Janus, cette expérience ne permet pas scientifiquement de tirer un enseignement sur les mécanismes qui ont déterminé cette décision.
Je comprends ce que vous dites, mais pourquoi dire que je suis résigné alors ? Car les mécanismes m'intéressent, et les conclusions qu'il y a à en tirer. Cependant, c'est une autre expérience qu'il faudrait mettre en place. Il serait, par exemple, intéressant d'avoir une image cérébrale d'un individu lorsqu'il est dans une situation de soumission à l'autorité. On pourrait ainsi avoir des indices sur les processus cognitifs en jeux. S'il y a des activations similaires, bien évidemment. On pourrait encore essayer de voir quels types de personnalités sont plus ou moins résistantes à l'autorité. Ou si de fortes différences culturelles auraient un impact sur le pourcentage d'obéissance, on a bien vu avec l'expérience de Bessel concernant le conformisme que la culture avait un impact sur la capacité à se conformer, on pourrait donc légitimement penser qu'une culture individualiste serait plus résistante qu'une culture collectiviste.
Philosophiquement parlant, on pourrait se demander, à la vue de ces résultats, quel est le poids de la morale dans la phase décisionnelle d'un individu ?
Papiou, il me semble que j'ai vu cela dans mes cours, mais je ne sais plus si effectivement il y avait une expérience associée. Si je retombe dessus je vous donnerai ce que j'en sais.
Concernant le jeu, en fait, il ne s'agit plus d'une expérience de soumission à l'autorité puisqu'il n'y a plus d'autorité à proprement parlé, les joueurs ne sont pas contraints par une autorité socialement apprise. Dans cette "expérience" ( certains biais méthodologiques tendent à prouver que les résultats ne sont pas valables), les joueurs sont incités (je le déduis, puisque c'est un jeu, parce que je n'ai pas vu le documentaire) à poursuivre. Cela montre par contre que, non seulement l'individu est prêt à torturer pour de l'argent (chez Milgram, il y a une certaine légitimité à l'expérience "faire avancer la science"), mais aussi qu'il ne suffit plus d'une autorité compétente, un simple présentateur peut y parvenir! Et là, c'est beaucoup plus choquant. Il y avait la présence d'un public je crois, sous l'impulsion d'un groupe de gens, on est poussé à torturer. Ce serait donc ici par désirabilité sociale ainsi que par appât du gain. Cette expérience donne des résultats (s'ils sont fiables) beaucoup plus alarmants que ceux de Milgram ! Ici on montre que l'individu est le jouet de la société, d'un groupe d'individus, d'un présentateur. Cela implique que lorsque l'on passe devant un public, un groupe, on est prêt à faire ce que ce dernier demande, sous prétexte d'acceptation sociale !
Voyez Janus, que ces résultats me choquent bien plus que ceux de Milgram.
Je comprends ce que vous dites, mais pourquoi dire que je suis résigné alors ? Car les mécanismes m'intéressent, et les conclusions qu'il y a à en tirer. Cependant, c'est une autre expérience qu'il faudrait mettre en place. Il serait, par exemple, intéressant d'avoir une image cérébrale d'un individu lorsqu'il est dans une situation de soumission à l'autorité. On pourrait ainsi avoir des indices sur les processus cognitifs en jeux. S'il y a des activations similaires, bien évidemment. On pourrait encore essayer de voir quels types de personnalités sont plus ou moins résistantes à l'autorité. Ou si de fortes différences culturelles auraient un impact sur le pourcentage d'obéissance, on a bien vu avec l'expérience de Bessel concernant le conformisme que la culture avait un impact sur la capacité à se conformer, on pourrait donc légitimement penser qu'une culture individualiste serait plus résistante qu'une culture collectiviste.
Philosophiquement parlant, on pourrait se demander, à la vue de ces résultats, quel est le poids de la morale dans la phase décisionnelle d'un individu ?
Papiou, il me semble que j'ai vu cela dans mes cours, mais je ne sais plus si effectivement il y avait une expérience associée. Si je retombe dessus je vous donnerai ce que j'en sais.
Concernant le jeu, en fait, il ne s'agit plus d'une expérience de soumission à l'autorité puisqu'il n'y a plus d'autorité à proprement parlé, les joueurs ne sont pas contraints par une autorité socialement apprise. Dans cette "expérience" ( certains biais méthodologiques tendent à prouver que les résultats ne sont pas valables), les joueurs sont incités (je le déduis, puisque c'est un jeu, parce que je n'ai pas vu le documentaire) à poursuivre. Cela montre par contre que, non seulement l'individu est prêt à torturer pour de l'argent (chez Milgram, il y a une certaine légitimité à l'expérience "faire avancer la science"), mais aussi qu'il ne suffit plus d'une autorité compétente, un simple présentateur peut y parvenir! Et là, c'est beaucoup plus choquant. Il y avait la présence d'un public je crois, sous l'impulsion d'un groupe de gens, on est poussé à torturer. Ce serait donc ici par désirabilité sociale ainsi que par appât du gain. Cette expérience donne des résultats (s'ils sont fiables) beaucoup plus alarmants que ceux de Milgram ! Ici on montre que l'individu est le jouet de la société, d'un groupe d'individus, d'un présentateur. Cela implique que lorsque l'on passe devant un public, un groupe, on est prêt à faire ce que ce dernier demande, sous prétexte d'acceptation sociale !
Voyez Janus, que ces résultats me choquent bien plus que ceux de Milgram.