Héraclite a écrit: Il n'est pas question d'être un "créateur dans l'élite" quand on a une autre activité.
Aristippe de cyrène a écrit: Mais peut-être faudrait-il se demander en quoi un homme politique doit être cultivé. Je trouve ça étrange d'ériger la culture en critère pour un politique.
Je ne dis pas cela, je dis que les hommes politiques ne m'intéressent pas (hors période de crise), car ils ne sont ni des artistes ni des philosophes. Alors que Cicéron, Démosthène, Lamartine, Hugo, m'intéressent.
Le seul domaine où il me semble indispensable que l'homme politique ait des connaissances, c'est en histoire.
Pour être pragmatique, disons en histoire récente. Par exemple, Aliot, le conseiller de Le Pen, a besoin de savoir l'histoire du FN et de ses rapports aux autres partis pour choisir les bonnes stratégies. Récemment, on s'est aperçu qu'une connaissance géographique de la France était tout aussi importante.
Malraux était d'abord un homme de terrain et un homme politique, qui a pris part à différents combats, à la Résistance, en Espagne et en Indochine. Ses livres sont des récits de ses activités pour la plupart, comme De Gaulle d'ailleurs, et on ne peut pas en exiger plus que ça.
Ah non, je ne suis pas du tout d'accord, Malraux était un grand écrivain, ses romans ne sont pas des journaux personnels, mais de vraies inventions.
(et la créativité est toute relative : pendant la première moitié du vingtième siècle, de très grands écrivains ont trempé la plume pour collaborer dans la haine la plus hideuse. Créateurs d'une part, et destructeurs d'autre part...)
Il n'y a aucun jugement moral dans ma préférence pour les écrivains.
Franchement, De Gaulle, Malraux, François Mitterrand, parmi tant d'autres, ont quand même il me semble une autre histoire, une autre stature et une autre crédibilité culturelle, humaine et politique que Frédéric Mitterrand, Sarkozy et consorts.
Bien d'accord, j'ai l'impression que plus on va en amont de l'histoire, plus on trouve les hommes remarquables. En tous les cas c'est ainsi que je le vois, bien que les civilisations aient aussi leur part, je ne verrais sans doute pas Cicéron à une telle hauteur s'il n'avait écrit en latin.
Silentio a écrit: Quand je lis certaines déclarations de certains cadres de l'UMP, par exemple de N. Morano (la stupidité décomplexée), j'en viens à apprécier ma députée V. Pécresse qui me semble bien plus modérée.
C'est une gaulliste catholique, comme Fillon, mais la mode est à l'extrémisme. Sauf que les seuls gagnants possibles à droite dans l'avenir seront les modérés, car les seuls aptes à gouverner. Toux ceux qui versent dans l'extrémisme le payeront plus tard (sauf au niveau local). Sinon, hier Copé n'a pas su répondre à Pujadas qui lui demandait quelles différences il y avait entre l'UMP et le FN, et de fait, il n'y en a plus du tout, depuis que Marine Le Pen n'est plus contre l'euro. Une fusion de ces deux partis dans une entité populiste dirigée par Marine Le Pen me parait évidente, avec en face la création d'un parti centriste de droite destiné à gouverner en alternance avec la gauche.
Même concernant le FN, que je trouve idiot de diaboliser, quand bien même je ne partage pas ses idées et leurs excès xénophobes (de la même manière que je ne suis pas un mondialiste ou un internationaliste), je comprends parfaitement une idée comme celle du retour à la souveraineté, ou celle du patriotisme (même si, là encore, le FN se trompe en maintenant des ambiguïtés et en mélangeant patriotisme et nationalisme qui sont deux choses différentes).
Je préfère être pragmatique. La xénophobie, la souveraineté, le patriotisme, ne sont pas la réponse à la mondialisation, elles nous font perdre du temps. Si la France stagne et recule, car stagner dans ce monde en mouvement, c'est reculer, cela vient de ce qu'on tarde à choisir une voie adaptée au contexte actuel. Mais l'Europe, via l'Allemagne, qui elle a fait sa révolution, va nous y contraindre, malgré Marine Le Pen et J-F Copé.
Je discute aussi avec des électeurs de l'UMP, même si la caricature est facile chez eux. Cela dit, si j'aime la politique je n'aime pas les militants et je me sens toujours étranger face au parti que j'ai en face de moi. Et je n'aime pas plus les gauchistes.
Je n'aime pour ma part ni les uns ni les autres. Je préfère toujours l'analyse, qui comprend la critique, souvent cruelle, mais la lucidité est à ce prix.