Seule la question C, justement, "contient" les autres. En fait, une fois que vous avez établi les comparaisons, vous pouvez distinguer, dans les questions A, B et D, ce qui ne convient pas. Chaque question pose une alternative entre un x et un y.
A : normes locales (x) - norme universelle (y).
Ici, y invalide x. Admettre des normes locales, c'est immanquablement admettre qu'elles se valent toutes. Impossible alors d'échapper à une préférence ; impossible de dire que l'une des normes locales vaut mieux que les autres. La norme universelle, par son universalité même, s'impose. La réponse est dans la question. Cette question ne peut convenir.
B : tradition (x) - débat (y).
Ici, nous sommes aux deux pôles de la question de la norme. Une loi, une fois instituée, échappe au débat (on peut l'amender, l'abroger, etc., mais c'est refaire un débat pour une autre loi, non discutable une fois instituée). Le débat ne se saisit de la loi que pour s'en dessaisir. En débattre, c'est dire implicitement que tout le monde y participe (universalité) ; ne plus en débattre, c'est dire qu'elle s'applique à tout le monde (égalité, donc universalité). Enfin, le débat comme tel ne constitue pas la norme, mais doit, pour avoir lieu, se référer non seulement à une norme, mais à une norme admise par tous (on rejoint la remarque ci-dessus).
D'un autre côté, aucune loi ne peut faire table rase de la tradition (forme indiscutée de la loi), parce que la tradition (les coutumes, les mœurs, les habitudes et les croyances sociales, bref ce qui fait qu'il y a société, ce qui fait qu'il y a des liens sociaux) précède toujours la loi, et la détermine en partie. Le débat et la tradition sont deux modalités essentielles pour déterminer la norme de la loi.
Enfin, le débat constitue l'essentiel du travail législatif. La tradition nimbe la loi d'une dimension sacrée. Au total, ni x, ni y ne constituent la norme de la loi. Ils doivent, pour exister, s'appuyer sur une norme.
D : la loi comme respect de la justice (x) - la loi comme situation de domination (y).
Ici, on suppose, ou bien que la justice n'a pas assez d'autorité en elle-même, ou bien qu'elles sont confisquées par un pouvoir qui en a besoin pour se maintenir, et qui, donc, ne dispose pas d'une autorité (légitimité) suffisante. Dans les deux, on dit, d'une manière différente, non seulement que la loi n'est pas la justice (or les deux se distinguent en effet), mais aussi que la loi peut être injuste (y), ce qui invalide purement et simplement la loi. Comme dans la question B, x et y se révèlent inadéquats. En effet, si on admet que les lois peuvent servir aussi bien l'injustice que la justice, on doit admettre qu'elles ne constituent pas une norme. Mais, cette fois, on découvre un rapport important entre la justice et l'autorité. C'est la justice qui, comme fondement, donne toute son autorité à une loi qui, sinon, ne serait pas respectée.
Vous le voyez, en analysant les trois questions A, B et D, nous étions déjà dans la question C, qui pose la question de savoir laquelle, de la loi ou de la justice, est le fondement, la norme. D'où vient la force de la loi ? La loi est une norme. Mais cette norme ne trouve pas son fondement en elle-même. Il y a une norme de la norme.
A : normes locales (x) - norme universelle (y).
Ici, y invalide x. Admettre des normes locales, c'est immanquablement admettre qu'elles se valent toutes. Impossible alors d'échapper à une préférence ; impossible de dire que l'une des normes locales vaut mieux que les autres. La norme universelle, par son universalité même, s'impose. La réponse est dans la question. Cette question ne peut convenir.
B : tradition (x) - débat (y).
Ici, nous sommes aux deux pôles de la question de la norme. Une loi, une fois instituée, échappe au débat (on peut l'amender, l'abroger, etc., mais c'est refaire un débat pour une autre loi, non discutable une fois instituée). Le débat ne se saisit de la loi que pour s'en dessaisir. En débattre, c'est dire implicitement que tout le monde y participe (universalité) ; ne plus en débattre, c'est dire qu'elle s'applique à tout le monde (égalité, donc universalité). Enfin, le débat comme tel ne constitue pas la norme, mais doit, pour avoir lieu, se référer non seulement à une norme, mais à une norme admise par tous (on rejoint la remarque ci-dessus).
D'un autre côté, aucune loi ne peut faire table rase de la tradition (forme indiscutée de la loi), parce que la tradition (les coutumes, les mœurs, les habitudes et les croyances sociales, bref ce qui fait qu'il y a société, ce qui fait qu'il y a des liens sociaux) précède toujours la loi, et la détermine en partie. Le débat et la tradition sont deux modalités essentielles pour déterminer la norme de la loi.
Enfin, le débat constitue l'essentiel du travail législatif. La tradition nimbe la loi d'une dimension sacrée. Au total, ni x, ni y ne constituent la norme de la loi. Ils doivent, pour exister, s'appuyer sur une norme.
D : la loi comme respect de la justice (x) - la loi comme situation de domination (y).
Ici, on suppose, ou bien que la justice n'a pas assez d'autorité en elle-même, ou bien qu'elles sont confisquées par un pouvoir qui en a besoin pour se maintenir, et qui, donc, ne dispose pas d'une autorité (légitimité) suffisante. Dans les deux, on dit, d'une manière différente, non seulement que la loi n'est pas la justice (or les deux se distinguent en effet), mais aussi que la loi peut être injuste (y), ce qui invalide purement et simplement la loi. Comme dans la question B, x et y se révèlent inadéquats. En effet, si on admet que les lois peuvent servir aussi bien l'injustice que la justice, on doit admettre qu'elles ne constituent pas une norme. Mais, cette fois, on découvre un rapport important entre la justice et l'autorité. C'est la justice qui, comme fondement, donne toute son autorité à une loi qui, sinon, ne serait pas respectée.
Vous le voyez, en analysant les trois questions A, B et D, nous étions déjà dans la question C, qui pose la question de savoir laquelle, de la loi ou de la justice, est le fondement, la norme. D'où vient la force de la loi ? La loi est une norme. Mais cette norme ne trouve pas son fondement en elle-même. Il y a une norme de la norme.