On s'éloigne du sujet, qui portait sur les relations entre musique et mathématiques. Si j'ai parlé de "note seule", c'était pour comparer avec une suite de notes, impliquant en général, une harmonie, une mélodie, un rythme, donc des chiffres. En ce sens, la musique est mathématique, et il hors de doute que l'ordre qu'on y détecte soit pour beaucoup dans notre plaisir à écouter de la musique. Si on veut absolument faire un comparatif avec ma "note seule", comparons-la à un chiffre. Certains attribuent au chiffre 9 des propriétés magiques, par exemple. Mais je crois qu'ici, on sort des mathématiques pour entrer dans l'occultisme. Je faisais également le lien entre musique et architecture classiques, qui ont en commun d'utiliser un ordonnancement mathématique propre à suggérer l'idée de beauté. En outre, je précisais que l'architecture n'est pas en mouvement, contrairement à la musique. Celle-ci nous charme par son imprévisibilité, sa variété, celle-la par le sublime de son immuabilité. Promenons-nous dans la nature, nous entendons le glougloutement d'un ruisseau et le chant des oiseaux, alors qu'en levant la tête, nous sommes subjugués par le massif montagneux. Certains symphonistes (Bruckner, Malher) ont néanmoins tenté de profiter de ce sublime des grandeurs immuables. Il est certain que leur musique se déploie autrement plus lentement qu'une alerte sinfonietta de Mozart.