aliochaverkiev a écrit:Crosswind a écrit:Bon, bon, bon... Si je comprends bien, pour Sartre (dont je viens de relire le roux roman et surtout parce qu'en définitive il s'agit bien de ses conceptions à lui), l'existence est en quelque sorte la condition première, sine qua non, qui permettra la construction libre, appuyée sur l'ouverture à un monde, d'un être et par lui des concepts, dont le concept d'essence. L'être serait donc cet assemblage produit par une liberté consciente, grâce à l'existence, prise comme origine ultime ? Ce que nous dit Sartre c'est que l'homme est d'abord une conscience, ensuite une construction libre au sein d'un espace contraignant donné par la conscience ?
Mais si tel est le cas, comment justifier la liberté ? Qu'est ce qui est libre sinon une essence ou une existence ? L'existence ne peut l'être puisqu'elle est contingente, et l'essence non plus puisqu'elle semble ne pas pouvoir avoir la liberté suffisante que pour exister préalablement à toute autre chose.
J'ai parlé de Sartre pour introduire l'existence. J'ai mis le plan de mon étude, vous verrez alors que Sartre occupe la troisième partie: facticité et liberté.
Facticité: nous sommes des êtres de l'ordre du fait. Facticité ouvre sur contingence. Mais aussi d'un autre côté facticité induisant l'idée d'une construction de soi, d'un choix de soi, s'articule nécessairement sur le concept de liberté. On ne peut désimpliquer facticité et liberté. Notre existence sera totalement traversée, occupée, préoccupée à découvrir la liberté et en faire quelque chose. Donc faire quelque chose peut-être aussi négatif. Cela veut dire aussi ne pas vouloir l'assumer, ne pas vouloir la considérer, tenter de la fuir. Le salaud chez Sartre c'est celui qui se fuit lui-même. (en gras car il m'a été demandé la définition du salaud selon Sartre) Mais ce sera développé beaucoup plus tard.
L'existence est en effet prise comme origine première. Origine non elle même soumise au principe de raison suffisante. Être ou ne pas être. Exister ou ne pas exister. Cela échappe à la causalité. Echappe à la nécessité, cela est donc contingent, et la contingence elle même est ce moment hors causalité.
Essence et existence ne sont pas à mettre sur le même plan. L'essence est une idée. L'existence est un fait. C'est justement parce que l'existence est contingente (être ou ne pas être) que la liberté éclôt. Mais soit j'accepte ma liberté en déclarant ma responsabilité soit je refuse cette liberté en ne la déclarant pas. Soit je me décide responsable de ma vie, soit, tel le salaud (selon Sartre) je ne me déclare pas responsable de ma vie.