Justement dans ma troisième partie je ne pouvais pas faire : "Je dois aimer autrui car mon intérêt entre en jeu dans cette relation à l'autre" : le propre du devoir est d'être totalement désintéressé, donc en fait il fallait trouver un amour désintéressé qui puisse correspondre au devoir moral, qu'il n'y ait pas de contradiction entre les deux termes.
Kant définit l'acte moral comme un acte libre qu'aucun motif personnel ne peut déterminer (réconfort, écoute d'autrui, compréhension, profit de l'autre). La recherche s'est donc faite vers cet amour qui peut être totalement désintéressé et il s'est trouvé que c'était bien l'amour que prêchait le Christ et qui, depuis deux milles ans est toujours prêché : "Marchez dans l'amour, comme le Christ", c'est l'amour au sens d'aimer son prochain de manière totalement désintéressée : le mot grec utilisé dans le nouveau testament est celui d'agapè.
D'ailleurs, Ghislain, d'après le Nouveau Testament, aimer autrui n'est-ce pas aimer même les pêcheurs, surtout et avant tout les pêcheurs ? Donc aimer les voleurs, violeurs, bandits, les "âmes corrompues" ? Justement, les aimer c'est bien professer un amour inconditionnel et désintéressé en vue d'être pleinement moral au sens kantien, en les aimant on traite autrui non pas comme un moyen mais comme une fin, on veut faire "progresser l'humanité" en les aimant.
Donc n'est-ce pas l'acte moral par excellence d'aimer autrui, dans le sens du respect de l'humanité qu'il y a en l'autre ? Donc Vangelis je suis d'accord avec vous.
Finalement, ça correspond peut-être au sens de la "dette" : je dois à la société des hommes de m'avoir "humanisé", de m'avoir permis de pouvoir être humain, donc je leur dois en retour cette reconnaissance en les traitant comme mes égaux humains humanisés : en respectant en chacun d'eux l'humain qui est en eux.
Ensuite, on peut se demander ce qu'est l'humanité et s'il peut vraiment y avoir un "progrès" de l'humanité ? (ce que Kant croyait...).