Suite à quelques remarques sur un autre sujet, j'ai décidé de créer celui-ci. Le scepticisme (et l'épicurisme) sont-ils des eudémonologies ?
Dernière édition par Desassocega le Dim 22 Nov 2015 - 4:53, édité 1 fois
Baschus a écrit:Le doute existait déjà bien avant Descartes, et était pratiqué notamment par les philosophes sceptiques. Descartes les connaissait bien, et notamment à travers la lecture des philosophes modernes du XVIème siècle, qui avaient presque tous une tendance sceptique : je pense à Montaigne, bien évidemment, mais aussi à Charron, qui était beaucoup lu à cette époque. La grande création de Descartes, c'est d'avoir fabriqué un doute méthodique : c'est-à-dire que contrairement aux sceptiques, qui doutent pour douter, comme le dit Descartes, ce dernier fait du doute un moyen, un instrument pour arriver, à terme, au savoir véritablement fondé. Pour Descartes, nous avons besoin de tout ébranler, ne serait-ce que momentanément, pour parvenir à fonder métaphysiquement les sciences : c'est toute l'histoire de l'odyssée de la conscience que sont les Méditations métaphysiques. Une lecture critique et attentive révèle d'ailleurs à quel point le doute de Descartes manque de sincérité, ou du moins de profondeur ; Leibniz fera des remarques plutôt féroces sur ce point.Mais si les sceptiques doutent simplement pour douter, peut-on qualifier leur doute de "philosophique". Car s'ils doutent pour douter, le doute n'est alors pas utilisé pour les aider à avancer dans leur philosophie. A quoi leur sert alors le doute ? Qu'est-ce que le doute apporte aux sceptiques ?Là aussi, il faudrait approfondir le sujet, mais pour le dire très (et trop) rapidement, les sceptiques, en doutant, arrivent à l'ἐποχή (épochè), c'est-à-dire à la suspension du jugement, ce qui est une façon d'entrer en ataraxie.
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