Que signifie "néo-libéralisme" pour ceux qui emploient ce terme ?
JimmyB a écrit:Alors je ne méprise pas du tout les messages prônant la croissance, simplement Mélenchon n'est pas le recours le plus plausible pour y arriver.
Parler d'interdictions de licenciement (pas qu'économiques), de changement de société où tout serait beau car tout le monde donnerait à tous les défavorisés, où la paix serait omni-présente dans le monde et j'en passe. Mélenchon utilise des symboles et souhaite faire passer des messages porteurs d'espoir. C'est dangereux car l'espoir en quelque chose de réaliste peut être positif mais l'espoir en un miracle cela conduit à une déception d'autant plus grande. Parler d'une augmentation du smic comme cause de l'augmentation des salaires et l'affirmer comme étant une vérité logique est ridicule également.
Déclarer qu'au fond la dette c'est l'affaire des riches et des financiers et que cela ne concerne pas le peuple c'est hallucinant.
Mélenchon est également une dérive en ceci qu'il va surenchérir dans les promesses de manière éhontée, non pour le peuple, mais pour combattre une idéologie qu'il déteste.
Kthun a écrit:Que signifie "néo-libéralisme" pour ceux qui emploient ce terme ?
Liber a écrit:Je ne sais pas ce que vous entendez par "néo-libéraux", mais il ne fait pas de doute que pour un libéral convaincu (qu'il soit néo ou classique) la croissance a toujours été considérée comme un élément économique fondamental pour donner les moyens à une société de faire progresser les niveaux de vie (tant du point de vue quantitatif par les revenus, que qualitatif par le droit). Sauf que tout libéral sait que la croissance ne peut être produite que par la seule activité économique et le dynamisme des entreprises privées (production industrielle, services, etc.) dans le cadre d’un libre marché, et non par l'État qui n’a dans cette affaire qu’un rôle d’incitation fiscale (ou légale) dans le cadre d’un interventionnisme et d'une régulation qui ne peuvent être que modérés. Sachant aussi que les emplois de fonctionnaires créés par l’État (ou les collectivités locales) n’ont pas d’effet sur la croissance, résultant d’une simple redistribution des richesses prélevées, et alourdissant au contraire les charges supportées par la nation.JimmyB a écrit:C'est d'ailleurs pour cela que le néo-libéralisme se porte bien, ses contradicteurs ne sont que peu crédibles.
A moins que les néo-libéraux soient les plus crédibles. Pour l'instant, force est de constater qu'aucune solution alternative n'a vraiment de poids face au système mis en place. On veut en finir avec la croissance, mais nous y sommes en croissance nulle, et même en décroissance. On voit le résultat : Grèce, Espagne, Irlande, Portugal, Italie, que du bonheur. Qui voudrait la fin de la croissance ? Au contraire, les électeurs ont vu un espoir dans la seule mention du mot "croissance", ces slogans que vous méprisez mais qui sont au minimum significatifs des nécessités de la vie. Quant au don, à l'entraide comme alternative, ils existent déjà, comment survivent les ressortissants des pays que je viens de citer, si ce n'est par le système D ? Sauf que ce système ne fait qu'accroître la dette parce que l'impôt ne rentre plus, et les Eglises redistribuent parce qu'elles ne le payent pas. On sait pourtant qu'il faut inventer un nouveau modèle, car l'austérité, la réforme du marché du travail, la relance par la dette, tout ça ne marche pas.
Liber a écrit:Sornettes que tout cela. Les mêmes néo-libéraux qui ont encouragé l'endettement privé prônent maintenant l'austérité. Je rappelle que la crise actuelle n'est pas une crise de l'endettement public, mais que les Etats, en ayant dû sauver les banques et relancer l'économie, ont accru lourdement leur dette. La Grèce est le cas typique, mais aussi l'Irlande, et surtout l'Espagne. Seulement voilà, quand les libéraux ont fait des erreurs mortelles, au lieu de mourir de leur belle mort (comme Lehman Brothers), ils demandent de l'aide à ces Etats qu'ils fustigent continuellement. La Grèce n'a demandé à personne d'y installer des banques et des bases militaires. Mais les néo-libéraux leur ont prêté de l'argent à flots par stratégie. Ainsi, pour faire ses courses, le fonctionnaire grec (car la moitié du pays a été embauchée par l'État grâce aux aides de l'Europe) utilisait des cartes de crédit. Comme en Espagne ou en Irlande, on ne payait plus rien cash. On voit maintenant le résultat avec Bankia et Emporiki, la filiale du Crédit Agricole. Au moins, il y a quelqu'un qui va payer : les actionnaires. Vous inquiétez pas, les néo-libéraux de chez Goldman Sachs ne risquent rien, ce sont eux qui aidaient la Grèce à maquiller ses comptes chaque fin d'année. "Vous voulez dire ceux qui prônent l'austérité ?" - "Oui, tout à fait ! Messieurs Draghi, Monti et consorts". Le libéral vend le poison et l'antidote, c'est le pompier pyromane. Vous savez ce que Keynes prédisait aux rentiers : l'euthanasie. Il était bien gentil. Et même en tuant les rentiers, ne touchera-t-on pas encore les vrais coupables. Mais qu'est-ce que ça fait plaisir de voir l'assemblée des actionnaires ruinés du Crédit Agricole !