Liber a écrit: Disons que la gauche est pour le progrès social, alors que la droite revendique clairement son conservatisme. Ce n'est pas la faute des gauchistes si la société évolue. Par exemple, en quoi est-ce donner des leçons de morale que de défendre le mariage homosexuel plutôt que le mariage catholique, ou le droit de vote des étrangers ? D'autant plus que la France est un des derniers pays européens à ne pas avoir adopté ces deux mesures (après 10 ans de droite). On a je pense aussi le droit de critiquer les propos xénophobes ou racistes, du genre "Il y a trop d'étrangers en France". La gauche en fait sans doute un peu trop, mais la caricature est chose banale dans le débat politique.
C'est sans doute que les "conservateurs" ne font pas de confusion entre évolution et régression. Peut-être qu'ils accordent au "mariage" une valeur intrinsèquement reliée à ses racines historiques (et religieuses), et peut-être qu'ils accordent une crédibilité à ce vieux "savoir" instinctif et prémonitoire de leurs ancêtres à qui ils accordent une certaine
confiance, mélangée de respect de la tradition. Peut-être qu'ils ont foi en un progrès mais réfléchi, pragmatique et modéré, qui ne perd pas le fil avec ses racines : tout comme un arbre qui peut à chaque nouveau printemps voir renaître de nouvelles branches mais sans oublier pour autant que ce sont ses vieilles racines qui le maintiennent en vie.
Quant aux propos xénophobes, il ne faut pas confondre droite et extrême droite. Et si vous jetez un petit coup d'œil sur l'histoire pas très lointaine (le pacte germano-soviétique, par exemple, c'était hier) vous verriez sans doute qu'extrême-droite ou extrême-gauche ont beaucoup de similitude
s (dictatures, mépris profond pour les libertés individuelles). D'autre part si les gouvernants socialistes ont toujours été aussi "généreux" envers l'immigration (devenue totalement incontrôlée à partir de Mitterrand), ne croyez-vous pas que c'est un simple calcul électoraliste ? La droite (normale) ne fait qu'essayer d'enrayer une certaine hémorragie, n'ayant pas eu le courage politique d'agir plus tôt, non pour supprimer mais réguler correctement l'immigration.
Le vote des étrangers est encore un problème différent : on ne doit pas confondre sphère économique (car certes ils travaillent) et sphère politique. Voter est un acte politique qui doit être relié à la nationalité, à un lien d'appartenance "spirituelle" à une communauté de territoire (qui se formalise par l'obtention "solennelle" de cette dite nationalité). Et ceci est tout aussi valable pour le vote à l'échelle municipale.
Je vous parle de la BCE et de la FED, vous me parlez de détestation des riches. Allez comprendre. Vous avez l'obsession du gauchiste. Je vous signale en outre que votre milieu ouvrier de naissance, ne vote plus à gauche depuis longtemps. Ni à droite, car UMP et PS sont vus comme des partis de bourgeois, PS bourgeois d'où provient aussi l'électorat de Mélenchon.
"Je parle de détestation des riches ? Ce n'est tout de même pas moi qui soutient la thèse de la lutte des classes (héritage communiste que la gauche socialiste ne dément pas) ?
Mais la ligne politique, les idées défendues ou affichées par les partis politiques c'est une chose, les électeurs c'en est une autre. Alors bien s
ûr que les ouvriers (et pareil pour les agriculteurs) sont largement courtisés par tous ces partis "populaires" - mais je dirais plutôt populistes et pas seulement très démagogues - qui s'érigent comme étant les meilleurs défenseurs du "peuple" comme ils disent, en dénonçant "les élites gouvernantes".. et prenant plutôt les "travailleurs" pour des imbéciles. Mais c'est vrai que ça marche et que ça fait recette en voix électorales... mais voilà, avec moi, c'est raté, je ne suis pas un de leur
s client
s.
Il n'y a pas complot, mais alliance d'intérêts. Remarquez que les choses sont bien faites. Les banques obtiennent des banques centrales une somme gigantesque de liquidités qu'elles vont pouvoir placer en prêts (prudentes, toutes ne l'ont pas fait, ce sont celles qui se portent le mieux aujourd'hui). Ces emprunts créent des bulles immobilières qui éclatent, obligeant les Etats à se soumettre au secteur financier, d'abord parce qu'ils sont mis au pied du mur (de par leur statut de garant du système en dernier ressort), ensuite parce qu'une fois qu'ils ont soutenu les banques, ils sont ruinés (mais c'était ça ou l'effondrement de l'économie), et que les marchés financiers, qui n'ont plus rien à espérer des autres acteurs économiques, se jettent sur les Etats, parce que les Etats même ruinés sont obligés d'emprunter, ne serait-ce que pour renflouer leurs dépenses liées à la crise (soutien des banques, relance de l'activité...), mais aussi pour subvenir aux besoins vitaux de leurs peuples. Alors les peuples se révoltent, poussés à bout par le chômage, la faim, le logement, la santé. Dernière conséquence, les financiers, par l'augmentation spéculative des taux d'intérêts sur les emprunts d'Etat, obtiennent que les politiques abandonnent la direction de leur pays, mettant en place des mesures favorables au néo-libéralisme, parce que la seule manière de faire de l'argent est celle-là, après que la crise de la dette ait montré que l'émission de monnaie de singe ne marchait pas. A l'époque, dans les années 2000 (avant la crise de 2008), personne ne se souciait d'austérité, et pour cause, l'argent coulait à flots, de l'argent factice, bien sûr, une méthode totalement opposée à celle de l'austérité, basée sur l'endettement. Regardez la Grèce, on lui prêtait pour rien, on falsifiait ses finances (Goldman Sachs) et on lui vendait des sous-marins (Allemagne). Les économies qu'on peut réaliser en supprimant un fonctionnaire, une berline ou un trombone, ne sont rien comparées à tout cet argent virtuel qui a été prêté (prêts pourris), ce transfert de la dette privée vers la dette publique qui asphyxie les Etats et l'économie, rendant les Etats eux-mêmes très fragiles. L'exemple le plus actuel et le plus patent en est l'Espagne, qui malgré tous ses plans d'austérité, voit les dettes privées s'accumuler jour après jour, creusant le déficit de l'Etat, qui voudrait bien renflouer mais ne peut plus, tellement les sommes en jeu sont énormes. Il apparaît clairement que les solutions avancées par Merkel ne seront pas suffisantes pour sauver l'Espagne.
Il ressort bien de vos explications, telles que vous présentez l'enchaînement de tous ces faits, dans les liens de cause à effet qui les relient, une sorte de "volonté humaine malsaine" qui en serait à la source, comme si, derrière tout cela, il y avait des "méchants profiteurs capitalistes", qui tirent les ficelles pour en tirer les bénéfices et exploiter le peuple (de même que ces immaculés États)... c'est cela que je désigne par "théorie du complot"... et qui peut se résumer à conclure que "tout le malheur du peuple ne résulte que de la seule faute des financiers".
Alors que je ne vois dans les faits que vous décrivez et dans le principe même du libéralisme, que le résultat d'un concours "cyclique" (et non linéaire, de simple causalité) d'évènements, de diverses forces naturelles, inscrit dans le cours naturel des choses (certains auteurs libéraux évoque cette "main invisible"), processus (dialectique dirait Hegel) qui dépasse le simple entendement (et la causalité "linéaire") mais dont on doit néanmoins faire les bonnes observations et extraire les bonnes déductions, pour comprendre l'essence même (
de type idéaliste et non matérialiste) du libéralisme.
J'ajoute que lorsque "les peuples se révoltent" c'est tout d'abord pour réclamer plus de liberté démocratique et pas seulement pour une simple question d'estomac.