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Le temps vécu.

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Collegienmv
6 participants

descriptionLe temps vécu. EmptyLa perception du temps

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Certains disent que le temps est notre ennemi, qu'il est la raison de "l'érosion" de la beauté ou que parfois on le perd (mais alors perdais-je du temps à venir consulter des philosophes que je connais à peine ; seul le temps me le dira, non ?).
Mais, comment traduisons-nous le temps ?
Pour moi qui ne suis qu'au collège, je pense que le temps n'est rien qu'une demi-droite dont le point de départ est le "présent", ce présent qui est passé en seulement quelques secondes, ce présent dont on ne peut vraiment savoir quand il se passe, bref, et cette demi-droite s'étend vers l'avenir. Alors qu'est-ce que le passé ? Le passé est non plus une droite mais des pointillés (désolé j'ai perdu le mot) dont la mémoire ne se souvient qu'avec un travail de reconstruction. La fin de la droite n'existe réellement pas car même si l'on meurt on va se souvenir de nous, donc en conséquence la mort n'est "que" le passage de cette droite en pointillés. Alors les pointillés du passé ne sont que des années mortes ou même des jours, heures, minutes, secondes...
Donc, le temps est une unité de mesure qui est divisée par la mort et que l'on considère seulement en cas de manque, pas de surplus.

descriptionLe temps vécu. EmptyRe: Le temps vécu.

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Je n'ai pas le temps (sic) de développer sur ce qu'est le temps. Je veux revenir sur votre première phrase, c'est elle qui m'intéresse. Le temps est peut-être notre "ennemi" - notre ennemi le plus intime, mais il est en même temps ce qui rend possible toute existence et ce que toute existence rend possible. Si le temps fragilise notre existence en l'orientant vers une fin (la mort), il n'est pas en soi bon ou mauvais pour nous, ni notre ami ni notre ennemi. Il est intimement lié à notre existence, c'en est une condition primordiale et nécessaire. Il est inséparable du fait d'être au monde. Reste que toute existence est bien évidemment fragile puisque ce qui commence est constamment menacé de se terminer.

Vous dites que le temps menace notre beauté. En effet, puisque le temps nous ouvre au monde, notre existence se retrouve confrontée à ce qui n'est pas elle. Le corps et l'esprit sont altérés par les rencontres avec des objets, des événements, des actions et des personnes qui nous sont extérieurs. Il y a aussi des modifications naturelles propres à notre corps, qui ne relèvent pas de notre activité, de nos relations ou de notre éducation, mais par exemple de notre patrimoine génétique (ADN). Le temps n'est pas alors source de la vieillesse, par exemple, mais simplement la condition qui permet le développement d'un organisme et l'expression de ses attributs naturels. Lorsque le corps est trop abîmé il périt. Mais ce n'est pas le temps qui altère de lui-même le corps, c'est le corps qui s'altère dans le temps parce qu'il exprime son potentiel et alterne des phases où ses forces atteignent des niveaux différents. Si l'enfance est le moment d'un apprentissage et de l'accumulation de forces, l'âge adulte semble être un moment d'apothéose. La vieillesse s'ensuit parce que le corps est fatigué et ne peut plus supporter autant d'activité, les forces déclinent. Enfin, si la vieillesse et la perte de la beauté sont mal vécues, ce n'est pas au temps qu'il faut le reprocher. Il n'est responsable de rien, il n'est pas une entité en soi comme le serait un criminel que l'on pourrait pointer du doigt pour l'accuser de ses actions. Si la beauté disparaît avec la jeunesse et que cela nous gêne, on peut estimer que cela est dû à ce que la société valorise et dévalorise. Nous nous jugeons et pensons qu'il est mauvais de perdre sa beauté et de vieillir. Ce serait un signe de faiblesse. C'est mal vu. Pourtant, les philosophes de l'Antiquité valorisaient autrement le corps et la vieillesse : quoi de plus estimable que le vieux sage au crâne dégarni ? N'est-il pas un homme accompli et fort au plus près de la mort ?

Vous dites aussi que l'on peut perdre son temps. Mais possède-t-on le temps comme l'on dit avoir un objet ou de l'argent ? Au contraire, posséder son propre temps, c'est en faire un certain usage. C'est adopter une conduite, un mode de vie, dédier son temps à des activités. Rien n'est perdu pour celui qui recherche quoi faire. Il est même important de savoir décider pour soi-même de la vie que l'on veut mener. Certes, apprendre la philosophie peut être une perte de temps pour celui qui valorise la recherche du profit. Mais la philosophie peut apporter l'essentiel : des interrogations et des règles pour élaborer notre vie librement ou le plus librement possible. Le temps en lui-même n'a aucune valeur, tout comme la vie. Ce qui compte, c'est ce qu'on en fait, et ce sont nos actions qui nous forgent et nous définissent. Conduire sa vie exige de prendre des décisions, donc de choisir. Or la vie ouverte sur un avenir incertain est pleine de possibles. On peut se contenter d'une vie toute tracée. Mais pour être en accord avec soi-même il faut essayer des choses et donner du sens à notre existence. Le temps n'est alors autre chose que la possibilité de nous réinventer quotidiennement.

descriptionLe temps vécu. EmptyContinuons

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Vous dites que le temps n'est pas coupable du déclin de nos forces physiques et j'en suis maintenant d'accord avec vous. Par ailleurs, vous me dites que le temps n'est pas perdu mais qu'il nous est bénéfique, j'en suis d'accord mais comment savoir si ce que l'on fait est bénéfique ou non, est-ce une question de moralité ? Par exemple dans l'antiquité la guerre était morale et même source de richesses, de profit, comme dans la célèbre Rome, mais aujourd'hui l'on fait tout pour éviter la guerre et certaines sont mêmes tabous, donc dans ce cas le temps est-il une perte de temps ? De plus, le temps ne nous appartient pas comme de l'agent ou... mais pour cela je ne suis pas vraiment d'accord car le temps est possédé par tous les êtres VIVANTS. Non.
Enfin, je m'intéresse à ce que vous dites en dernier, entre autre que le temps permet de nous définir par les actions que l'on fait ou non, alors moi qui viens ici pour réfléchir et surtout partager, suis-je en partie un philosophe ? Mais plus particulièrement, dans ce dernier paragraphe vous commencez à appréhender implicitement l'idée du sens de la vie et c'est ce que maintenant j'aimerais savoir car ayant lu plusieurs textes d'internautes à propos de ce sujet j'ai une idée bien définie du sens de la vie et si vous voulez bien la lire : L'homme étant un animal, le sens de sa vie est de se reproduire pour ainsi développer l'espèce humaine.

descriptionLe temps vécu. EmptyRe: Le temps vécu.

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Cette histoire de demi-ligne droite m'interpelle, vous dites donc que le passé est en pointillés car manquerait ce que notre mémoire a effacé, mais alors je vous pose la question :

Que savez-vous du futur pour le tracer si distinctement ?

J'y vois pour ma part un simple désir bien humain d'aller de l'avant.

descriptionLe temps vécu. EmptyRe: Le temps vécu.

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Ce que vous dites est très intéressant, l'avenir est d'aller de l'avant : oui. Comment dire : le futur n'est rien si l'on n'a pas de projet (image d'une situation que l'on pense atteindre) ? cela revient donc à écrire ce que vous pensez : l'avenir c'est allez de l'avant. Mais si c'est aller de l'avant alors que la définition du projet est que "l'on pense atteindre", vous dites donc que l'on doit douter de l'avenir.
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