Euterpe a écrit: Ambiguïté rendue possible par l'indétermination relative de l'arianisme quant à la nature de Jésus, qui n'a pas, comme son Père, cette qualité, inestimable, d'être inengendré. Fils de Dieu, soit, mais la naissance est une impureté. Si l'empereur est le chef religieux de son empire, il ne doit pas trouver en Jésus une garantie suffisamment solide pour la définition, et donc la légitimation de son pouvoir, surtout avec la tétrarchie sur les bras. Mais le trinitarisme (transposition politique : partage du pouvoir) devait poser autant de problèmes que le subordinatianisme (transposition politique : quel degré de légitimation-sacralisation du pouvoir ?). C'est pourquoi je ne suis pas convaincu que Constantin ait négligé l'importance de la querelle de l'arianisme. Avec le concile de Nicée, ce sera décidé. Jésus, certes engendré, n'en est pas moins de la même susbtance que le Père. Il est "Dieu de Dieu". De quoi ravir un empereur qui s'est débarrassé il y a peu de Licinius (et avec lui de la tétrarchie).
Constantin ne se réfère jamais à Jésus, seul Dieu sert à légitimer son pouvoir.
L’ambiguïté me semble provenir directement de Constantin. La sincérité de sa conversion n’est plus sujette à caution – ou de manière plus rare – mais son souhait reste la concorde et la paix entre ses sujets. Même le concile de Nicée sera rédigé dans des termes suffisamment vagues pour promouvoir l’unité. De même que le traitement des
hérétiques sera somme toute assez souple. Le fait qu’il encourage la conversion volontaire va d’ailleurs en ce sens. D’autre part, sa conversion finale à l’arianisme me semble témoigner d’une certaine versatilité dogmatique.
Il faudrait également que je me penche de nouveau sur ses lettres dans lesquelles il utilise un langage théologique parfois inexact. Je mets tout de même une réserve sur cet argument qui demande à être vérifié.
Qui dit sacrifices sanglants dit mithraïsme, un carburant du manichéisme et un adjuvant pour le christianisme, selon l'aire géographique où et d'où l'on regarde. D'où l'importance des zones de diffusion de ce texte
Oui, prenons garde à différencier le culte iranien, et le culte tel qu’il fut pratiqué dans Rome, même s’il existe d’autres cultes à mystères.
En savez-vous quelque chose ? Y a-t-il quelque chose à en savoir ?
Pour le coup, je ne vois pas en quoi la répartition importe.
A priori, le texte est diffusé dans l’ensemble de l’empire. Ou plutôt, je ne vois pas ce qui indiquerait le contraire, il faudrait faire un tour des recueils épigraphiques voir s’il existe une répartition géographique particulière de cette lettre.
Le paganisme n’est pas interdit par Constantin, dont la tolérance religieuse est véritable, seulement les sacrifices sanglants. En cela il rejoint les aspirations particulières de la noblesse romaine, mais la
nouvelle s'adresse à l'ensemble de l'Empire.