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La bataille législative pour les pleins pouvoirs

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Liber
8 participants

pollQue peut-on espérer si les pleins pouvoirs sont donnés à la gauche?

Ce sera une révolution inespérée pour la France
3
38%
Il y aura de grandes réformes sociales
1
13%
Rien la politique ne peut pas transformer la société
4
49%
Total des votes:
8

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Que signifie "néo-libéralisme" pour ceux qui emploient ce terme ?

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JimmyB a écrit:
Alors je ne méprise pas du tout les messages prônant la croissance, simplement Mélenchon n'est pas le recours le plus plausible pour y arriver.

Parler d'interdictions de licenciement (pas qu'économiques), de changement de société où tout serait beau car tout le monde donnerait à tous les défavorisés, où la paix serait omni-présente dans le monde et j'en passe. Mélenchon utilise des symboles et souhaite faire passer des messages porteurs d'espoir. C'est dangereux car l'espoir en quelque chose de réaliste peut être positif mais l'espoir en un miracle cela conduit à une déception d'autant plus grande. Parler d'une augmentation du smic comme cause de l'augmentation des salaires et l'affirmer comme étant une vérité logique est ridicule également.

Déclarer qu'au fond la dette c'est l'affaire des riches et des financiers et que cela ne concerne pas le peuple c'est hallucinant.

Mélenchon est également une dérive en ceci qu'il va surenchérir dans les promesses de manière éhontée, non pour le peuple, mais pour combattre une idéologie qu'il déteste.

Je pense que vous simplifiez Mélenchon. Quoiqu'il en soit, son message est clair : il faut en finir avec le néo-libéralisme qui ne favorise qu'une aristocratie mondiale au détriment des peuples. Et là-dessus, je suis 100% d'accord avec lui. Du reste, Tocqueville disait déjà la même chose de la démocratie. On a oublié ce qu'est l'esprit démocratique.

Kthun a écrit:
Que signifie "néo-libéralisme" pour ceux qui emploient ce terme ?

Ce que préconise la Commission de Bruxelles, pas plus tard qu'hier, ou l'Allemagne. La diminution, voire la fin, de l'Etat providence, et la plus grande liberté possible pour les entreprises, notamment de licencier ou de précariser leurs salariés.

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Liber a écrit:
JimmyB a écrit:
C'est d'ailleurs pour cela que le néo-libéralisme se porte bien, ses contradicteurs ne sont que peu crédibles.

A moins que les néo-libéraux soient les plus crédibles. Pour l'instant, force est de constater qu'aucune solution alternative n'a vraiment de poids face au système mis en place. On veut en finir avec la croissance, mais nous y sommes en croissance nulle, et même en décroissance. On voit le résultat : Grèce, Espagne, Irlande, Portugal, Italie, que du bonheur. Qui voudrait la fin de la croissance ? Au contraire, les électeurs ont vu un espoir dans la seule mention du mot "croissance", ces slogans que vous méprisez mais qui sont au minimum significatifs des nécessités de la vie. Quant au don, à l'entraide comme alternative, ils existent déjà, comment survivent les ressortissants des pays que je viens de citer, si ce n'est par le système D ? Sauf que ce système ne fait qu'accroître la dette parce que l'impôt ne rentre plus, et les Eglises redistribuent parce qu'elles ne le payent pas. On sait pourtant qu'il faut inventer un nouveau modèle, car l'austérité, la réforme du marché du travail, la relance par la dette, tout ça ne marche pas.
Je ne sais pas ce que vous entendez par "néo-libéraux", mais il ne fait pas de doute que pour un libéral convaincu (qu'il soit néo ou classique) la croissance a toujours été considérée comme un élément économique fondamental pour donner les moyens à une société de faire progresser les niveaux de vie (tant du point de vue quantitatif par les revenus, que qualitatif par le droit). Sauf que tout libéral sait que la croissance ne peut être produite que par la seule activité économique et le dynamisme des entreprises privées (production industrielle, services, etc.) dans le cadre d’un libre marché, et non par l'État qui n’a dans cette affaire qu’un rôle d’incitation fiscale (ou légale) dans le cadre d’un interventionnisme et d'une régulation qui ne peuvent être que modérés. Sachant aussi que les emplois de fonctionnaires créés par l’État (ou les collectivités locales) n’ont pas d’effet sur la croissance, résultant d’une simple redistribution des richesses prélevées, et alourdissant au contraire les charges supportées par la nation.
Seulement voilà, dans un esprit disons keynésien à outrance, la gauche socialiste (et l’opinion qui la soutient, croyant qu'elle peut faire son bien) ont toujours réclamé une croissance par la consommation, oubliant, comme par déni de réalité, que ni la consommation ni la redistribution ne peuvent avoir le premier rôle pour dynamiser l’économie. Au contraire la croissance du PIB nécessite non seulement de l’innovation et du dynamisme, mais aussi de l’épargne qui, par l’auto financement, permet de réduire le recours à la dette (publique comme privée). Sans oublier qu’il faut encourager le travail plutôt que les aides au chômage, d’autant plus que l’État ne peut remplir ses caisses que si l’activité économique est dynamique et performante.

Laissez croire que la consommation pouvait être un moteur premier de la croissance était déjà un comportement démagogique et électoraliste (typique de la gauche socialiste) qui a conduit à l’accroissement de l’endettement de l’État. Et aujourd’hui ce sont les mêmes qui dénoncent la rigueur comme frein à la croissance, alors qu’il fallait y penser avant, à ce qu'est le véritable fondement de la croissance, et avant que la situation ne devienne à ce point catastrophique, la crise n’ayant servi que de révélateur de toutes ces défaillances structurelles. Personne n’aurait à déplorer que "l’impôt rentre de moins en moins" si les principes basiques du libéralisme (qui rime avec réalisme) n’avaient pas été ignorés (par idéologie anticapitaliste à gauche, par manque de courage politique à droite). Et quel comble, surtout en France (où c'est un mot tabou) que d’accuser un excès de libéralisme !
Alors croire qu’un nouveau modèle serait à inventer est juste un leurre de plus. Il suffit d’observer la réalité des choses, et de savoir s’y adapter. Autrement dit, avoir le courage d'affronter les risques au lieu de prôner le "sécuritarisme" étatique à outrance : ce réalisme qui est d’ailleurs la seule raison d’être du libéralisme.

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Sornettes que tout cela. Les mêmes néo-libéraux qui ont encouragé l'endettement privé prônent maintenant l'austérité. Je rappelle que la crise actuelle n'est pas une crise de l'endettement public, mais que les Etats, en ayant dû sauver les banques et relancer l'économie, ont accru lourdement leur dette. La Grèce est le cas typique, mais aussi l'Irlande, et surtout l'Espagne. Seulement voilà, quand les libéraux ont fait des erreurs mortelles, au lieu de mourir de leur belle mort (comme Lehman Brothers), ils demandent de l'aide à ces Etats qu'ils fustigent continuellement. La Grèce n'a demandé à personne d'y installer des banques et des bases militaires. Mais les néo-libéraux leur ont prêté de l'argent à flots par stratégie. Ainsi, pour faire ses courses, le fonctionnaire grec (car la moitié du pays a été embauchée par l'Etat grâce aux aides de l'Europe) utilisait des cartes de crédit. Comme en Espagne ou en Irlande, on ne payait plus rien cash. On voit maintenant le résultat avec Bankia et Emporiki, la filiale du Crédit Agricole. Au moins, il y a quelqu'un qui va payer : les actionnaires. Vous inquiétez pas, les néo-libéraux de chez Goldman Sachs ne risquent rien, ce sont eux qui aidaient la Grèce à maquiller ses comptes chaque fin d'année. "Vous voulez dire ceux qui prônent l'austérité ?" - "Oui, tout à fait ! Messieurs Draghi, Monti et consorts". Le libéral vend le poison et l'antidote, c'est le pompier pyromane. Vous savez ce que Keynes prédisait aux rentiers : l'euthanasie. Il était bien gentil. Et même en tuant les rentiers, ne touchera-t-on pas encore les vrais coupables. Mais qu'est-ce que ça fait plaisir de voir l'assemblée des actionnaires ruinés du Crédit Agricole ! :lol:

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Liber a écrit:
Sornettes que tout cela. Les mêmes néo-libéraux qui ont encouragé l'endettement privé prônent maintenant l'austérité. Je rappelle que la crise actuelle n'est pas une crise de l'endettement public, mais que les Etats, en ayant dû sauver les banques et relancer l'économie, ont accru lourdement leur dette. La Grèce est le cas typique, mais aussi l'Irlande, et surtout l'Espagne. Seulement voilà, quand les libéraux ont fait des erreurs mortelles, au lieu de mourir de leur belle mort (comme Lehman Brothers), ils demandent de l'aide à ces Etats qu'ils fustigent continuellement. La Grèce n'a demandé à personne d'y installer des banques et des bases militaires. Mais les néo-libéraux leur ont prêté de l'argent à flots par stratégie. Ainsi, pour faire ses courses, le fonctionnaire grec (car la moitié du pays a été embauchée par l'État grâce aux aides de l'Europe) utilisait des cartes de crédit. Comme en Espagne ou en Irlande, on ne payait plus rien cash. On voit maintenant le résultat avec Bankia et Emporiki, la filiale du Crédit Agricole. Au moins, il y a quelqu'un qui va payer : les actionnaires. Vous inquiétez pas, les néo-libéraux de chez Goldman Sachs ne risquent rien, ce sont eux qui aidaient la Grèce à maquiller ses comptes chaque fin d'année. "Vous voulez dire ceux qui prônent l'austérité ?" - "Oui, tout à fait ! Messieurs Draghi, Monti et consorts". Le libéral vend le poison et l'antidote, c'est le pompier pyromane. Vous savez ce que Keynes prédisait aux rentiers : l'euthanasie. Il était bien gentil. Et même en tuant les rentiers, ne touchera-t-on pas encore les vrais coupables. Mais qu'est-ce que ça fait plaisir de voir l'assemblée des actionnaires ruinés du Crédit Agricole ! 

J'irais plus loin que vous si vous me le permettez et vous prendrez peut-être cela pour du délire, mais je ne pense même pas que l'on soit face à une crise de la dette. Vous avez raison cependant sur la description de l'ironie néo-libérale qui nous touche. Cependant je pense que c'est avant tout une crise de la peur. Je m'explique. En 2008, crise des subprimes et des banques, tout le monde commence à remettre en cause les pratiques des institutions bancaires et financières, le débat est politisé, on se presse d'aider les banques mais c'est en soi un coup politique, c'est une manière de dire : "monde de la finance vous devez quelque chose au politique". Le rapport de forces est alors inversé et le pouvoir politique commence à poser les bonnes questions sur les méthodes du domaine très obscur de la finance.

Comme par hasard, alors que cela fait des décennies que la plupart des pays s'endettent, sans que cela ne pose problème à quiconque, sans qu'il y ait un seul questionnement là-dessus ni d'alertes systémiques, une question vient de nulle part : et si les pays ne pouvaient rembourser leurs dettes ? La réponse du berger à la bergère en somme. Aucun État n'était en crise sauf ceux qui avaient vécu de très près la crise des subprimes et il se produit alors un phénomène étrange : on a peur de ne pas pouvoir rembourser alors que personne ne nous l'avait demandé. Effet boule de neige, la peur s'empare des marchés, les créanciers demandent le remboursement, les agences de notation sortent la tête de leur terrier et les États sont soumis au procès organisé par le monde de la finance.

Les néo-libéraux qui avaient encensé ce système économique sont ceux qui en pointent les dérives en demandant à ceux qui n'ont jamais participé à ce système de rembourser : plan d'austérité, population touchée, stratégie de choc pour tenter de privatiser ce qui était encore de l'ordre de l'État. C'est une crise partie de rien, organisée, planifiée selon moi. Preuve en est des gourvenements qui ont pris le pouvoir pour organiser le plan de rigueur, ce sont des économistes, des technocrates mais ce ne sont pas des hommes politiques.
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