jules.D a écrit:les hommes sont capables de mourir ou de tuer pour défendre leurs croyances.
Il faut remonter encore plus haut. Comment se fait-il que des hommes en viennent à se faire la guerre pour leurs croyances ? Qu'est-ce qui permet de l'expliquer ? Soyez attentif à la syntaxe de la question : on parle des croyances, pas de la croyance. Pourquoi ?
jules.D a écrit:Mais cela étant dit je me demande une chose : peut-on discuter d'une croyance irrationnelle car elle n'est fondée sur aucune preuve, ou au contraire on ne peut pas discuter de cette croyance car il est impossible de la prouver mais aussi de l'infirmer.
Quatre remarques.
D'abord, il faut exploiter l'étymologie du verbe discuter (même radical que dans le verbe charcuter trancher, couper la chair) : trancher un différend, un désaccord. Cela veut dire la même chose que disputer, mais en insistant sur la séparation. Les croyances se discutent-elles ? Que font des hommes qui se déclarent la guerre au nom de leurs croyances ?
Ensuite, si des croyances se discutent, c'est effectivement qu'elles sont discutables. Que dit-on quand on dit que quelque chose est discutable ?
En outre, le verbe pronominal est intéressant. Cela correspond d'un côté à son emploi le plus fréquent (comme dans la phrase : "ça se discute"), mais d'un autre côté, la question désigne la multiplicité des croyances : les croyances discutent-elles entre elles ?
Enfin, si l'on ne peut ni confirmer, ni infirmer une croyance, il faut consulter la dialectique transcendantale de Kant (et c'est plus que risqué).