JimmyB a écrit:
Pour le reste, Onfray a fait un gros travail de sape. Et puis vous savez bien, un intellectuel au passé trouble, qu'il se nomme Heidegger, Carl Schmitt ou Sartre (qui a quand même été ambigu pendant la seconde guerre mondiale) attire les cris d'orfraie.
Je suis d'accord sur la sape, mais quant au travail c'est à mourir de rire (je retourne l'expression au premier degré). Où donc Onfray s'en prend-il vraiment à la philosophie Sartrienne ? Nulle part. Quant à l'ambigüité sous l'occupation, le terme n'est pas approprié. On peut parler de petites lâchetés, de petits arrangements, mais pas d'une pensée qui oscillerait entre une adhésion au nazisme d'un côté et à la résistance de l'autre. Comme la grande majorité des français, Sartre a fait comme il a pu, mais Onfray, lui qui n'a pas connu cette période, sait distribuer les bons et les mauvais points. C'est consternant.
Mais le comble de l'ignominie est dans ce texte :
Albert Camus au quotidient, par André Benhaïm - Édit. Septentrion, passage de Michel Onfray a écrit:
Si, d’une certaine manière le XXe siècle fut bien celui de Sartre, c’est que l’auteur de La Nausée avait décidé qu’il en serait ainsi et qu’il ne s’est rien interdit pour parvenir à ses fins. Dans sa stratégie pour conquérir le pouvoir intellectuel en France et assurer sa domination, il ne recula devant rien. La fortune libéra Sartre de concurrences qui auraient été terribles : Nizan lui simplifia la vie en mourant au combat à Dunkerque en 1940, Politzer fit de même en résistant dès 1940 et en succombant sous les balles nazies au mont Valérien en 1942. Camus eut finalement le bon goût de disparaître dans un accident de voiture en 1960 et Merleau-Ponty de succomber à un infarctus l’année suivante. Quant à Raymond Aron, il comptait pour rien puisqu'il avait rejoint le camp de la droite. Un boulevard s'ouvrait alors pour l'impétrant...
Bien évidement, Onfray fait de la philosophie...
Sinon pour reprendre le sujet, je pense que Sartre inquiète. Nous voulons être libre et dans le même mouvement suivre un sens déjà là. La responsabilité que la philosophie Sartrienne nous oblige est trop lourde pour nos petites épaules. Dans cette optique Sartre n'a pas renié sa philosophie, je dirais même qu'il l'a incarnée ; il a osé se tromper.