Euterpe a écrit:Je retiens quand même deux choses...
D'abord, les difficultés viendraient des Burkinabés eux-mêmes....
D'autre part, tout homme serait rationnel. Mais qu'est-ce que l'homme ? Qu'appelez-vous humanité ? L'homme rationnel ? Mais qu'est-ce que c'est au juste ?...Georges Réveillac a écrit:Tout le monde sait que les gouvernants d'Afrique Noire sont peut-être les plus corrompus du monde. Pourquoi cherchent-ils à amasser tant de richesses ? N'est-ce pas le souci d'élever leur niveau de vie ?
Les dirigeants d'Afrique noire sont souvent, vous le savez sans doute mieux que moi, des fantoches placés là comme des clients pour l'éternité de la mission civilisatrice de la France. Clients qui agissent et pensent en fonction de modèles exogènes qui n'ont pas fini de produire des conséquences lamentables.
D'abord, les difficultés viendraient des Burkinabés eux-mêmes...
Je crois avoir déjà répondu. Il s'agit du développement économique lequel est vivement recherché par les Burkinabés qui souhaitent faire plusieurs repas quotidiens, avec de la viande, habiter une maison "en dur", etc, etc... Leur culture fait obstacle à ce développement. Mon message précédent montre qu'il ne s'agit pas de détruire cette culture, mais d'aider les Burkinabés à l'améliorer, tout en enrichissant notre propre culture d'éléments venus de chez eux. Il s'agit d'échanges culturels. Tout ceci est, bien entendu, théorique.
D'autre part, tout homme serait rationnel
L'homme rationnel, c'est la part de l'esprit humain capable de percevoir la logique du monde (A est A) et de développer sur cette base l'art du raisonnement. Cette part de l'esprit humain est semblable à l'intelligence des ordinateurs, dénuée de tout sentiment. Dans tout choix humain, je vois une part de sentiment et une part de rationnel. D'une culture à l'autre, les proportions changent. J'ai constaté que, chez les Voltaïques (ancien nom des Burkinabés), la part de rationnel est moindre que chez nous.
Les dirigeants africains sont-ils vraiment des fantoches mis en place par l'ancienne puissance coloniale ? Il y a cette tentation de nos gouvernants, mais les Africains ne sont pas si naïfs qu'ils se laisseraient faire. Ils sont avant tout les membres d'une famille élargie (clan), d'une tribu ou d'une ethnie, voire d'une religion. La notion d'État est trop neuve pour être déterminante. Les empires et les royaumes africains du passé ont été presque tous éphémères. D'ailleurs, au moment de la décolonisation, ils n'ont pas demandé à les reconstituer. Au Burkina Faso, cependant, les royaumes mossis avaient plusieurs siècles d'existence, si mes souvenirs sont bons, et il y avait peu de corruption du temps où j'y travaillais. Mais en général, la patrie de l'Africain Noir est avant tout son clan. Les devoirs envers le clan sont impérieux. On doit recevoir et nourrir tout membre du clan qui le demande. Un de mes collègues, petit fonctionnaire voltaïque, devait nourrir 40 personnes. Un autre, venu du Mali, me disait :"J'ai fui le Mali pour échapper à la famille". Il semble que les Chinois et les Juifs aient la même obligation de solidarité, à ceci près que les bénéficiaires d'une aide doivent rendre ce qu'on leur a "prêté".
Les chefs d'État africains sont-ils des fantoches ? Les puissances concurrentes de la France ne se privent pas de placer leurs pions. Voyez les Chinois. Voyez les Américains.