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descriptionQu'appelle-t-on penser ? EmptyQu'appelle-t-on penser ?

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Voilà deux jours que je suis penché sur l'étude des deux cours de Heidegger qui constituent ce livre, arrivé à son terme, j'ai besoin d'éclaircissements. Mon bagage philosophique ne me permet pas d'être certain de bien saisir tout ce qui y est dit.

Une première question concerne la duplicité entre être et étant introduite par Platon que Heidegger évoque dans son deuxième cours. Est-ce à dire qu'avant lui, lorsque Parménide écrit, il ne distingue pas l'être de l'étant, et que Platon y viendra ensuite ? J'ai la certitude qu'il y a là un nœud fondamental dans le développement de Heidegger sans vraiment parvenir à le tenir proprement. D'où est-ce que Platon part exactement, de quel rapport entre étant et être part-il, et dans quel rapport aboutiT sa pensée ? Si j'ai bien compris, après Platon on considérera une duplicité non seulement entre être et étant mais surtout au sein même de l'étant (ce qui revient au même), qui se distingue comme nominal et comme verbe. (Fleurissant peut être utilisé pour nommer dans l'absolu, et pour caractériser un arbre dans sa présence, dans son état, en opposition à fanant.) Ma connaissance de Platon se limite au Banquet et à ce que Nietzsche en dit. Si je m'appuie sur ceci, je comprends que Platon à cet instant commence à poser la distinction entre l’apparence comme se qui se présente et l'être vrai qui se donne ainsi à présenter. Suis-je sur la bonne piste ? Car si je comprends la traduction que Heidegger fait des premiers mots du fragment de Parménide, il met en avant le fait que Parménide pose ceci que l'être est ce qui se dresse face à soi et qu'on garde en soi. Parménide nous dit-il que ce qui est est l'apparence avec laquelle il se présente, et Platon vient-il là-dedans introduire une duplicité entre ce qui est et son apparence ?

Par ailleurs, j'ai du mal avec le "Il est d'usage" et le développement fait autour.

Voilà pour un premier nœud qu'il convient de défaire pour pouvoir le refaire...

Une autre question est l'interprétation de l'éternel retour de Nietzsche que je ne suis pas certain de comprendre. Heidegger ouvre une triangulation entre d'une part l'éternel retour du même, d'autre part l'essence de la vengeance qui se trouverait dans l'affront fait à la volonté par le temps passé et son "il était". On a donc un espace de réflexion entre éternel retour, volonté de vengeance et temps. Là aussi l'articulation me semble obscure et ce sur quoi il aboutie d'autant plus flou. Est-il exact que Nietzsche situe l'essence de la vengeance dans l'affront fait à la volonté par le passer et son "il était", et que cette expérience motive le ressentiment dont il faut se libérer. Se libérer comment ? D'après Heidegger, en voulant le passer. Donc si l'être tourne son vouloir vers la fragilité même de l'instant présent, si elle en vient à non seulement accepter mais vouloir cet écoulement et cette instabilité, elle se trouve libérée du ressentiment et par là de l'esprit de vengeance ? Faut-il comprendre que Nietzsche se pose précisément là comme à l'exact opposé de Platon, dont la distinction entre être vrai éternel et étant apparence passagère serait selon Nietzsche un désir de vengeance face à la fragilité de l'instant en ce qu'il incarne l'antithèse de la volonté ? Mais pourtant si l'être veut la fragilité de l'écoulement, n'est-ce pas pour se rattraper ultimement à quelque chose de stable ; l'éternel retour de la même fragilité ?

J'aurai probablement plus de questions mais il commence à être vraiment tard et la fatigue tombe, mon esprit s'embrume. Avant d'en finir pour cette vague, je tiens à vous demander, pour ceux qui l'ont lue, ce que vous pensez de l'introduction de Gérard Granel que je trouve simplement brillante, et fraîche comme une rosée...  

Bon, j'ai une aube qui m'attend alors sur ce...


Edit : n'étant pas satisfait des questions posées plus haut, notamment de la première, je décide de revenir dessus car un petit tour dans l'aube m'a remis les idées au clair. Je laisse cependant les questions telles que je les ai posées parce qu'elle peuvent faire l'objet de précisions utiles.

En y réfléchissant je prends la chose par le mauvais côté. C'est notamment en reprenant le passage où Heidegger demande si ce qui est le plus dur à dire est que l'arbre est en fleur, ou bien que l'arbre est dans le jardin, ou bien encore que l'arbre est, que je m'aperçois mieux où se situe sa pensée et vers quoi elle m'appelle. Ce qui émerge avec Parménide, c'est l'être. L'être comme trait fondamental de tout ce qui "se tient devant soi et demande à être gardé". L'être donc comme la caractérisation de toutes les choses qui se présentent à soi. Est-ce la première forme d'abstraction ? Est-ce la première tentative de s'élever au dessus de la terre ferme, de ses formes ? Ou plutôt, de s'introduire dans la terre ferme, dans ses formes ? Dans cet Être qui se lève, se sont toutes les dénominations et tous les prédicats qui se trouvent sous l'état de germes, qui deviennent possibles. Ce que Heidegger cherche, là où il veut nous emmener, est-ce dans cette vision de Parménide au sein de laquelle l'Être commence à poindre et à répandre sur l'univers de la pensée sa lumière ? Est-ce que je comprends bien si je dis que Heidegger suggère que dans cette origine de l'Être se trouve aussi toute sa destinée, ses déclinaisons futures, ses perspectives et ses limites ?

Comment pourrait-on arriver à une telle vision, nous qui sommes habités par l'usage (au sens vulgaire seulement ?) de l'être et de l'étant ? Est-ce par l'imagination ?

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Zingaro a écrit:
je tiens à vous demander, pour ceux qui l'ont lue, ce que vous pensez de l'introduction de Gérard Granel
On peut lire ses « Remarques sur l'accès à la pensée de M. Heidegger » (1972).
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