Silentio a écrit: Je pense que les philosophes sont des inadaptés, et c'est de leur impuissance (à compenser) que peut naître leur puissance propre.
Vraiment Silentio vous vous contenteriez de cette explication ?
Non, comme nous le disions avec Euterpe, le philosophe, comme l'artiste génial ont rencontré quelque chose, un mode de pensée, une vision du monde, une prise de recul, un appel, qui les sort de la banalité mais qui ne relève pas stricto sensu d'une in-adaptation. (Sinon votre définition s'applique aussi aux fous)
Le problème est de savoir comment l'être au monde du philosophe lui permet de vivre souvent (parfois de penser) sans une intelligence de la vie complète et équilibrée.
Regardez une fois encore ce pauvre Nietzsche, dont une grande partie de sa pensée n'est que
rehaussée par un style flamboyant, mais qui se contredit comme peu d'autres dans l'histoire de la philosophie, et dont la vie personnelle est un désert qui se termine à l'asile. D'où ma question : Nietzsche, philosophe ou penseur ? Nietzsche penseur de la vie qui ne savait pas vivre : permettez-moi de dire en opposition avec votre remarque que cela ne donne pas plus de puissance ou de valeur à la pensée de Nietzsche, mais qu'au contraire, à mes yeux, cela porte un doute sérieux sur la profondeur réelle de ses propos.