Silentio a écrit:Maintenant que vous avez posté l'extrait en question, pouvez-vous nous dire précisément ce que vous ne comprenez pas ? Le texte me semble assez clair : Hobbes n'est pas un penseur de la guerre parce que le but de sa politique est l'établissement de la paix au moyen d'un "prétexte", à savoir l'état de nature guerrier qui menace la survie des uns et des autres. Seule la raison et la répression des passions peuvent permettre l'accord politique sur une base juridique. Ainsi, en dépeignant un homme violent, Hobbes nous incite, par la peur de ce chaos, à bien consentir au pouvoir existant. Le souverain est légitime car il est le garant de l'ordre social et politique. Le pacte de soumission à son autorité est justifié. Mais Foucault dit au contraire que penser la guerre, le conflit, c'est penser les rapports de force ou de pouvoir. La guerre ne l'intéresse pas en tant que telle, elle n'existe pas vraiment chez Hobbes de toute façon, ce qui l'intéresse, en généalogiste, c'est de comprendre comment les institutions se rendent légitimes et ce que cela implique. Pour lui, la convention et la loi reposent sur le rapport de force qui ne peut perdurer que par des savoirs dominants, des stratégies, etc., qui maintiennent cette légitimité et cette force. Ainsi, il y a peut-être eu des guerres, lesquelles ont permis aux vainqueurs d'écrire l'histoire et de s'imposer. Dans la société, il y a donc des mécanismes qui assurent structurellement la hiérarchie et font même accepter leur légitimité et leur soumission aux vaincus qui sont en bas de l'échelle sociale. Mais le conflit n'est pas absent de la société, le pouvoir s'exerce des deux côtés, entre les minorités et la domination majoritaire, entre la marge et les institutions. Mais ces institutions elles-mêmes peuvent "gérer" le pouvoir, les rapports de force, les relations, etc. De sorte que, comme chez Marx (même s'ils ont une conception différente du pouvoir), il y a quelque chose comme une lutte des classes qui ne dit pas son nom.
Vous avez à peu près répondu à mes interrogations. C'est-à-dire qu'avec la manière dont Zarka présente la pensée de Foucault (que je ne connais pas encore) l'approche de Foucault n'est pas vraiment claire. On ne sait pas vraiment à quel niveau Foucault organise sa conception du pouvoir, s'il considère réellement la politique et l'exercice du pouvoir comme un état de guerre ou s'il préconise de penser l'objet du pouvoir comme le prolongement d'une activité guerrière. Il me semble après vous avoir lu qu'il s'agit plus de la seconde proposition.
L'extrait ne concernait pas vraiment mon questionnement mais répondait à une question de Desassossego.