l’homme en informatique ainsi que dans toutes les sciences et techniques plus ou moins dures et son incapacité à se gouverner lui-même. D’un côté une intelligence éblouissante, de l’autre quelque chose qui frise le crétinisme. J’imagine la stupéfaction d’un extra-terrestre observant l’humanité en marche : « Incroyable ! Ils dirigent des satellites dans l’espace et ils ne sont même pas capables de se diriger eux-mêmes ! »

Retournons voir comment les États-nations ont fait face à la crise de 1929, laquelle ressemble beaucoup à celle qui nous tourmente actuellement. C’était déjà une crise du commerce mondial. Les grandes nations se sont dit : « Puisque cette crise nous vient du reste du monde, replions-nous sur nous-mêmes, réglons la crise pour nous-mêmes, à l’intérieur de notre domaine ». Il fallait pour cela disposer d’un territoire assez vaste et riche pour fournir toutes les matières premières nécessaires à une économie moderne. Les États-Unis se sont refermés sur l’Amérique, la Grande-Bretagne sur le Commonwealth, la France sur son empire colonial. L’Allemagne, le Japon et l’Italie, enfermés dans leur petit territoire se sont dit : il nous faut conquérir un espace plus vaste, notre « espace vital ». Et nous avons eu la catastrophe, la 2e Guerre Mondiale.

Voici, à titre d’exemple, la lettre qu’Hitler adressa à Roosevelt, pour se justifier et essayer d’obtenir sa neutralité bienveillante.
M. Roosevelt,

Je comprends très bien que l’étendue de votre nation et les immenses richesses de votre pays vous permettent  de vous croire responsable de l'histoire du monde entier et du sort de toutes les nations. Moi, Monsieur, je suis placé dans une sphère beaucoup plus petite et beaucoup plus modeste.

Un jour, j'ai pris en main la direction d'un État menacé d'une ruine totale grâce à la confiance qu'il avait mise dans les promesses du reste du monde et dans le mauvais régime des gouvernements démocratiques. Depuis lors, M, Roose­velt, je n'ai pu remplir qu'une seule mission, très simple. Je ne peux me sentir responsable de la destinée du monde, car ce monde s'est désintéressé du sort lamentable de mon propre peuple. Je me suis vu appelé par la Providence à servir mon peuple et mon peuple seul... J'ai vécu nuit et jour avec pour seul but le renouveau de la puissance de mon peuple, puisque le reste du monde nous abandonnait...

J'ai sorti l'Allemagne du chaos, rétabli l'ordre, accru la production dans des proportions énormes. J'ai pu rendre un travail utile à sept millions de chômeurs. Non seulement j'ai donné aux Allemands l'union politique, mais je les ai aussi réarmés. J'ai également entrepris de déchirer feuille par feuille le traité dont les 448 articles contiennent l'oppres­sion la plus vile qu'un peuple, que des êtres humains aient jamais dû supporter.

J'ai rendu au Reich des provinces qu'on nous avait volées en 1919, j'ai ramené au pays natal des millions d'Allemands qui en avaient été arrachés et vivaient une vie misérable, j'ai rétabli l'unité historique de l'espace vital alle­mand - et, M. Roosevelt, j'ai accompli tout cela sans répandre une seule goutte de sang et sans apporter à mon peuple, et aux autres par conséquent, les mal­heurs de la guerre.

Moi qui, il y a 21 ans, n'étais qu'un travailleur inconnu et un obscur soldat de mon peuple, j'ai réalisé tout cela, M. Roosevelt, par ma seule énergie...

Vous, M. Roosevelt, vous avez une tâche bien plus facile. Vous êtes devenu Président des États-Unis en 1933, cette année même où je devenais chancelier du Reich. Dès le premier jour, vous fûtes placé à la tête d'un des États les plus grands et les plus riches du monde... Vous avez à votre disposition les res­sources minérales les plus immenses qui soient... Bien que la population de votre pays excède à peine d'un tiers la popula­tion de la Grande Allemagne, vous possédez plus de quinze fois son espace vital. Les conditions qui prévalent dans votre pays sont de telle envergure que vous trouvez le temps et le loisir d'accor­der votre attention aux problèmes universels.

Vos préoccupations et vos conseils cou­vrent donc un secteur beaucoup plus vaste que le mien, car, M. Roosevelt, le monde où m'a placé la Providence et pour lequel je suis obligé d'œuvrer est malheureusement beaucoup plus petit - mais pour moi, il est plus précieux que n'importe quel autre, car il s'identifie à mon peuple.

Je crois cependant que c'est de cette façon que je peux le mieux servir ce qui nous concerne tous, la justice, le bien-être, le progrès et la paix pour la communauté humaine.

Discours, 26 avril 1939.

Bien sûr qu’un véritable gouvernement mondial est impossible à réaliser dans l’immédiat. Tout juste commence-t-on à parler de « gouvernance mondiale ».

Alors, que faire ?

J’espère qu’à nous tous, à commencer par les gens de ce forum, nous saurons trouver à temps une solution. Dans le « nous tous », j’inclus tous ceux qui vivront après moi.

descriptionGouvernement mondial. EmptyRe: Gouvernement mondial.

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Georges Réveillac a écrit:
A l’humanité d’inventer une gouvernance mondiale efficace.
Une gouvernance mondiale, ça me paraît une antithèse, une impossibilité, ne serait-ce que parce que l'affaire est une question de proportions ; quel est le dénominateur commun réel, substantiel, consistant (pas théorique), entre un Népalais et un Irlandais ? Les désastres écologiques réels ou supposés provoqués par la civilisation technicienne, l'hyperéminence de l'économie ? Mais où est la politique, ici ?

Georges Réveillac a écrit:
Le monde est compartimenté en États-nations
Oui et non. Si l'Europe n'est pas au diapason, elle est et reste une institution supra-nationale ; d'une manière générale, ce qui compte aujourd'hui, ce sont les grandes aires d'influence économique ou politique. Face à cela, et réduit à lui-même, le Népal n'existe pas. Une nation ne peut exister que dans un ensemble plus grand qu'elle, ou bien à la condition d'être l'épicentre d'un ensemble virtuel ou réel.

Georges Réveillac a écrit:
tandis que le marché, notre grand maître aveugle, est de plus en plus mondialisé. En conséquence, dans les pays pauvres où la main-d’œuvre est très bon marché, il y a de l’or à gagner. On démonte des machines chez nous pour les installer là où les salaires sont les plus bas. Et on importe les produits que l’on fabriquait avant ce tour de passe-passe. Les chiffres suivants ne sont donc pas surprenants :

  • Les investissements étrangers en France sont de 20 milliards d’euros, tandis que les investissements français à l’étranger sont de 60 milliards (pour 2010 - conférence de Philippe Barrieu, professeur agrégé en économie politique).
  • Le déficit commercial de la France est en bonne voie pour battre cette année son record de 70 milliards d’euros.

Que gagnons-nous à faire fabriquer nos chaussettes et nos statuettes de Lourdes en Chine ?

Le jeu de "saute-frontières" est un régal pour les mafias, les escrocs du fisc, et qui sais-je encore… Pensez aux paradis fiscaux, aux pavillons de complaisance… Le cheval fou qui mène l’économie mondialisée fait beaucoup de ravages, mais ceci ne met peut-être pas l’humanité en danger de mort.
Tôt ou tard, on en viendra à une politique fiscale mondialisée. Nous serons encore loin du paradis institué.

Georges Réveillac a écrit:
Je suis sidéré de voir les prouesses que réalise l’homme en informatique ainsi que dans toutes les sciences et techniques plus ou moins dures et son incapacité à se gouverner lui-même. D’un côté une intelligence éblouissante, de l’autre quelque chose qui frise le crétinisme. J’imagine la stupéfaction d’un extra-terrestre observant l’humanité en marche : « Incroyable ! Ils dirigent des satellites dans l’espace et ils ne sont même pas capables de se diriger eux-mêmes ! »
Un extra-terrestre ne serait sidéré que parce qu'il ne saurait pas ce qu'est la politique. Vous savez bien qu'une opération technique n'a rien de comparable avec l'action politique, même si la rationalisation du politique, maintenant séculaire, nous en donne l'illusion. Gouverner, c'est ce qu'il y a de plus difficile.

Georges Réveillac a écrit:
JAlors, que faire ?
Quand les États ne seront plus les vulgaires clients endettés d'organismes financiers pour qui il est facile de les traiter comme de vils particuliers, l'horizon devrait être un peu plus dégagé. Et puis, ce qui manque aussi, c'est l'imagination politique. Il est sidérant de constater à quel point ce qui manque le plus, même aux meilleurs de nos hommes "politiques", c'est précisément ce qui faisait les hommes politiques, ce qui les distinguait : le jugement et l'action dans les circonstances, autrement dit dans l'imprévisible. Quand on comprendra qu'entre le planisme et la prudence, la prévoyance n'est pas là où on croit, peut-être aurons-nous quelques possibilités supplémentaires.

descriptionGouvernement mondial. EmptyRe: Gouvernement mondial.

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Euterpe a écrit:
quel est le dénominateur commun réel, substantiel, consistant (pas théorique), entre un Népalais et un Irlandais ?

Quand je cesse de focaliser sur les différences (réelles) qui séparent les hommes, je suis émerveillé par tout ce qui les rapproche, bien plus important selon mon appréciation. Il suffit de parler à son voisin népalais pour que la glace tombe. Mais, après cela, le plus souvent, les difficultés commencent.
J'ai enseigné pendant 10 ans aux paysans burkinabés. Je me suis demandé comment les aider à gagner le niveau de vie auquel ils aspirent et qu'ils viennent maintenant chercher chez nous. Puis je suis allé plus loin : comment associer la culture burkinabé et la nôtre, en développant le meilleur des deux, chacune gardant néanmoins sa personnalité, chaque culture restant vivante ?
Je me cite :
Comment les cultures peuvent-elles s’entendre et s’enrichir sans se détruire ?

N’y avait-il pas déjà, là, une barrière infranchissable entre ces peuples et nous ? Eh bien, non ! En fait, la plupart des obstacles que j’ai évoqués, sinon tous, peuvent être franchis. Mais, pratiquement à chaque fois, il faudra y mettre patience et ténacité.

D’une manière générale, pense que nous avons nous-mêmes érigé ces barrières, laborieusement, au cours de notre lutte pour vivre indéfiniment. Et voici le moment venu de les abaisser, ces maudites barrières, maintenant que toute existence humaine peut s’exprimer à l’échelle mondiale. Les hommes doivent être capables de comparer leurs modes d’existence respectifs et d’en tirer profit, à la manière dont les femmes peuvent se présenter mutuellement et commenter leurs toilettes, enrichissant ainsi leur arsenal de séductrices, sans pour autant se voler dans les plumes.

Difficiles à présenter et à discuter sont les idéologies. Pour commencer, les interlocuteurs doivent admettre qu’ils ne détiennent pas forcément la vérité, mais qu’ils obéissent à des croyances. Face à ceux qui croient aux esprits maîtres de l’univers, nous aussi, les occidentaux, nous devons reconnaître que nous croyons en une autre explication : la matière dénuée de tout esprit aurait engendré la vie laquelle aurait donné naissance à notre âme mortelle.

Admettre, le temps de la discussion, que nos croyances sont des croyances et non des vérités premières.

Si les hommes parvenaient ainsi à baisser leur garde idéologique, le temps de jeter un regard curieux par dessus la haie de leur voisin, il arriverait moins souvent qu’ils égorgent leur semblable pour un banal délit d’opinion.

Cependant, quelle que soit la culture qui les a formés, la plupart des gens se contentent de mettre en pratique les croyances de leur idéologie. Ils ne sont capables ni de les justifier ni de les discuter : c’est là le rôle des théologiens, ou des idéologues, ou des membres du comité d’éthique de notre douce France. Ce sont donc ces gens-là, ces grands prêtres, qui devraient se concerter pour comparer et tenter d’accorder leurs idéologies.

Il est plus difficile encore d’apprécier mutuellement des règles de vie qui s’appuient sur des croyances oubliées. Vous savez qu’il faut en faire l’histoire ce qui, bien souvent, nécessite la contribution de spécialistes. Les historiens viendront donc éclairer les débats.

Il faudrait certainement des années pour que cette synthèse au sommet se réalise, à supposer qu'on y arrive. Ensuite, il faudrait diffuser les idées et les pratiques nouvelles dans le peuple. Là encore, il faudrait beaucoup, beaucoup de temps. Mais ne serait-ce pas mieux que la destruction de langues, de cultures, de civilisations qu'accomplit la confrontation des peuples tout au long de l'histoire ?
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