Aristippe de cyrène a écrit:Liber a écrit:Et quelles sont les sources de ce préfacier ?
Gwinner, Bossert, Nietzsche et Hitschmann, essentiellement.
Gwinner était son disciple, mais les autres (à part Nietzsche) ont-ils connu le maître ? Car autrement, leurs sources n'ont rien de valable. Pourquoi je doute de cette abstinence, vous demandez-vous peut-être ? Je vous l'ai dit, parce que Schopenhauer souffrait au contraire d'une sexualité surabondante, ce qui le gênait horriblement dans sa pensée. Lui qui mettait le Saint, puis le Génie à l'intellectualité supérieure, au-dessus de tous les hommes, était incapable, à cause de son tempérament, d'accéder à la sérénité du sage. A ce sujet, vous pouvez lire Charles Andler, La vie et la pensée de Nietzsche, Tome I, le chapitre sur Schopenhauer, et bien sûr, la dissertation de Nietzsche sur l'idéal ascétique.
Sans oublier leur penchant à la trahison et à la fourberie que Schopenhauer considérait comme incurable. Cela évidemment à cause de sa mère, qui après et avant la mort de son père, faisait venir des amants en se cachant à peine. La haine des femmes chez Schopenhauer commence avec le comportement de sa mère qui a traumatisé le jeune Arthur.
Oui mais comment un homme aussi intelligent que Schopenhauer ne s'est-il pas débarrassé plus tard dans sa vie, à l'âge mûr, de ces préjugés ? N'était-ce pas parce qu'il voyait lucidement la toute-puissance du désir sexuel, et surtout, qu'il ne la supportait pas ?
etinarcadia a écrit:Il me semble, si je puis me permettre, que les relations aux femmes de ces auteurs, est plutôt la relation aux femmes de leur époque et dans ce contexte social particulier qui encadre le 19eme siècle, qui réduisait les femmes à leur plus minime expression et à des fonctions tout à fait aliénantes pour elles. L'hystérie en est le symptôme. Je crois qu'il ne faut pas oublier que ce contexte établissait un cadre relationnel de toute manière problématique entre les hommes et les femmes, où les impasses ne pouvaient être que nombreuses. La pensée ou l'attitude de ces philosophes vis-à-vis des femmes a été déterminée par ce cadre daté dont il ne faut pas tirer des assertions trop péremptoires ou des conclusions hâtives... A relativiser en tout cas.
On peut aussi, Etinarcadia, voir au contraire dans cette relation problématique entre hommes et femmes un puissant adjuvant à l'amour et à tous ses dérèglements. Que reproche-t-on à cette époque de nos jours ? D'avoir manqué de liberté, autrement dit, de ne pas avoir banalisé les relations sexuelles. Or, c'est justement l'importance donnée à la sexualité qui frappe chez tous ces philosophes. Les femmes étaient réduites à des fonctions minimes ? Alors elles avaient tout le loisir de penser à l'amour. C'est effectivement ce qu'on voit dans les grands romans, comme Madame Bovary ou Le Rouge et le Noir.