La notion de Perception - Conseils d'ouvrages et autres

http://www.maphilo.net/perception-cours.html

Je vais essayer de mettre en lien mes idées sur la perception.

Le corps

La perception est le fait d'un stimulus, d'une sensation. On peut aussi dire que l'on perçoit si on fait preuve d'action, de conscience dans le fait de percevoir.


Ici, certaines personnes perçoivent instantanément un lapin, d'autres un canard. 
Au départ, un effort cognitif doit être fourni pour voir l'autre animal. Cet effort se voit récompenser par le gain d'un savoir : je peux percevoir un lapin ou un canard.

Ainsi, le corps perçoit, mais selon son prisme culturel. La perception du corps dépend du socle culturel.

Tiers externe

- L'événement
Lorsqu'on perçoit une maison et que soudainement le brouillard se lève, notre perception est modifiée. Ici, le brouillard est l'événement.
De même lorsque le soleil revient après la pluie, on perçoit la maison différemment, le soleil étant l'événement. 

- L'outil
Entre notre corps et l'objet, des outils externes peuvent apparaître. Les lunettes, les loupes modifient notre perception. Mais d'autres outils peuvent directement influencer notre action. C'est le cas lorsqu'on utilise pour écrire un stylo bille ou un pinceau : la perception n'est pas la même, le résultat est différent.

Ainsi, l'événement est le tiers externe qui ne dépend pas de nous alors que l'outil est un tiers externe qu'on utilise justement pour modifier notre perception.
L'événement est une négation du corps alors que l'outil est une extension du corps.

La perspective

A partir d'une perception, par exemple en touchant du feu, on sent la chaleur, donc on constate que c'est chaud : on appelle cela l'induction.
La déduction est lorsqu'on établit un plan logique à partir de l'induction : si je m'approche trop, je vais me brûler, ou si je rapproche de la viande, elle sera cuite.

Le résultat d'une induction et d'une déduction est ce qu'on nomme une perspective, par exemple un point de vue.

Ainsi en changeant de perspective, nous modifions notre perception.

Ainsi la perception d'un objet se fait selon :
- le corps
- le prisme culturel
- la perspective
- le tiers externe (événement, outil)

Soit dit en passant, le lien qu'Euterpe a posté montre encore une fois à quel point on n'a pas lu Berkeley...

neophilo a écrit:

Ainsi, le corps perçoit, mais selon son prisme culturel. La perception du corps dépend du socle culturel.

Sur ce point, les constatations du docteur Itard sur Victor de l'Aveyron sont intéressantes. Victor est un enfant sauvage dont le docteur Itard étudie et accompagne les progrès. Les constatations concernant la perception sont présentées dans la deuxième vue (pages 20 à 24) : http://classiques.uqac.ca/classiques/itard_jean/victor_de_l_Aveyron/victor.html
 
J'avais également lu dans un autre texte que la "lecture" d'une photographie requérait un apprentissage. Impossible cependant de retrouver cette référence. Quelqu'un sur le forum l'aurait-il ?

Silentio a écrit:

Soit dit en passant, le lien qu'Euterpe a posté montre encore une fois à quel point on n'a pas lu Berkeley...

C'est cette phrase qui vous gêne Silentio ? "D’une certaine manière, la chaise sur laquelle je suis assis n’existe plus dès que j’ai quitté la pièce."
Je n'ai lu que les Trois dialogues entre Hylas et Philonous, mais sur cette seule base, j'aurais tendance à prendre cette phrase pour un contresens (j'exagère ?).
Il me semble que cette phrase correspond plutôt à une réfutation de la thèse immatérialiste : l’objection d’intermittence. Berkeley y répond dans le deuxième dialogue : Dieu, omniprésent et éternel est l’esprit dans lequel toutes choses sont perçues en permanence, même lorsque moi je ne les perçois pas.