Liber a écrit:etinarcadia a écrit:Il me semble, si je puis me permettre, que les relations aux femmes de ces auteurs, est plutôt la relation aux femmes de leur époque et dans ce contexte social particulier qui encadre le 19eme siècle, qui réduisait les femmes à leur plus minime expression et à des fonctions tout à fait aliénantes pour elles. L'hystérie en est le symptôme. Je crois qu'il ne faut pas oublier que ce contexte établissait un cadre relationnel de toute manière problématique entre les hommes et les femmes, où les impasses ne pouvaient être que nombreuses. La pensée ou l'attitude de ces philosophes vis-à-vis des femmes a été déterminée par ce cadre daté dont il ne faut pas tirer des assertions trop péremptoires ou des conclusions hâtives... A relativiser en tout cas.
On peut aussi, Etinarcadia, voir au contraire dans cette relation problématique entre hommes et femmes un puissant adjuvant à l'amour et à tous ses dérèglements. Que reproche-t-on à cette époque de nos jours ? D'avoir manqué de liberté, autrement dit, de ne pas avoir banalisé les relations sexuelles. Or, c'est justement l'importance donnée à la sexualité qui frappe chez tous ces philosophes. Les femmes étaient réduites à des fonctions minimes ? Alors elles avaient tout le loisir de penser à l'amour. C'est effectivement ce qu'on voit dans les grands romans, comme Madame Bovary ou Le Rouge et le Noir.
- La conception de la liberté que j'évoque ne se réduit pas à la banalisation des rapports sexuels, je n'ai rien dit de tel ; il s'agit pour moi d'une question de choix. D'ailleurs : - "Tout le loisir de penser à l'amour" signifie tout le loisir de penser à leur relation amoureuse avec les hommes ; n'est-ce pas précisément justement réduire le champ d'être des femmes ? Soyez heureuses Mesdames, pensez à nous ! Et si elles avaient envie de penser à elles seulement, à leur élévation, à leur épanouissement intellectuel ? Avaient-elles ce choix ? Celles qui l'ont fait ont dû se battre pour cela et souvent au sacrifice de leur réputation.
Sinon, je suis d'accord avec Janus : les philosophes donnent majoritairement priorité à leur œuvre par rapport à toute autre activité dans leur existence, ce qui est tout à fait légitime. Encore une fois, je n'ai pas dit le contraire. Ma première intervention portait uniquement sur les propos d'Aristippe qui qualifiait de misogynes certains philosophes alors qu'à mon sens, il est possible d'avoir un jugement plus pondéré.