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Les réseaux sociaux peuvent-ils nous libérer de l'ignorance ? F491beec1301182672f0d05c1fda0324
Source de l'image : https://www.pinterest.fr/pin/334884922266831822/



« En ce début du 21e siècle, il m’apparait que notre relation avec l’ignorance en est devenue une d’infinie cordialité. Que le cynisme ambiant a déjà concédé à l’impatience des préjugés et à la banalisation de l’intolérance un poids démocratique regrettable. » (1)
 
-       Mathieu Bernière
 

      L’énoncé ci-dessus, exposé par Mathieu Bernière, chroniqueur au Journal de Québec, est intriguant puisqu’il peint une vision de notre société moderne étroitement liée avec le concept de l’ignorance, selon lui omniprésent en notre ère. Cette dernière se définit par la notion de ne pas posséder le savoir, c’est-à-dire ne pas avoir eu accès à la vérité, et dans le cas de la citation ci-dessus, Bernière évoque l’ignorance omniprésente au sein du peuple, duquel nous faisons tous partie, appuyé par l’utilisation du choix du mot « notre relation ». Celui-ci forme ainsi un lien de cordialité entre notre époque et l’ignorance du peuple, soit une relation de bienveillance, d’amitié chaleureuse, de bonne entente. Cette même relation apporte, selon lui, un état d’esprit de frustration; le cynisme, souvent confondu avec le scepticisme moral, philosophie voulant que ses adeptes diminuent leur confiance envers les organisations et pensent que les individus ne possèdent aucune connaissance morale. L’ignorance amène également l’impatience, à savoir le bousculement, l’arrivée abrupte, de préjugés, c’est-à-dire une idée préconçue sur un individu étranger. Ces derniers mènent ainsi à la banalisation, soit ce qui est très commun et familier, du poids démocratique, soit l’implication du peuple dans la démocratie, ce que Bernière qualifie de regrettable, voulant dire qu’elle est négligée, qu’elle est décevante. Ainsi, pour reformuler, la citation énonce qu’à notre époque, la place qu’a pris l’ignorance est importante, amenant les citoyens à sauter à des conclusions non fondées et avoir des opinions préconçues, de plus que de diminuer la place et l’implication du peuple dans la démocratie. Cette affirmation présuppose ainsi que la modernité a rendu la population plus ignorante. Pourtant, au sein de l’ère de l’information, il n’a jamais été aussi facile d’avoir accès au savoir et d’engager la discussion avec autrui, par Internet et les différents médias sociaux existants, par exemple.] [Or, cette réflexion soulève une question ; les médias sociaux peuvent-ils nous libérer de l’ignorance ? Ce questionnement relève d’un intérêt puisque la place qu’occupent les médias sociaux dans nos vies ne cesse d’augmenter. Par exemple, dans un rapport mené par l’agence publicitaire We Are Social en janvier 2020, nous passerions en moyenne plus de 2 h 24 (2) par jour sur ces réseaux, et ce chiffre augmente en moyenne de 6,76 % par année (3), comparativement aux cinq années antérieures. Considérant cette importante consécration de temps, il serait judicieux de l’utiliser à bon escient afin que ces médias guident le peuple au bien commun par le savoir, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour la communauté. Je tenterai de démontrer que oui, il est possible de se libérer de l’ignorance par les médias sociaux], [en abordant tout d’abord l’argument de l’allégorie de la caverne de Platon et les ressources disponibles sur les médias sociaux afin d’acquérir le savoir, suivi d’une objection concernant les fausses nouvelles ainsi qu’une concession sur les moyens de les contrer pour conclure.
 
 
  
Tout d’abord, il serait intéressant de définir ce que l’on entend par « ignorance ». Pour cela, l’allégorie de la caverne, que nous avons abordée dans La République de Platon, nous pourrait être utile. Platon y explique que le monde possède deux réalités distinctes, soit le monde sensible et le monde intelligible, respectivement représenté par la caverne, à savoir l’obscurité, et l’extérieur, soit la lumière. L’obscurité représente l’ignorance, le monde des croyances et des opinions fondées sur ce que l’on voit (le monde sensible). La lumière est le monde intelligible, soit notre libération de la caverne, possible par l’acquisition de connaissances intelligibles via la discussion et le débat. Donc, il nous faut acquérir ces connaissances intelligibles afin de sortir de la caverne et nous approcher le plus possible du savoir, de la connaissance totale, par la science dialectique. Or, nous l’avons vu grâce au document du Ménon, ces connaissances peuvent s’acquérir via l’éducation, une forme de dialectique de questionnement développée par Socrate. L’éducation est également possible via les documents écrits comme les livres, relevant d’une dialectique entre le livre et son lecteur. Les magazines scientifiques, comme Science Magazine et Québec Science, ou encore les médias, comme Le Devoir et Radio-Canada, nous éduquent pareillement sur la compréhension de notre monde et visent l’apprentissage de connaissances intelligibles via la dialectique entre leurs lecteurs et leurs produits. Or, ces magazines et leurs articles sont disponibles sur les réseaux sociaux, comme sur Facebook par exemple (4). Nous avons également vu que la science est le discours s’approchant le plus de la vérité puisqu’il se fonde sur des faits mesurables et des certitudes en tentant de découvrir comment notre monde fonctionne, menant ainsi notre connaissance au monde intelligible. Donc, par la présence de ces magazines sur les réseaux sociaux, il est possible de s’informer et de s’éduquer sur notre compréhension du monde ainsi que sur l’actualité avec un abonnement à leur page, par exemple, ce qui relèverait d’une acquisition de connaissances intelligibles à travers notre fil d’actualité et nous mènerait au monde intelligible et au savoir, nécessaire afin de sortir de la caverne de l’ignorance.
 
 

Cependant, il serait important de se rappeler que médias sociaux riment malencontreusement avec désinformation, soit les innombrables fausses nouvelles présentes sur ces dernières. Comme celles-ci ne sont pas fondées sur la science, elles s’appuient sur des conceptions fausses, et nuisent par le fait même au savoir puisqu’elles appartiennent au monde sensible, au monde des croyances, à la caverne de l’ignorance. Selon un article de Radio-Canada, ayant pour source une étude du Massachussets Institute of Technology (MIT), une vraie nouvelle prendrait six fois plus de temps à atteindre 1 500 personnes qu’une falsifiable (5), ce qui témoigne de la place importante et puissante que prennent les fausses nouvelles au sein des réseaux sociaux. Également, dans un article de La Presse ayant pour source une enquête commandée par la Fondation pour le journalisme Canadien : « 40 % des répondants [à l’enquête] ont déclaré qu’ils se sentaient peu ou pas habilités à faire la différence entre une information fausse partagée dans les médias » (6). Non seulement elles se propagent plus rapidement, mais le peuple a en grande majorité de la difficulté les discerner. De plus, les individus possèdent une part infime de contrôle sur le contenu affiché sur ces réseaux. Dû à leurs algorithmes, les fils d’actualité des géants du Web comme Instagram ou Youtube nous alimentent presque exclusivement de contenus en lien avec nos intérêts et susceptibles de nous garder le plus longtemps possible sur leurs applications, ce qui alimente le biais de confirmation, comme il a été démontré dans le documentaire The Social Dilemma (7). Ainsi, il est possible d’être abonné à une page sans jamais voir ses publications apparaitre dans son fil d’actualité. Également, dans une étude menée par le département de recherche de Snapchat, l’utilisation des réseaux sociaux est très peu visée vers l’éducation et l’apprentissage de connaissances intelligibles. Si l’on regarde l’analyse des cas de Facebook et Youtube, les deux plus importants réseaux sociaux existants, on remarque dans un premier temps chez l’entreprise de Mark Zuckerberg que les utilisateurs usent, en ordre d’importance, du service afin de ; parler avec leurs amis, parler avec leur famille, partager des photos, avoir des conversations en privé et se tenir au courant d’événements (8). Dans le cas de Youtube, les cinq utilisations principales sont ; apprendre sur ses champs d’intérêt, se tenir informé de nouveaux produits, partager des vidéos, rester au courant des nouvelles sur la culture populaire et trouver de nouveaux produits à acheter (9). Nous constatons ainsi qu’aucun de ces usages ne vise l’apprentissage et l’éducation de connaissances intelligibles, comme les mathématiques par exemple (l’un des ponts entre le monde sensible et le monde intelligible selon Platon), pourtant nécessaires à l’acquisition du savoir et la libération de l’ignorance.
 
 

Certes, les fausses nouvelles prennent une place copieusement proéminente au sein des médias sociaux, et ceux-ci sont majoritairement utilisés à des fins de divertissement et non d’apprentissage. Cependant, il existe des moyens de pouvoir identifier une information vraie d’une information fausse. Par exemple, Radio-Canada a lancé le service Décrypteurs, une équipe de chercheurs journalistiques démystifiant les fausses nouvelles circulant sur Internet (10). Plus qu’une importance, il relève d’une responsabilité qu’a le peuple de s’informer via un système de communication efficace, selon le troisième point de la définition de la démocratie par Chomsky et McChesney. Tout comme il est dans notre devoir citoyen d’aller voter, les citoyens ont également la responsabilité de s’informer adéquatement afin de s’assurer de l’efficacité du système de communication, sans quoi les fausses informations nuiraient au savoir, et intrinsèquement au bien commun par l’éloignement des intérêts communs des individus. Les citoyens doivent ainsi utiliser les médias sociaux à des fins d’apprentissage intelligible et non de divertissement, et relever d’un effort supplémentaire ainsi que d’une pensée critique envers les informations présentées pour contrer le phénomène de la désinformation. De cette manière, ils pourraient ainsi libérer la population de l'ignorance.
 
 
Finalement, la question des médias sociaux en notre ère est capitale. Autant que ceux-ci puissent nous aider à accéder au savoir et à laisser place au débat, ils tirent bien souvent ses utilisateurs vers l’inverse, à savoir la montée incessante de l’ignorance au sein du peuple. Cependant, une utilisation appropriée de ces réseaux peut nous libérer de cette bêtise, notamment grâce à l’adhésion aux pages visant la transmission de la connaissance ainsi que par les différents moyens de contrer la désinformation à l’aide de services comme Les Décrypteurs (11), par exemple.] [Comme une place publique effrénée, ces médias sont un peu comparables à l’Agora chez les Grecs, où chacun peut s’impliquer et s’exprimer librement, ce qui témoigne d’un symbole fort de notre démocratie puisqu’on y donne au peuple le pouvoir de s’exprimer et de débattre. Or, cela soulève un second questionnement ; les médias sociaux nuisent-ils à la démocratie ? Sommes-nous en train de connecter plus que jamais entre individus, ou, au contraire, de polariser le peuple et briser le sentiment d’appartenance à la communauté ?
Félix Paquet
Élève de philosophie au CÉGEP du Vieux-Montréal



(4) Voir également : 

  • Québec Science : https://www.facebook.com/QuebecScience/
  • Le Devoir : https://www.facebook.com/ledevoir/
  • Radio-Canada : https://www.facebook.com/RadioCanada

(7) ORLWOSKI, J. (réal.). The social dilemma, 2020, Netflix, 94 min.

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Bonjour Félix et bonjour à tous les amis du Québec !

La lecture de votre message appelle en moi deux réflexions.

D'abord par le thème qui lui sert d'arrière-plan : L'éducation, LE savoir, LA connaissance (vs L'ignorance, L'intolérance, etc.). Vous aurez compris que ce qui me titille, c'est l'utilisation de l'article défini. Et pour deux raisons. D'abord parce qu'on est là en présence d'une attitude langagière typiquement occidentale : les notions précédées de cet article sont, en règle générale, présentées comme des absolus, lors même qu'elles sont essentiellement relatives (relationnelles). Je m'explique : vous dites LA connaissance, comme s'il existait quelque entité auto-subsistante, éternelle et immuable, dans une sorte de τόπος νοητός platonicien (c'est vous qui convoquez la référence à Platon). Ce qui est dérogatoire à l'usage commun (Platon aussi déroge à cet usage commun, mais au moins explique-t-il pourquoi) : on dit de quelqu'un qu'il a (ou non) la connaissance DE ceci ou DE cela, mais jamais qu'il possède LA connaissance dans l'absolu. De même pour "savoir", "éducation", "ignorance", "intolérance", etc. Donc, quand vous dites, sans autre forme de procès, "connaissance", la question qui me vient immédiatement à l'esprit est : connaissance (corrélativement, ignorance) DE QUOI ? Et vous savez très bien, puisque vous étudiez la philosophie, qu'à cette question, on serait bien en peine de citer deux philosophes qui s'accordent sur la réponse qu'il convient de lui donner.

Une autre raison à ma perplexité à l'égard de l'emploi de l'article défini : un substantif précédé d'un article défini n'est, en général, pas un nom propre pour autant. C'est-à-dire que, à supposer que son emploi soit pertinent (ce qu'il s'agirait d'établir), comme l'a montré Russell, "L'entité qui possède toutes les perfections" n'est pas un synonyme de "Dieu". Cette dernière expression est un nom propre, autrement dit un terme qui possède, effectivement, une référence absolue dans tous les mondes possibles. Tandis que "LE ceci ou cela" introduit subrepticement une clause existentielle : ce qui y est sous-entendu, c'est que son existence est problématique. Par exemple, "L'actuel roi de France est chauve" (pour reprendre l'exemple célèbre de Russell) a un sens, tout le monde comprend (y compris sur le mode ironique) la signification de cette phrase. L'ennui, c'est qu'elle ne possède, stricto sensu, aucun référent factuel dans le monde réel. Bref, quand vous parlez de LA connaissance en présupposant une référence absolue à une telle expression, vous devriez vous méfier parce qu'il se pourrait très bien que tout le monde comprenne parfaitement de quoi il est question, quand bien même rien de tel n'existerait !

Ensuite, je remarque que vous prétendez faire l'éloge de LA VRAIE connaissance en stigmatisant, au nom de l'orthodoxie platonicienne, ce qu'il est convenu d'appeler "les réseaux sociaux". Admettons donc avec Platon, que le petit mur de l'obscure caverne de L'ignorance sur lequel s'inscrivent les ombres floues et fugitives des objets agités derrière le dos des spectateurs par d'habiles montreurs de marionnettes soit une métaphore du fonctionnement des actuels "réseaux sociaux". Pensez-vous sérieusement que Platon aurait fait du ciel lumineux de LA connaissance intelligible accessible aux seuls philosophes éclairés par le rayonnement de l'Idée du Bien (qui rappelons-le, est au monde intelligible ce que le soleil est au monde sensible), la métaphore de L'information officielle diffusée par Radio-Canada (ou quelque officine médiatique que ce soit abreuvée par les dépêches de l'une des deux ou trois grandes agences de la presse mondialisée) ? Expliquez-moi un peu en quoi ces dernières diffèrent, en nature, des sus-dits montreurs de marionnettes ? Pensez-vous même que Platon aurait tempéré son propos en établissant, entre ces professionnels du spectacle abrutissant et orienté vers le maintien inconditionnel de l'ordre social, une simple différence de degré ? Aurait-il objecté que certaines ombres sont plus "vraies" que d'autres ?

Tout cela pour vous dire que je doute fort qu'on puisse mettre en cohérence défense du platonisme, défense de LA vérité et défense d'une démocratie mise en péril par ces grands pourvoyeurs de fake news que seraient les "réseaux sociaux". Dois-je rappeler que, pour Platon :

Platon a écrit:
la Cité démocratique est comme un vêtement bigarré qui offre toute une variété de couleurs [...] c’est un bazar à constitution. [...] Le maître [y] craint ses disciples et les flatte, les disciples font peu de cas des maîtres et des pédagogues ; les jeunes gens copient leurs aînés et luttent avec eux en paroles et en actions, les vieux de leur côté, s’abaissent aux façons des jeunes gens et se montrent pleins d’engouement et de bel esprit, imitant la jeunesse de peur de passer pour ennuyeux et despotiques. [...] Les plus ardents [y] discourent et s’agitent, les autres, près de la tribune bourdonnent et ferment la bouche au contradicteur, de sorte que, dans un tel gouvernement, les affaires sont réglées par eux

(Platon, République, VIII, 557c-564e)


Qu'en démocratie, par conséquent, ce sont les rhéteurs (les sophistes, les démagogues) qui gouvernent :
Platon a écrit:
la rhétorique n’a aucun besoin de savoir ce que sont les choses dont elle parle ; elle a découvert un procédé qui sert à convaincre ; devant un public d’ignorants, elle a l’air d’en savoir plus que n’en savent les connaisseurs, [qu'elle] exige une âme perspicace et naturellement habile dans les relations humaines, [qu'elle] n'a aucun souci du meilleur état de son objet, et c'est en agitant constamment l'appât du plaisir qu'elle prend au piège la bêtise, qu'elle l'égare au point de faire croire qu'elle est plus précieuse que tout

Platon, Gorgias, 459b-464d


Dès lors, dans la mesure où :
Platon a écrit:
partout où il y a foule [les démagogues] blâment ou approuvent certaines paroles avec un grand tumulte, toujours outré [...] les membres de la foule sont eux-mêmes les plus grands des sophistes. [Donc, comme] il est impossible que la multitude soit philosophe [...] la finalité de l’éducation philosophique est d’établir gardiens de l’État ceux qui seront reconnus capables de veiller à la garde des lois et des institutions. [Car] il est dans la nature des philosophes de s’attacher à la connaissance qui peut leur dévoiler cette essence immuable, inaccessible aux vicissitudes de la génération et de la corruption"

Platon, République, VI, 475e-494a



Bref, pour Platon, entre démocratie et connaissance, il faut choisir (cf. mon article Socrate, la Démocratie, la Rhétorique et la Philosophie ).


Au plaisir de vous lire.


PS : j'ajoute qu'à titre personnel, je suis particulièrement outré par l'image placée en exergue de votre message et opposant (sans que cela fasse l'objet, naturellement, du moindre soupçon de "désinformation") les Lumières de l'éducation à l'obscurantisme musulman !

descriptionLes réseaux sociaux peuvent-ils nous libérer de l'ignorance ? Emptyj'ai pas tout, escusez moi

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J'ai vu en passant vous parlez des décrypteurs : si c'est comme le decodex du journal le monde c'est juste des gens qui réfutes les dires de leurs opposants, on avance pas.

Les réseaux sociaux sont pour la plupart tenus en laisse par la finance donc pour s'informer c'est un des pire endroit possible après les grands médias.

Malheureusement la plupart des gens trainent dessus, parce qu'ils veulent pouvoir s'exprimer même si ils n'ont pas beaucoup réfléchit à ce qu'ils disent, et là bas tout le monde est au même niveau ou presque.
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