Liber a écrit:Le premier gouvernement Fillon comptait 15 ministres, c'est celui-là que vous prenez en compte dans vos calculs, mais il est passé après les législatives de 2007, à 35. C'est bien d'avoir ouvert l'Elysée à la Cour des comptes, mais dans ce cas, il fallait aller jusqu'au bout, et faire des économies. Puisque vous êtes des ascètes à droite, pourquoi avoir continué les grands repas, les grosses voitures, les fleurs (1 million d'euros dépensés par Fillon, l'homme qui aimait les fleurs, à moins que ce ne soit pour faire plaisir à madame), etc.
Liber a écrit:Donc, ne pas prendre pour argent comptant telle ou telle affirmation parce qu'elle émane de notre camp, mais la vérifier par des analyses. Ainsi, dire par exemple que le ouvernement Ayrault est plus cher que le gouvernement Fillon I, est faux, parce que celui-ci compta d'abord 15 ministres, avant d'être élargi à 35. Le gouvernement actuel coûte 25% de moins, selon l'AFP, que le gouvernement Fillon post-législatives 2007. Voilà un exemple de ce que j'appelle la probité dans l'analyse.
Pour que votre exemple soit probant, il faut comparer avec plus de justesse, Liber : le gouvernement d'avant les législatives de Fillon et celui d'avant les législatives d'Ayrault. Pour le reste, attendez donc que les législatives soient achevées. Alors seulement vous pourrez comparer. Jusque là, il n'y a aucune contestation possible, entre Fillon I et Ayrault I, le panier percé est à gauche.
Liber a écrit:Obama n'a rien dit contre, parce que Hollande ne lui a pas dit la même chose que ce qu'il déclarait pendant sa campagne. Sa conférence de presse (une des plus mauvaises de toute l'histoire de la Ve) fut éloquente à cet égard. Le départ aura bien lieu en 2013, sauf à considérer que le matériel rentrera tout seul par la poste courante (à peine plus tôt, donc, que ce qui était prévu). Bref, peu de chamboulements sur place. Pour le "volet croissance" qu'il négociera, ne rêvez pas : cette croissance impliquant une relance par de l'endettement sera acceptée avec une telle parcimonie qu'au total la France obtiendra une compensation symbolique pour lui éviter le ridicule d'avoir parlé avec la présomption et la vanité qui la caractérisent tant.Départ en 2012, Obama n'a rien dit contre, le traité européen sera complété par des mesures de croissance. Je ne vois pas où les promesses de campagne ne seraient pas respectées. La rigueur budgétaire et la croissance en même temps.
Liber a écrit:Quant à prendre la droite pour l'arène des Dieux, non merci.
On dirait, pourtant. Je critique aussi bien la gauche que la droite, on a l'impression que vous applaudissez sans réserves à tout ce que dit ou fait la droite. Serait-ce moi le vrai libéral ? Je ne suis en effet prisonnier d'aucune idéologie. Par exemple, je ne vais pas faire semblant d'ignorer que Sarkozy a été élu en défendant le modèle américain de l'endettement. Dès lors, je ne vois pas pourquoi vous le défendez, puisque vous critiquez ce modèle vous aussi. Regardez Obama tout content de trouver un allié européen en Hollande, parce qu'Obama procède aussi par de la relance pour dynamiser son économie (et qu'il est en campagne).
Si vous lisez attentivement, vous savez pertinemment que je suis très loin d'applaudir sans réserve... Je ne vais pas me citer : on ne compte plus les topics de ce forum où je ne suis pas avare de détails en matière de réflexion politique. Encore une fois, vous le savez très bien. Je défends systématiquement ceux que des attaques unilatérales condamnent sans nuance aucune. Tous ceux qui se livrent à ce genre de choses pensent avoir raison avant même d'affirmer quoi que ce soit. Dès lors, parler d'argumentation et d'objectivité me paraît quelque peu outré. Vous êtes beaucoup à avoir Sarkozy dans le pif, ce n'est qu'une constatation de ma part. Dès lors et d'emblée, il n'y a pas de débat. On ne va quand même pas dresser un catalogue au bas de chaque message pour vérifier que chacun a eu l'objectivité de donner un même nombre d'arguments pour et contre son propre camp et valider sa faculté à discuter des actualités politiques sereinement.
Liber a écrit:que reste-t-il de la droite française ?
Pas grand-chose depuis que le gaullisme social a disparu.
jean ghislain a écrit:La gratuité est une bonne chose, on ne peut pas dire le contraire. Elle existe pour l'enseignement (public), les transports (la carte solidarité sncf), et les services administratifs en général. Mais je ne vois pas comment ce principe pourrait passer de l'État au privé. Quel patron serait prêt à mettre la main à la poche pour aider ses ouvriers ? On voit parfois les riches dans des galas de charité, mais ils se donnent ainsi bonne conscience oubliant mieux de la sorte une réalité à laquelle ils ne prennent pas part. La révolution communiste au Vietnam (eh oui, j'ai des origines asiatiques !...) a instauré la généralisation de la propriété publique. Ainsi c'est l'idée de solidarité voire de fraternité pour utiliser un concept français, qui n'a hélas aucune réalité en France ! La gratuité et la propriété publique seraient le remède à la pauvreté, mais là faut pas trop rêver, déjà qu'il faut faire des pieds et des mains pour amener au pouvoir la gauche !
Vous faites une confusion vraiment regrettable entre propriété publique et gratuité. La gratuité, c'est l'absence de propriété - propriété collective plutôt que publique, et encore.
Janus a écrit:vous semblez également souhaiter une réduction du marché (activité économique) qui pourtant résulte lui-même de mécanismes d'échanges (sur initiative de la sphère privée - dite société civile) fondés sur la liberté et la responsabilité individuelles, mais marché qui surtout crée, pourtant, les richesses (et donc la croissance, élévation des niveaux de vie, etc.) richesses d'ailleurs formées sur la base des bénéfices réalisés à l'occasion de ces échanges entre offre et demande (mécanisme de plus value). Cette gratuité "solidaire" que vous semblez appeler de vos voeux, ne craignez-vous pas qu'elle réduise du même coup nos possibilités d'investissement, et donc, de fil en aiguille, nous conduise à terme à un appauvrissement général (que je déplore quand je l'observe d'ailleurs déjà sur notre territoire, en le désignant péjorativement par "africanisation") qui nous reconduirait fatalement à l'époque des cavernes et au non-droit ?... donc la fin des libertés.
Il n'y a aucune crainte à avoir. D'abord, il n'y a pas que le marché. Si les prétendus libéraux qui ne décollent jamais leur cul du molleton sur lequel ils s'assoient dans leurs bureaux de spéculateurs avaient un cortex un peu plus évolué, ils se resouviendraient peut-être que Smith et Hayek entendent le marché dans un sens plus large que ceux qui ne les ont jamais lus croient qu'il a. Smith est un moraliste, Hayek un penseur de la société. Le commerce anglais désigne toute forme de rapport, de lien social. Le commerce dépasse l'acte de vente/l'acte d'achat, parce qu'on discute, parce qu'on se fait des amis et/ou des ennemis, parce que c'est l'occasion de mettre en commun divers plans et pans de sa personnalité et de ses expériences, etc. La gratuité implique d'accorder plus d'importance aux rapports sociaux, de retrouver une certaine frugalité (relativement à notre surconsommation). C'est aussi la possibilité d'investir et de consommer en circonscrivant avec plus de lucidité et d'intelligence les domaines et les objets du "marché". On veut relancer la croissance ? Il faut libérer les budgets. On ne compte plus les appartements inhabités dans toutes les grandes villes de France, et des tas de contrats de location alternatifs pourraient être mis en œuvre. Mais il faut accepter une bonne fois de faire confiance aux autres - pour le moins de les considérer comme de possibles collaborateurs. Bref, il faut réinjecter, outre le gratuit, le troc, mais à une échelle bien plus grande que ce qu'on peut voir aujourd'hui. Proposez la "location" d'un très grand nombre d'appartements à des personnes qui n'ont pas les revenus suffisants pour se loger, en échange de quoi elles seront à même de vous proposer des services gratuits, en plus d'un loyer "symbolique" - dieu sait que la plupart des personnes ne demandent pas la charité, et préfèrent payer même au moyen d'une somme modique ce qu'elles pourraient obtenir gratuitement, pour conserver la fierté d'être quittes. Aussi bien pourrions-nous parler de l'industrie pharmaceutique, laquelle n'a aucunement besoin de dégager les bénéfices astronomiques dont elle a le secret. Là encore, la gratuité contre certains services pourrait être instituée. C'est autant de budgets libérés pour "consommer" - et satisfaire le credo de la relance par la consommation. Combien de talents et de compétences techniques inemployées aujourd'hui ?
jean ghislain a écrit:Prenez un fils de grand bourgeois, né avec une cuillère en argent dans la bouche, promis à de grandes études, comprendra-t-il quelque chose à la précarité lorsque viendra l'age pour lui de voter?
On se demande donc au nom de qui la gauche parle, puisque on ne compte plus le nombre de "bourgeois" parmi les cadres de ce parti humanitudariste.
Silentio a écrit:Sans doute des vieux de la vieille, dont l'essentiel des souvenirs se passe pendant la guerre froide, et qui jugent de ce qui pourrait être dans ce qui fut, en risquant d'occulter le présent. Pour le reste je n'ai rien observé de tel. La conscience de l'alternance est ancrée dans les mœurs de droite plus encore que dans celles de gauche.j'observe depuis quelques semaines une hystérie collective à droite, une crainte incompréhensible de la gauche.
Silentio a écrit:Or il n'y a pas de raison d'avoir peur. Beaucoup de ceux qui ont voté à gauche ne sont pas des fanatiques ralliés inconditionnellement à Hollande ou Mélenchon. Liber et moi avons expliqué nos votes. Comme beaucoup de citoyens il ne s'agissait pas d'une adhésion totale (je ne suis pas, de toute façon, encarté dans un parti) et surtout de défendre, faute de mieux, des principes (ou un style), de les faire entendre et aussi énormément de faire partir Sarkozy et la droite du pouvoir : ça fait quand même une bonne dizaine (ou quinzaine) d'années qu'ils y sont. Voter pour Mélenchon ne fait pas de moi un partisan de l'URSS.
Explication ou pas, Silentio, vous m'excuserez par avance de juger que le compromis de tout et de rien ne vaut que pour une soupière. Vous associez pêle-mêle principes, indécision, du oui et du non, du peut-être, de l'arbitraire (virer N. S.). Je l'ai dit ailleurs, on ne juge de la maturité politique de quelqu'un qu'à sa capacité indéfectible à voter pour des idées, pas pour des personnes ; et de préférence pour les idées d'autres que soi, pas pour ses propres idées - or la plupart des gens ne veulent qu'un "représentant", plus exactement quelqu'un qui dise exactement ce qu'ils veulent qu'il dise. Enfin, pour ma part, je ne me suis pas permis de refuser son humanitude à Hollande, j'ai même affirmé qu'il est normal et nécessaire de lui faire confiance à partir du moment où mandat lui a été donné.
Silentio a écrit:N'y a-t-il pas quelque contradiction à faire de la liberté la recherche "privée" de nos "jouissances" (Constant) ? Des libertés négatives et politiquement passives sont-elles la plus haute idée que nous puissions nous faire de la liberté (réduire au choix économique) et de l'homme ?
Relisez Constant, qui n'est pas réductible à la vie privée... C'est la conscience, qui est la grande affaire des tenants de la liberté, lesquels sont aussi farouchement attachés à l'égalité des droits. Les tenants de l'égalité se contrefichent éperdument de la liberté de conscience : ils prétendent savoir ce que c'est, croient qu'il s'agit de morale, et vous dictent le bien et le mal en permanence (le vocabulaire du catéchisme de gauche ne résiste pas à l'analyse). On sait qui sont les spécialistes du procès d'intention. Vous êtes riche ? vous êtes une sodomite doublée d'une méchanceté inhumaine prompte à exploiter des millions de frères que vous reniez, à peu près comme 2 et 2 font 4.
jean ghislain a écrit:La gauche, c'est le retour aux goulags de l'URSS, c'est la dilapidation des caisses de l'État, un État qui devient monstrueux
La gauche, c'est surtout un parti de capitalistes, d'exploiteurs et de parasites qui ne disent pas leur nom et qui ont toujours vécu comme les néo-libéraux qui ailleurs pullulent. La différence est dans la quantité. Capitalisme d'État contre capitalisme "privé" (qui n'a jamais eu de privé que le nom, ce que Hayek dénonçait déjà dans les années 40). La pourriture est la même des deux côtés de la frontière idéologique. Vous devriez regarder de très près le mode de vie des hommes politiques de l'Union soviétique et de quelques pays satellites de la grande époque - en commençant par les années 20.
Alors, oui...
jean ghislain a écrit:Peut-on demander ici (surtout sur un forum de philosophie) un peu de sérieux ?
Dernière édition par Euterpe le Dim 27 Mai 2012 - 21:55, édité 1 fois