Bonsoir à tous et à toutes,
Ce premier message est un appel à l'aide. Il m'est apparu, après réflexion, que le dualisme "croire-savoir" que l'on retrouve notamment dans la philosophie classique (Descartes, Leibniz...) n'était, de nos jours, dans la philosophie contemporaine, plus vraiment d'actualité. Je vais essayer de développer mon raisonnement avant de poser finalement mes questions, qui je crois, reposent toutes sur la même réflexion : une critique du théisme.
Je crois que chez Descartes notamment, ce dualisme peut encore être tenu pour "valide", dans la mesure où le doute est ce premier pas vers ce que celui-ci appelle le "savoir". La première des certitudes, c'est le cogito. Le "savoir" s'oppose radicalement à la "croyance" : le savoir, c'est celui des axiomes mathématiques, ou encore nos idées claires et distinctes, ce contenu universel présent dans toutes les têtes. L'origine de ces idées claires et distinctes, c'est Dieu. Il est aussi à l'origine de notre substance pensante. Bien. Le fondationnalisme cartésien consiste précisément, il me semble, dans cette existence de "Dieu" : causa sui, indépendant de la pensée, cause de tout ce qui "est", donc "cause" de mon doute (puisque cause de mon imperfection), ainsi que de nos idées dites "claires et distinctes". Nous parlons de fondationnalisme. Mais pas Descartes. Si j'ai bien compris, Descartes parle de "fonder" nos connaissances, mais il ne mentionne pas le terme doctrinal de "fondationnalisme", qui est un concept critique de la philosophie moderne. Il souhaite "fonder" nos connaissances, dans la mesure où les sens sont "trompeurs", où nous sommes essentiellement "imparfaits" : nous avons besoin de douter pour "savoir", autrement, nous "croyons" sur le mode de l'illusion et de la fausseté.
- Première question : est-ce notamment dans la mesure où Descartes est théiste que sa philosophie est un fondationnalisme ?
Je m'explique : le théisme, si l'on en croit la critique de Feuerbach, consiste à projeter un Dieu-Objet, à "croire" qu'un Dieu est cause de tout ce qui "est", mais un Dieu qui n'est pas de "ce" monde. Le fondement de la connaissance chez Descartes se trouve dans le "cogito", cette idée claire et distincte, mais aussi dans la "substance pensante". Pour Descartes donc, le "je pense" permet de déduire d'autres vérités (ce que Kant réfutera me semble-t-il). Ce "je pense" est donc fondé sur l'existence de Dieu, existence prouvée par ailleurs, et cela semblait, à juste titre d'un point de vue épistémologique, contenter la réflexion cartésienne.
- Deuxième question : Descartes ne tiendrait-il pas pour synonyme "fondement" et "commencement" ?
Dès lors, le dualisme "croire-savoir", chez Descartes, ne saurait être tenu pour "valide" que dans la mesure où un Dieu-Objet existerait indépendamment de moi et de ce monde, et en serait la cause.
- Troisième question : serait-ce dans la mesure où Descartes, en tant que théiste, sépare l'existence de Dieu de la représentation de Dieu, qu'il peut "fonder" ce qu'il appelle le "savoir" tout en l'opposant radicalement à la "croyance" ?
Descartes sépare l'idée de Dieu de son existence, car il croit en un Dieu-Objet, causa sui et cause première.
- Quatrième question : ce Dieu n'a-t-il donc pas la fonction d'un support ontique à l'être ? Le "cogito" ne lui permet-il pas de répondre à la question suivante : pourquoi quelque chose plutôt que rien ?
Et cela, même si l'auteur n'a pas formulé aussi clairement cette question (pourquoi quelque chose plutôt que rien ?), n'y-a-t-il pas "croyance" et "sens implicite" non explicité par l'auteur des Regulae ? Car le "cogito" et les "idées claires et distinctes" qui sont un "savoir" ont pour origine quelque chose de stable, immuable, infini et incréé. Ce qui n'aurait pas été explicité serait justement (et nécessairement) sa propre croyance en un Dieu-Objet.
A l'opposé du fondationnalisme de Descartes, je pensais justement à la phénoménologie de Hegel, sur laquelle est axée la philosophie contemporaine. Hegel, lorsqu'il écrit que "le phénomène en tant que phénomène est le suprasensible" ne dit-il pas que le "savoir" est toujours "subjectif" ? Et que l'apparence est en elle-même déterminée ? Car si je comprends bien cette citation, la réalité apparaît donc comme une unité : de ce qui existe, et de l'apparence de ce qui existe. Ainsi, tout ce que nous avons, c'est l'apparence.
Je pourrais continuer à développer, mais je ne souhaite pas poster (en guise de premier message) quelque chose de trop long, en espérant avoir été clair ;)
D'avance merci.
Ce premier message est un appel à l'aide. Il m'est apparu, après réflexion, que le dualisme "croire-savoir" que l'on retrouve notamment dans la philosophie classique (Descartes, Leibniz...) n'était, de nos jours, dans la philosophie contemporaine, plus vraiment d'actualité. Je vais essayer de développer mon raisonnement avant de poser finalement mes questions, qui je crois, reposent toutes sur la même réflexion : une critique du théisme.
Je crois que chez Descartes notamment, ce dualisme peut encore être tenu pour "valide", dans la mesure où le doute est ce premier pas vers ce que celui-ci appelle le "savoir". La première des certitudes, c'est le cogito. Le "savoir" s'oppose radicalement à la "croyance" : le savoir, c'est celui des axiomes mathématiques, ou encore nos idées claires et distinctes, ce contenu universel présent dans toutes les têtes. L'origine de ces idées claires et distinctes, c'est Dieu. Il est aussi à l'origine de notre substance pensante. Bien. Le fondationnalisme cartésien consiste précisément, il me semble, dans cette existence de "Dieu" : causa sui, indépendant de la pensée, cause de tout ce qui "est", donc "cause" de mon doute (puisque cause de mon imperfection), ainsi que de nos idées dites "claires et distinctes". Nous parlons de fondationnalisme. Mais pas Descartes. Si j'ai bien compris, Descartes parle de "fonder" nos connaissances, mais il ne mentionne pas le terme doctrinal de "fondationnalisme", qui est un concept critique de la philosophie moderne. Il souhaite "fonder" nos connaissances, dans la mesure où les sens sont "trompeurs", où nous sommes essentiellement "imparfaits" : nous avons besoin de douter pour "savoir", autrement, nous "croyons" sur le mode de l'illusion et de la fausseté.
- Première question : est-ce notamment dans la mesure où Descartes est théiste que sa philosophie est un fondationnalisme ?
Je m'explique : le théisme, si l'on en croit la critique de Feuerbach, consiste à projeter un Dieu-Objet, à "croire" qu'un Dieu est cause de tout ce qui "est", mais un Dieu qui n'est pas de "ce" monde. Le fondement de la connaissance chez Descartes se trouve dans le "cogito", cette idée claire et distincte, mais aussi dans la "substance pensante". Pour Descartes donc, le "je pense" permet de déduire d'autres vérités (ce que Kant réfutera me semble-t-il). Ce "je pense" est donc fondé sur l'existence de Dieu, existence prouvée par ailleurs, et cela semblait, à juste titre d'un point de vue épistémologique, contenter la réflexion cartésienne.
- Deuxième question : Descartes ne tiendrait-il pas pour synonyme "fondement" et "commencement" ?
Dès lors, le dualisme "croire-savoir", chez Descartes, ne saurait être tenu pour "valide" que dans la mesure où un Dieu-Objet existerait indépendamment de moi et de ce monde, et en serait la cause.
- Troisième question : serait-ce dans la mesure où Descartes, en tant que théiste, sépare l'existence de Dieu de la représentation de Dieu, qu'il peut "fonder" ce qu'il appelle le "savoir" tout en l'opposant radicalement à la "croyance" ?
Descartes sépare l'idée de Dieu de son existence, car il croit en un Dieu-Objet, causa sui et cause première.
- Quatrième question : ce Dieu n'a-t-il donc pas la fonction d'un support ontique à l'être ? Le "cogito" ne lui permet-il pas de répondre à la question suivante : pourquoi quelque chose plutôt que rien ?
Et cela, même si l'auteur n'a pas formulé aussi clairement cette question (pourquoi quelque chose plutôt que rien ?), n'y-a-t-il pas "croyance" et "sens implicite" non explicité par l'auteur des Regulae ? Car le "cogito" et les "idées claires et distinctes" qui sont un "savoir" ont pour origine quelque chose de stable, immuable, infini et incréé. Ce qui n'aurait pas été explicité serait justement (et nécessairement) sa propre croyance en un Dieu-Objet.
A l'opposé du fondationnalisme de Descartes, je pensais justement à la phénoménologie de Hegel, sur laquelle est axée la philosophie contemporaine. Hegel, lorsqu'il écrit que "le phénomène en tant que phénomène est le suprasensible" ne dit-il pas que le "savoir" est toujours "subjectif" ? Et que l'apparence est en elle-même déterminée ? Car si je comprends bien cette citation, la réalité apparaît donc comme une unité : de ce qui existe, et de l'apparence de ce qui existe. Ainsi, tout ce que nous avons, c'est l'apparence.
Je pourrais continuer à développer, mais je ne souhaite pas poster (en guise de premier message) quelque chose de trop long, en espérant avoir été clair ;)
D'avance merci.