Merci beaucoup. On vient d'ailleurs de me conseiller la nausée. Je vais vous faire confiance.
Bien à vous.
Bien à vous.
Silentio a écrit:J'ai bien compris qu'il y avait des enjeux politiques, bien sûr, mais je relis le romancier ces jours-ci et pour moi c'est une évidence que Sartre est une référence incontournable. On peut ne pas partager ses engagements, réfuter la théorie, mais l'œuvre romanesque a toujours une puissance incomparable, elle force à penser contre soi. Je crois qu'on lit toujours Sartre, qu'il a encore du succès auprès des lycéens. Mais rien de plus. Son œuvre est comme salie par l'opinion publique, oubliée, elle semble ne rien peser face aux prises de position scandaleuses de l'intellectuel. Et puis Camus je n'y arrive pas, alors que sur le fond je partage certainement des idées, des positions, des luttes, etc. Non seulement je n'arrive pas à le lire, et c'est pour moi un mystère, mais en plus je me méfie dès lors que l'on en fait un saint. Comme si d'avoir les mains propres donnait systématiquement raison. Alors qu'il peut s'agir seulement de se donner bonne conscience. Mais peut-être, après tout, ne s'agit-il pas tant de la pensée de Camus que de sa réception... D'ailleurs, je me posais également la question de l'héritage de Sartre. Mis à part les gros caïds dont la seule pensée consiste à bombarder des villages entiers ou à légitimer des politiques totalitaires, j'ai l'impression qu'il n'y a plus rien. Même en roman. Ou bien, on a gardé le pire de Sartre. Tandis que l'époque se droitise, vous le savez, et que la gauche se cherche désespérément des intellectuels pour critiquer l'époque, et que cette critique ait une résonance.