Arcturus a écrit:La révolution de la physique quantique est de montrer que lorsque nous entrons dans l'étude de l'infiniment petit, les particules, nous ne pouvons jamais faire apparaître une quelconque relation de nécessité. C'est ce que Heisenberg appelle les relations d'incertitude ente les particules.
Convoquer la mécanique quantique en philosophie est hautement spéculatif et risque de perdre le lecteur. La raison principale est du fait d'un problème d'interprétation qui alimente toujours de vifs débats entre les physiciens. Que nous dit la mécanique quantique sur le monde ? On se pose toujours la question. L'exemple le plus frappant est que l'on est en train d'abandonner la notion de particule pour lui substituer celui de champs. Pour le reste, une science aussi "incertaine" connaît quand même de sérieux succès en matière de calcul comme le rappel Etienne Klein dans la vidéo ci-dessous.
Intervenants : Claude Aslangul et Etienne Klein.
Pour ceux que perdrait cette vidéo et qui auraient du mal à en tirer des conclusions, je vous livre un extrait de l'Encyclopédie Universalis, beaucoup plus accessible :
Encyclopédie Universalis - La physique quantique - Problèmes d'interprétation et controverses. a écrit:
La physique quantique présente des caractères inhabituels dont l'interprétation a été longuement discutée. Cette réflexion a donné lieu à des controverses passionnées, dont certaines durent encore .
Tout d'abord, les relations de Heisenberg limitent la détermination simultanée des positions et des impulsions. A l'inverse de ce que sous-entend la physique classique, il faut admettre que la position, la vitesse, le moment angulaire, etc. ne sont pas des grandeurs que "possède" une particule mais simplement le "résultat de mesures", c'est-à-dire d'interactions entre la particule et des appareils. Une mesure de position, par exemple, nécessite des appareillages incompatibles avec ceux qui mesurent l'impulsion, et la perturbation apportée par chaque mesure au système étudié ne peut pas être négligée à l'échelle des particules.
Par ailleurs, du fait de l'étalement des résultats de mesure, on ne peut faire de prédictions qu'en terme de probabilités. En physique classique , l'apparition de probabilités est attribuée à une ignorance partielle sur l'ensemble des grandeurs. En physique quantique, il s'agit d'une nécessité intrinsèque, aussi complète que soit la connaissance possible du système. Cette connaissance maximale est donnée par le "vecteur d'état" et non par les valeurs des grandeurs physiques mesurées. En un sens, le déterminisme est donc préservé, puisque l'état évolue selon des lois parfaitement déterministes : les équations de la mécanique quantique. Cependant , l'aspect probabiliste des résultats de mesures a choqué certains auteurs qui ont imaginé l'existence de " variables cachées".[…]
En attendant, les physiciens continuent d'y réfléchir, mais se consacrent surtout à exploiter, dans tous les domaines concernés, la validité et l'efficacité de la physique quantique.