Liber a écrit: Sornettes que tout cela. Les mêmes néo-libéraux qui ont encouragé l'endettement privé prônent maintenant l'austérité. Je rappelle que la crise actuelle n'est pas une crise de l'endettement public, mais que les Etats, en ayant dû sauver les banques et relancer l'économie, ont accru lourdement leur dette. La Grèce est le cas typique, mais aussi l'Irlande, et surtout l'Espagne. Seulement voilà, quand les libéraux ont fait des erreurs mortelles, au lieu de mourir de leur belle mort (comme Lehman Brothers), ils demandent de l'aide à ces Etats qu'ils fustigent continuellement. La Grèce n'a demandé à personne d'y installer des banques et des bases militaires. Mais les néo-libéraux leur ont prêté de l'argent à flots par stratégie. Ainsi, pour faire ses courses, le fonctionnaire grec (car la moitié du pays a été embauchée par l'État grâce aux aides de l'Europe) utilisait des cartes de crédit. Comme en Espagne ou en Irlande, on ne payait plus rien cash. On voit maintenant le résultat avec Bankia et Emporiki, la filiale du Crédit Agricole. Au moins, il y a quelqu'un qui va payer : les actionnaires. Vous inquiétez pas, les néo-libéraux de chez Goldman Sachs ne risquent rien, ce sont eux qui aidaient la Grèce à maquiller ses comptes chaque fin d'année. "Vous voulez dire ceux qui prônent l'austérité ?" - "Oui, tout à fait ! Messieurs Draghi, Monti et consorts". Le libéral vend le poison et l'antidote, c'est le pompier pyromane. Vous savez ce que Keynes prédisait aux rentiers : l'euthanasie. Il était bien gentil. Et même en tuant les rentiers, ne touchera-t-on pas encore les vrais coupables. Mais qu'est-ce que ça fait plaisir de voir l'assemblée des actionnaires ruinés du Crédit Agricole !
Prétendre que ce que j'ai rapidement tenté d'expliquer à propos du libéralisme relève de sornettes, c'est votre droit d’homme libre, c’est
-à-dire d'homme produit par le dit libéralisme… bien que vos remarques me
fassent penser à la réaction d'un enfant à qui l’on dit que le père Noël n'existe pas, et refuse cette
réalité qui vient interrompre la féerie de son imaginaire d'enfant, qui préfère croire aux contes et aux théories du complot bourgeois... :) … alors si je poursuis c’est pour éclairer le débat en général, mais sans obstination aucune en vue de chercher à vous faire entendre raison.
Les libéraux ont sans doute "encouragé" l'endettement privé (particuliers et entreprises) puisque le prêt bancaire est une activité marchande comme une autre (qui crée de la croissance et de véritables emplois dans ce secteur fondamental, et surtout indispensable à toute économie moderne ayant besoin de fonds complémentaires pour investir – vous remarquerez au passage que les Emirats n’ont pas besoin de banque pour investir ou pour acheter nos plus somptueuses propriétés de la capitale, vu qu’ils concentrent tous les pouvoirs et raflent à eux seuls toutes les richesses du pays). Donc, comme tout commerçant cherche à vendre son produit, le banquier vend du prêt. Mais cela n’empêche que les libéraux prônent aussi la responsabilité individuelle qui conduit à compter d'abord sur soi-même, à se retrousser les manches, et ne pas consommer ou emprunter au dessus de ses moyens. Et ils sont aussi favorables à l'épargne pour les raisons évidentes de bonne gestion que j'avais rapidement évoquées.
Vous prétendez ensuite que les États se sont endettés à cause de la première phase bancaire de la crise, alors que vous ne pouvez ignorer qu'il s'agissait avant tout de sauver ce secteur bancaire fondamentalement utile à l’économie de toute société moderne et organisée. Et on sait en plus que cette mission d'intérêt public remplie par l'État moderne (qui s'est simplement comporté en "pompier des banques" ce qui est son rôle, quel que soit d’ailleurs le parti au pouvoir), non seulement a réussi à sauver ce secteur, à protéger l’épargne des ménages, mais cela a été une opération bénéficiaire pour le budget de l'État.
Alors, certes le secteur bancaire a commis des dérapages d’autant plus facilement que le monde moderne rend l’économie de plus en plus complexe et ne facilite pas la traçabilité ni la maîtrise des opérations financières devenues très fluides. Mais toute époque a connu ses difficultés d’adaptation aux évolutions technologiques. Quand aux crises elles sont simplement à comparer à ces phénomènes naturels tels les cataclysmes climatiques qui se déroulent de façon cycliques. Ils sont inévitables et font partie de l’ordre naturel des choses. Et c’est lors de ces accidents que l’homme apprend et s’éduque, sachant que l’homme peut fabriquer un parapluie pour se protéger de la pluie mais ne peut supprimer la pluie.
Quant aux fameux méchants actionnaires qualifiés de rentiers, vous semblez oublier qu’il ne s’agit pas d’une classe particulière : il y a autant de petits épargnants qui détiennent des titres en bourse que des méchants spéculateurs professionnels… alors attention à ne pas trop vite vous réjouir que le bateau coule : vous semblez oublier que, libéral ou pas, vous en êtes un passager…. Et les bouées de sauvetage ne profiteront pas à ceux qui vivent dans leur imaginaire.