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Critique de la raison pure

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anormal
Dienekes
Vangelis
etoilefilante
Crosswind
aliochaverkiev
10 participants

descriptionCritique de la raison pure - Page 34 EmptyRe: Critique de la raison pure

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BOUDOU a écrit:

J'attends la suite de votre réflexion sur l'espace et le temps pour éventuellement vous répondre.

Pour ce qui concerne ma perception sensible du temps et de l'espace, je vous ai répondu en vous disant qu'elle dépendait fortement de mon état psychologique et de l'objet que je considère maintenant, de mémoire ou par anticipation, à l'état éveillé ou en rêve... de sorte qu'il n'est pas possible, à mon sens, de saisir objectivement le temps et l'espace phénoménaux - même si je peux en sentir subjectivement la présence alors que j'ai confusément l'impression qu'ils sont interchangeables. Cependant, je me les représente plus complètement et plus synthétiquement par le mouvement, le changement, la genèse ; ainsi je vois se déployer une graine qui germe en une plante, ou par exemple à cette époque de l'année on peut observer la montaison rapide du maïs en Bretagne, et l'explosion de la nature, ainsi que d'autres entités spatio-temporelles qui évoluent historiquement et génétiquement au gré du rythme nycthéméral, lunaire, saisonnier, etc.

Le changement, et même tout simplement le mouvement...il me semble que c'est cela la première perception émotionnelle, le mouvement (dont vous parlez) pas seulement le mouvement des objets hors de nous, mais le propre mouvement de notre corps, lorsque nous marchons, peut nous verser  dans ce sentiment spatial.
j'achève mon développement sur l'espace et le temps en physique, je n'en ai plus pour longtemps.

Aliochaverkiev, il n'est pas nécessaire de citer TOUT le message qui précède, surtout quand vous ne répondez qu'à quelques lignes. Elles seules doivent être reprises. Et encore, ce n'est pas une obligation puisque votre message le suit directement. Le problème pour le lecteur est qu'il doit se retaper 35 lignes pour une intervention de seulement 3...
Si vous avez des problème pour citez correctement, reportez vous au tutoriel à cette adresse : Bien quoter (citer) , ou encore, contactez la modération par MP s'il y a des points qui vous restent obscurs.
Vangelis.

descriptionCritique de la raison pure - Page 34 EmptyRe: Critique de la raison pure

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OK !  (réponse à Vangelis)

descriptionCritique de la raison pure - Page 34 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Je termine cette étude des notions d’espace et de temps en physique par ces dernières considérations.


Si nous prenons un livre de physique quelconque, niveau L1 et au-dessus, nous sommes sûrs aujourd'hui de lire ce type de phrase : "dilatation du temps" ou "contraction de l'espace", lesquelles dilatation et contraction seraient responsables du ralentissement des horloges et des contractions des longueurs. Abus de langage bien entendu, dans lequel ne tombent pas les physiciens avertis, mais les étudiants plongent dedans. Cet abus de langage est irritant parce qu’il tend à faire croire qu’en premier il y a l’espace et le temps (indéfinissables) et qu’en second les mesures dépendent de modifications en soi de l’espace et du temps, alors que c’est le contraire qui se passe. C’est parce que nous mesurons des longueurs et des durées que nous vient à l’esprit la conception très idéelle de l’espace et du temps, et une fois conçus nous leur attribuons des variations. 


Il y a d’autres abus.  Comme lorsque dans les manuels les auteurs se mettent à parler du muon. La durée de vie du muon serait plus ou moins longue selon qu’il apparait dans notre atmosphère (et la traverse) ou selon qu’il se trouve au niveau du sol et y reste. Le rédacteur oublie de dire que le muon, quand il rentre dans l’atmosphère, est soumis  jusqu'à sa collision avec la terre à un champ de pesanteur variable alors qu'au niveau de la terre il est soumis à un champ de pesanteur constant. Comment alors peut-on décemment comparer les durées de vie, puisqu'elle ne sont pas mesurées dans les mêmes conditions ? Et la locution « durée de vie » n’est-elle aussi un abus de langage flagrant ?

C’est un fait néanmoins qu’à la différence de la relativité restreinte, la relativité générale identifie des situations où les horloges ne vont pas à la même vitesse d’une manière absolue (alors que, dans la relativité restreinte les variations sont relatives). Cela est dû à la gravité ou à l’accélération, deux phénomènes physiques qu’ Einstein  a eu l’idée d’identifier. Chacun sait que, soumis à une accélération ou à une décélération, il est alors animé d’un mouvement contre lequel il doit lutter. Dans une rame de métro si l’accélération est trop forte ou si le freinage est trop puissant notre corps est soumis à des forces dites pseudo-forces, qui affectent notre mouvement  comme  elles affectent  aussi le mouvement des horloges; ce qui fait qu’une horloge située au-dessus (au niveau altitude) d‘une horloge située au niveau de la terre  fonctionnera différemment en raison du différentiel de pesanteur. Le muon se comporte en fait comme une horloge et la durée de son « mouvement » assimilé ici à sa durée de "vie" va différer selon qu’il est  soumis à un champ de gravité constant ou à un champ de gravité variable.

Un peu agacé par ces  abus de langage et désireux de savoir si je pensais juste ou pas j’ai fini par interroger un enseignant-chercheur en physique dont je me suis rendu compte, en lisant ses livres, qu’il ne tentait pas d’égarer le lecteur dans un langage conceptuel détaché de toute expérience. Il s’agit de M. Jean Marie Vigoureux, auteur de nombreux essais dans le domaine de la mécanique et enseignant à l’Université de Franche Comté.

Je donne ici un extrait de sa lettre, en réponse à la mienne :

« Les effets de la relativité restreinte sont des effets de perspective dus à la vitesse. Comme tous les effets de perspectives ce sont des effets réciproques…Ainsi A voit l’horloge de B fonctionner moins vite que la sienne tout comme B voit l’horloge de A fonctionner moins vite que la sienne »  

Pour bien comprendre cette phrase il faut savoir que nous nous mettons dans une situation où A et B sont deux vaisseaux spatiaux qui s’éloignent l’un de l’autre  à vitesse constante (mouvement rectiligne uniforme). 

Exit donc la dilatation du temps et la contraction des longueurs  : il ne s’agit que d’effets de perspectives. Il est équivalent de dire que l’horloge B va moins vite ou que l’horloge A va moins vite (tout dépend du point de référence). Il n’ y a aucun ralentissement en soi des horloges.


« Comme vous le dites à juste titre , ce n’est plus le cas de la relativité générale  : une horloge posée sur terre fonctionne moins vite qu’une horloge située dans un satellite (GPS) et  ce n’est plus un effet réciproque mais un effet absolu » (voir ci-dessus remarque sur les effets de l'accélération).

Puis comme je critiquais cette idée d’un espace que l’on "quadrille" etc. bref l’idée d’un espace qui serait une réalité descriptible :

«On recouvre l’espace par un filet quadrillé…vous avez bien raison de dire qu’il s’agit là d’un abus de langage. L’espace décrit est bien mathématique et les grandeurs physiques ne sont pas l’espace et le temps, mais des longueurs et des durées (de mauvaises habitudes du langage courant nous fait souvent employer le mot temps quand il s ‘agit en réalité de durées).

Exit l’espace et l’espace-temps comme réalités nichées quelque part…il  ne s’agit là que d’ objets mathématiques que jamais personne n’observera réellement.

Enfin comme je faisais remarquer qu’à mon sens les forces  (en physique) n’existaient pas (j’y fais référence en critiquant Kant dans mon étude) :

« Quand à votre réflexion sur les forces : vous avez encore raison c’est le grand mérite d’Einstein d’avoir compris très jeune que la notion de force était une pure invention de l’esprit ».



En définitive que reste-t-il des notions d’espace et de temps en physique ? Dans la pratique, le physicien, dès qu’il est dans son labo, quelles que soient ses définitions de l’espace et du temps, se débarrasse de ces notions et ne pense plus que : mesures des durées et des longueurs. 

Il peut y avoir là quelque chose de décevant; car là encore l‘espace et le temps échappent à toute définition. L’espace et le temps semblent donc ne pas être des objets, définissables en tant qu’objets.

Fin de ces considérations sur l’espace et le temps.

descriptionCritique de la raison pure - Page 34 EmptyRe: Critique de la raison pure

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Dienekes a écrit:
La métaphysique de l’espace et du temps ne font pas partie des questions qui me mobilisent le plus, j’aurai donc du mal à vous suivre dans des analyses qui dépasseraient la lecture de Kant (directe ou croisée). 
Je m’intéresse à la lecture de Kant, non dans le fond pour son traitement de la métaphysique, mais plutôt parce qu’il revient d’une façon ou d’une autre dans une grosse majorité des sujets philosophiques. Il apparaît dans une bonne partie des cours que j’ai eus à la fac. De fait, il me semble indispensable de comprendre ses textes. De plus, sa lecture est un exercice intéressant en elle-même.


Je crois bien que, si j'ai abordé la philosophie en m'attaquant directement à Kant, c'est aussi parce que je le voyais cité très souvent et que je me sentais gêné de ne rien savoir de son œuvre. En outre même les scientifiques s'y réfèrent fréquemment (pour le critiquer le plus souvent). Ainsi m'est-il apparu nécessaire de l'étudier.

Mais je suis comme vous dans ma démarche intellectuelle : il me semble qu'à un moment il n'est plus utile d'aller plus loin.
Pour moi Kant pose surtout des questions, il ouvre des champs de réflexion.

Par ailleurs je pense qu'il touche tout de même quelques points fondamentaux dans l'exercice  de notre esprit (ou de notre cerveau pour reprendre le langage actuel). Je crois qu'en effet l'homme ne reçoit pas passivement de la nature ses connaissances mais que c'est l'homme qui, activement, rend l'expérience du réel possible. L'homme projette sur le réel des structures mentales qui sont en lui (en disant cela je déclare donc ma croyance dans le transcendantal). J'en suis de plus en plus convaincu en lisant Kant.

Enfin je me rends compte que le concept de la chose en soi, tel que je l'ai interprété (en fait cette interprétation me vient de la lecture des essais des neuropsy) est profondément fécond. Je parle d'une interprétation de ma part car en relisant attentivement Kant j'ai l'impression que pour lui, c'est le même objet qu'il voit sous deux faces (le phénomène et la chose en soi). Ce qui en effet semble "intenable" et ce qui a ouvert, vous le savez, tant de critiques contre sa doctrine. Mais si vous séparez l'objet/phénomène de l'objet/ chose en soi, (confer mon image du caillou lancé dans de l'eau, la caillou est la chose en soi, l'onde sur l'eau est le phénomène) alors cette distinction est féconde, notamment en mécanique quantique. 

Car il reste toujours ce vieux débat. Dans le mesure où nos sensations ne sont mobilisées que par des "chocs" de quelque chose sur nos sens, nous savons que ces "chocs" ne sont évidemment pas les choses qui les causent. Le remuement de l'onde acoustique sur mes tympans n'est évidement pas la chose qui a provoqué l'onde acoustique ! Donc c'est bien l'esprit (ou le cerveau) qui construit une représentation de la chose. En quoi cette construction, ce modèle comme disent les neuropsy coïnciderait-il avec la chose ? Qui nous garantit que ce modèle est identique à la chose ?  Ce débat est vieux comme la philosophie. Pour les neuro psy ce modèle n'est pas identique à la chose et le cerveau, selon eux, ne cesse par  l'expérience de peaufiner son modèle de la chose.

Je continue maintenant l'étude de la Critique.

descriptionCritique de la raison pure - Page 34 EmptyRe: Critique de la raison pure

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aliochaverkiev
Je continue maintenant l'étude de la Critique

On peut dire que l'étude de Kant est fondamentale pour l'histoire de la philosophie des mathématiques et des sciences.
Denis Bonnay, Jacques Dubucs. La philosophie des mathématiques.
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-00617305/file/bonnay_dubucs_philosophie_des_mathematiques.pdf

Philosophie de l'espace et du temps - https://fr.wikipedia.org/wiki/Philosophie_de_l%27espace_et_du_temps

Bertrand Liaudet, Vérités nécessaires et vérités contingentes chez Leibniz - Jugements analytiques et jugements synthétiques chez Kant - Prolongements et distinctions
http://bliaudet.free.fr/IMG/pdf/1998-04-Leibniz-Kant.pdf
… la structure même de la théorie kantienne de la connaissance explique la position de la principale critique de Kant contre Leibniz :
Leibniz intellectualisait les phénomènes [….] au lieu de rechercher dans l'entendement ou dans la sensibilité deux sources tout à fait différentes de représentations, mais qui ne pourraient juger des choses avec une validité objectives qu'en liaison (CRP).

Conditions et limites rationnelles de la science: Kant, Critique de la raison pure
http://classiques.uqac.ca/collection_methodologie/kant_emmanuel/conditions_de_la_science/conditions_de_la_science_texte.html
….Kant demeure dans la pure intellectualité logique qu’il conçoit en outre comme universelle et indépendante de toute autre condition qu’elle-même (la raison selon lui serait la même pour tous les individus, dans toutes les époques et toutes les régions), plus tard Émile Durkheim (notamment dans son étude sur « les formes élémentaires de la vie religieuse ») reprendra cette critique des conditions et des limites de la connaissance en dépassant le relativisme de Kant: en effet le sociologue expliquera les catégories de la raison, tels le temps et l’espace, le genre et l’espèce et jusqu’à la causalité, comme étant la reproduction symbolique des formes de l’organisation sociale qui structure chacun de ses membres. Alors que Kant fait reposer ces catégories sur une sorte d’anthropologie de la nature humaine, Durkheim cherche dans les faits sociaux externes l’origine de la causalité qui selon lui proviendrait du pouvoir politique de certains groupes humains sur d’autres groupes, comme le temps ou l’espace serait un cadre d’organisation logique parce que chaque société organise un temps ou un espace collectif. 

Louis Couturat, La philosophie des mathématiques de Kant
https://fr.wikisource.org/wiki/La_Philosophie_des_math%C3%A9matiques_de_Kant
….les progrès de la Logique et de la Mathématique au XIXe siècle ont infirmé la théorie kantienne et donné raison à Leibniz. Si Kant séparaît et opposait entre elles la Logique et la Mathématique, c’est qu’il avait une idée trop étroite de l’une et de l’autre. On connaît l’opinion qu’il avait de la Logique : cette science n’avait pas, selon lui, fait un seul pas depuis Aristote (B. VIII), et n’en avait plus un seul à faire, car elle avait atteint dès l’origine une perfection qu’elle devait à sa « limitation »….
…Kant concevait, avec tous ses contemporains, les mathématiques comme les sciences du nombre et de la grandeur, et même, plus étroitement encore, comme les sciences de l’espace et du temps, et non pas comme une science ou plutôt une méthode purement formelle, comme un ensemble de raisonnements déductifs et hypothétiquement nécessaires. Ici encore, on ne saurait lui reprocher de n’avoir pas prévu l’avenir, encore que, sur ce point aussi, Leibniz ait vu plus clair et plus loin que lui, et ait conçu fort nettement la Mathématique universelle, et plus spécialement l’Algèbre universelle (qu’il appelait la Caractéristique) comme applicable à toutes les formes possibles de déduction.


Dernière édition par BOUDOU le Sam 18 Juin 2016 - 19:04, édité 1 fois
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