La philosophie est-elle démocratique ?

La plupart du temps, et pour un grand nombre de personnes, la philosophie est un mot qui provoque beaucoup de réticences.
Elle est souvent trouvée trop inaccessible, malgré le grand nombre d'ouvrages vantant le contraire et essayant d'offrir au plus grand nombre la possibilité d'accéder aux plaisirs de la réflexion. 
Il est clair qu'un bon philosophe est érudit, et que, par ce biais, il engendrera des réflexions élitistes.
Mais le but de la philosophie n'est-il pas de rendre le monde meilleur ?
Où est sa place dans notre société actuelle ?
Ne serait-elle pas réservée qu'à une catégorie bien spécifique de personnes ?
Si c'est le cas, ne devrait-elle pas être utilisée pour rendre la vie des "petites gens" meilleure, et non pour creuser un écart entre intellectuels et inintellectuels ?

C'est donc avec vous que j'aimerais essayer de répondre à ces questions, pour au final savoir si la philosophie est vraiment l'affaire de tous et si elle permet aux populations de s'élever, de prendre une sorte de pouvoir (sur elles-mêmes, sur le monde) ou si elle n'est qu'un simple loisir intellectuel des seules personnes qui s'y intéressent.

Dissertons sur la grandeur de l'Esprit.

Vous semblez confondre égalitarisme et démocratie.

Commencez par définir la philosophie (vaste programme !) et la démocratie. Intéressez-vous aussi à l'histoire de la pratique philosophique et à son ancrage social et politique. A mon avis vous verrez différentes tendances antagonistes se dessiner, et si vous y regardez bien vous verrez que parfois pratique et discours ou théorie s'opposent (Platon est antidémocrate, pourtant le dialogue lui-même, qui est issu de l'investigation philosophique permise seulement par la démocratie, pourrait incarner l'idéal démocratique, du moins c'est mon hypothèse).

Silentio a écrit:

Platon est antidémocrate, pourtant le dialogue lui-même, qui est issu de l'investigation philosophique permise seulement par la démocratie, pourrait incarner l'idéal démocratique, du moins c'est mon hypothèse.

Je parlerais plutôt d'une égalité entre pairs, dans le cas de Platon, comme dans celui des salons aristocratiques du XVIIe siècle. C'est le laboratoire de la démocratie. Mais des égaux, i.e. des pairs, sont-ils démocrates ?