Crosswind a écrit:laurent75 a écrit:Là, j'avoue ne pas comprendre. Qu'est pour vous une chose en soi, et considérez-vous possible de l'appréhender ?En résumé, un terme (ici le benzène) peut être utilisé pour désigner une observation soit :
- sur une chose en soi
- sur une classe particulière parmi classification vaste (de notre expérience au monde) réalisée grâce à nos différents concepts (et apparaissant donc toujours comme arbitraire).
Par exemple, vous en tant que personne, au delà de nos échanges je vous vois comme un être singulier (a priori comme toute personne). Cette singularité est ce qu'il me semble approprié de désigner par "chose en soi".
Crosswind a écrit:Ce n'est pas une question de macroscopique. Le même terme peut porter explicitement sur un concept, celui de structure moléculaire, soit sur un type de matière, sous-entendu comme pouvant être considéré comme une singularité (chose en soi) du monde.Mais j'en profite pour ajouter rapidement ceci : lorsque je parle d'acier au niveau macroscopique, je ne parle pas d'une chose en soi
Crosswind a écrit:Par exemple, dans une montagne, il peut y avoir des zones d'une matière, et des zones d'une autre. Pas d'objet ici.mais d'un objet reconnaissable selon des critères propres basés sur l'expérience, et intersubjectivement partageables. Face à un bout de métal, je tenterai en comparant l'apport de mes sens à une banque de donnée interne de déterminer la classe d'objet métallique à laquelle appartient cette matière. Mais ce faisant je n'ai accès à aucune "chose en soi".
(A noter, que dans la phrase citée ci-dessus, l'utilisation du terme 'objet' est un exemple de ce dont je parle. Il peut désigner indifféremment, donc sans changer le sens de la phrase, soit le concept d'objet, ou d'une "instance" matérielle de ce concept, vu comme une singularité du monde, une chose en soi).
Vous pouvez considérer telle matière même si vous n'en avez eu aucune perception. Une fois acquise la "conviction personnelle" de cette singularité, vous pourriez lui attribuer une existence en tant que chose en soi, au delà de votre expérience personnelle de cette matière. Par chose en soi, je veux donc désigner les différentes singularités par lesquelles nous sommes tentés de croire qu'elles nous permettent d'avoir accès au monde.
Crosswind a écrit:Oui mais ce n'est pas pour autant que je les oppose dans le sens de "mise en compétition". D'ailleurs, on peut faire le lien avec ce dont nous parlons, ce procédé de différencier caractérise justement notre fonctionnement consistant à appréhender le monde au travers de différenciations : vous, moi, la terre, la lune, le soleil, etc., cela ne veut pas dire que j'existentialise la lune ou la terre, juste que ces termes laissent ouverte la possibilité ou non de le faire.laurent75 a écrit:Vous les opposez puisque vous les différenciez. Lorsque l'on est "proche de", on n'est pas "ce" vers quoi on tend.Non. Au contraire, je ne les ai pas opposés, j'ai dit que les concepts dont j'ai fait la mention (molécule de dioxyde de carbone) est justement très proche de celui de la matière, dans la mesure où la matière peut-être vue sous l'angle de telle ou telle propriété.
Crosswind a écrit:Suivant cette idée, dans le contexte de mon propos, on peut peut-être alors dire que la propriété du langage dont je parlerais serait celle où dans une même proposition, dans un certain domaine (car suivant le domaine, la question que vous posez pourrait avoir différentes réponses), un terme peut être compris dans le sens où il autorise l'idée d'un monde déjà-là, ou dans celui où seules apparaîtraient nos constructions, avec leurs aspects notamment conventionnels et subjectifs.Vous touchez du doigt une question, je devrais plutôt dire une série de questions, récurrente et centrale en philosophie. Apprenons-nous un monde déjà-là ou le construisons-nous nous-même ?
Dernière édition par Euterpe le Mar 26 Juil 2016 - 1:20, édité 2 fois (Raison : Orthographe)