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descriptionLa justice selon Rawls. EmptyLa justice selon Rawls.

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Bonjour,

je suis actuellement entrain de lire La Théorie de la justice de Rawls, et n'ayant ni professeur ni camarade philosophe je me tourne vers vous afin de m'éclairer dans toutes les incompréhensions que je pourrais être amené à rencontrer.

Pour commencer, je me suis fixé comme objectif des fiches de rappel à chaque sous-partie de chapitre.
La compréhension globale ne me pose pour l'instant pas de souci ; par contre j'aimerais revenir sur certains points qui m'apparaissent contradictoires et dont j'aimerais que quelqu'un puisse me les expliquer.

Afin de tout digérer et de me laisser le temps de la réflexion, je ne poserai qu'une question qui m'ouvrira à d'autres questionnement.

Dès le début du texte sur le rôle de la justice, deux phrases me semblent contradictoires :
John Rawls a écrit:
elle n'admet pas que les sacrifices imposés à un plus petit nombre puissent être compensés par l'augmentation des avantages dont jouit le plus grand nombre
une injustice n'est tolérable que si elle est nécessaire pour éviter une plus grande injustice


Merci par avance.

Bien à vous

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La réponse se trouve deux lignes plus haut :
John Rawls, Théorie de la justice - Édit. Points-Essais, p 30 a écrit:
Chaque personne possède une inviolabilité fondée sur la justice qui, même au nom du bien-être de l'ensemble de la société, ne peut être transgressée.

En d'autres termes, si la justice a besoin de sacrifier quelques-uns au bénéfice d'un plus grand nombre, ce n'est pas la justice. Ce sacrifice peut appartenir à une autre forme de vertu, s'il est libre et volontaire, mais pas à celle de la justice. Comme Rawls le dit plus loin : il ne peut pas y avoir de marchandage au nom de la justice. Comme Rawls le dit plus loin, il ne peut pas y avoir de marchandage au nom de la justice. Le fait qu'une injustice soit tolérable ne l'est qu'en regard d'un plus grand bien pour l'ensemble de la société et non par rapport à un nombre de personnes, si grand et si majoritaire soit-il.

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J’ajouterais que la position contre laquelle Rawls se dresse est l’utilitarisme (Bentham) qui vise un objectif collectif du type « le plus grand bonheur pour le plus grand nombre ». Rawls traite de ce point dans le premier chapitre, aux §§ 5 et 6 (pp. 48 et 53 de l’édition mentionnée par Vangelis).

La critique de Rawls porte sur trois points (la première porte sur votre questionnement) :

Les théories utilitaristes peuvent aboutir à ces choix discutables :
Rawls, Théorie de la justice, p53 a écrit:
La justice nie que la perte de liberté de certains puisse être justifiée par un plus grand bien que les autres se partageraient.
Par exemple, rendre un petit nombre esclave pourrait accroître le bonheur du grand nombre malgré le malheur soustrait par ce petit nombre d’exploités.

La priorité ne serait pas nécessairement donnée à l’utilité si l’on prend en compte une association humaine et non un individu :
Rawls, Théorie de la justice, p54 a écrit:
Il n’y a pas de raison de supposer que les principes destinés à gouverner une association humaine soient simplement une extension du principe du choix individuel. Au contraire, si nous posons que le principe qui doit gouverner un objet quelconque dépend de la nature de cet objet et que la pluralité des individus ayant des systèmes de fins séparés, est un caractère essentiel des sociétés humaines, nous ne devrions pas nous attendre à ce que les principes du choix social soient ceux de l’utilitarisme.
Un groupe d’individus peut, par exemple, faire le choix d’une liberté plus grande de ses membres au détriment d’une plus grande richesse collective.

La priorité devrait être donnée au juste sur le bien :
Rawls, Théorie de la justice, p. 55 a écrit:
si l’on pose que les personnes placées dans la position originelle choisiraient un principe de liberté égale pour tous et limiteraient les inégalités sociales et économiques à celles qui sont dans l’intérêt de chacun, il n’y a aucune raison de penser que des institutions juste maximiseraient le bien

Ce dernier choix est assez facile à faire à partir de la position originelle proposée par Rawls.
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