Liber a écrit: Qui écrase d'impôts les pauvres en Italie ou en Grèce, si ce ne sont les financiers-technocrates de Bruxelles (qui ne sont pas des gauchistes, comme chacun sait) ? Qui est pour le pacte européen de stabilité budgétaire, si ce n'est la chancelière Merkel, du PPE ? Qui a créé 40 nouvelles taxes et augmenté les impôts de 2% du PIB pour tout le monde, tout en abaissant significativement le taux d'imposition des plus riches, et surtout des rentiers, si ce n'est Nicolas Sarkozy ? Qui prévoyait de l'augmenter encore de 2% selon la planification du budget qu'il avait envoyée à Bruxelles ? Qui souhaitait créer une TVA sociale, dont le fruit serait en majorité reversé aux banques ? Qui a augmenté la TVA sur les biens de première nécessité ? Etc., etc.
Qui fera exactement la même chose (et l'a du reste officiellement annoncé dans son programme) ? Hollande (29 milliards contre 20 à Sarkozy). Qui ne reviendra pas sur les augmentations d'impôts votées à la fin du mandat de Sarkozy ? La gauche. Il y a des impôts que la crise explique ; il y a le credo des impôts, credo de gauche et que la gauche fredonne bras dessus, bras dessous, avec ses refrains justiciers, solidaires, et j'en passe.
jean ghislain a écrit: tandis que le reste (et c'est la plupart des gens) pourront toujours estimer avoir réussi s'ils ne se crèvent pas trop au travail.
Remarque révélatrice. Travailler, c'est la dernière chose qu'on a envie de faire. ;)
jean ghislain a écrit: Alors vous aurez aussi du mal à imaginer la justice fiscale :
Rétablir la justice, et d’abord la justice sociale (retraite à 60 ans pour ceux qui ont leurs annuités, égalité salariale femmes-hommes, revalorisation de 25 % de l’allocation de rentrée scolaire), mais aussi la justice fiscale avec une tranche d’impôt sur le revenu à 75 % pour ceux qui gagnent plus de 1 million d’euros
Je ne vous demande pas de me réciter des chansons que tout le monde connaît. Je sais bien que la justice sociale, que la justice fiscale, et bientôt de nouvelles justices, "existent" dans les discours, les vœux, les rêves, les fantasmes, de la gauche. Je sais bien qu'à gauche on a intériorisé ce genre d'idées. Je vous demande à quoi ça fait référence, autrement dit y a-t-il une quiddité de la justice sociale ? Non. Il y a des inégalités sociales (à condition d'admettre que des différences, des disparités, etc., existent et sont mesurées en fonction de critères déterminants dans les calculs réalisés ; différences qu'on qualifie d'inégalités parce que le projet collectif français depuis plus de deux siècles est un projet égalitaire). De là à parler d'injustices sociales ou de justice sociale, il y a un pas qu'on ne franchit qu'à condition d'entrer dans la propagande politique. Que vous ayez bonne conscience ne vous donne absolument ni le droit de, ni les arguments pour croire ou nous faire croire que vous savez de quoi vous parlez, ou que vous avez raison, ou quoi que ce soit d'autre. Où est la justice sociale entre une mère de famille qui élève seule ses enfants et qui travaille pour moins de 2000 euros par mois et le parasite qui cumule les prestations ? Évitons les grands mots, voulez-vous ; parler de disproportions serait déjà plus réaliste. Il suffirait par exemple de dire qu'il n'y a pas de critère pouvant faire l'objet d'un consensus réel ou suffisant dans les prestations salariales de certaines entreprises, etc. Il suffirait de dire que les entreprises aux bénéfices supérieurs à telle ou telle tranche ne peuvent jouir d'aucune ristourne fiscale, etc. Il suffirait d'agir sans publicité au lieu de ressortir les grand-messes la rose planquée dans le QI et le caviar dans les poches.