Fred ou Georges ?
Courtial a écrit:Il y a quoi de plus dans l'os que l'os ?
Hegel a écrit:L'âme n'est pas réductible à ses manifestations corporelles : l'intérieur, c'est-à-dire la conscience de soi, n'est pas et ne sera jamais visible.
Liber a écrit:Je ne sais pas. Au fond, Hegel se contente de rappeler que le visage, pas plus que le corps, n'est l'expression nécessaire de l'intériorité qui l'habite. La duplicité est trop répandue chez les hommes pour ne pas lui donner raison sur ce point. Refuse-t-il ou ignore-t-il sciemment les sciences naturelles de son temps ? Qu'est-ce que l'âme chez Hegel, sinon l'esprit, la raison ou la conscience comme manifestation de l'esprit ? Or il faut admettre que Hegel ne parle qu'à partir des expériences que les hommes vivent. Je crois plutôt qu'il se fût intéressé de près aux œuvres de Schopenhauer et de Nietzsche, de ce point de vue, plus fins et réalistes que les naïvetés balbutiantes des physiognomonistes.La physiologie appliquée à la philosophie, ce que dénonce Hegel dans la physiognomonie : "L'âme n'est pas réductible à ses manifestations corporelles", "le corps n'est que le signe de l'âme", ce qui s'oppose radicalement par exemple au livre de Darwin L'Expression des émotions chez l'homme et les animaux, mais aussi à la théorie de Schopenhauer sur la volonté vue comme une force vitale, l'importance du corps, la négation de l'âme, les instincts chez Nietzsche, etc. Hegel n'aurait pas davantage apprécié ni accordé de crédit à ces philosophes qu'aux physiognomonistes.
Liber a écrit:En effet. Si on admet qu'il commença par l'histoire, on peut dire qu'il utilisa l'évolution comme un instrument de raffinage et d'approfondissement de l'histoire, pour l'exfolier de toutes les interprétations platonico-chrétiennes. Avec un résultat contraire à celui de la philosophie hégélienne : une ouverture béante qui assignait à la philosophie de nouvelles tâches.Il faudrait alors analyser le rapport entre évolution et histoire chez Nietzsche.
Liber a écrit:Sont-ils donc mécanistes ? Comment le corps pourrait-il s'exprimer s'il n'était que lui-même ? Entre l'esprit hégélien, la volonté schopenhauerienne et l'instinct nietzschéen, les différences me paraissent ailleurs que dans la question de savoir s'il n'y a que de la matière. Hegel est-il moins matérialiste que les deux autres, sachant qu'il n'est pas platonicien ? Sans la conscience, les hommes ne vaudraient pas plus que de vulgaires minéraux, si on suit Hegel ; mais sans la matière comme support, instrument du grand œuvre de l'Esprit, celui-ci, en admettant qu'il puisse encore exister ou rester concevable, serait condamné au mutisme et n'existerait donc pas : il ne pourrait faire l'objet d'aucune phénoménologie, puisqu'il ne s'exprimerait jamais. Or pas de phénomène, pas d'histoire. En fait, la différence est dans le système de valeurs des uns ou des autres. Hegel était trop rationaliste aux yeux de Schopenhauer et de Nietzsche, qui devaient juger que l'homme de Iena s'en tirait à bon compte ou qu'il n'allait pas assez loin pour se permettre de refermer la philosophie sur elle-même.Mais si on pense que les planètes tournent très bien toutes seules, par les seules lois de la physique, alors il n'y a pas plus d'âme dans le ciel que dans notre corps, qui peut très bien se mouvoir lui aussi par les même lois ! Les physiologistes ne supposent pas l'existence de l'âme, ils n'ont donc pas à se demander si elle est ou pas réductible à ses manifestations corporelles. Pour eux, il n'y a que le corps.
Euterpe a écrit:Au fond, Hegel se contente de rappeler que le visage, pas plus que le corps, n'est l'expression nécessaire de l'intériorité qui l'habite.
Liber a écrit:En effet. Si on admet qu'il commença par l'histoire, on peut dire qu'il utilisa l'évolution comme un instrument de raffinage et d'approfondissement de l'histoire, pour l'exfolier de toutes les interprétations platonico-chrétiennes.Il faudrait alors analyser le rapport entre évolution et histoire chez Nietzsche.
Sont-ils donc mécanistes ? Comment le corps pourrait-il s'exprimer s'il n'était que lui-même ?
Entre l'esprit hégélien, la volonté schopenhauerienne et l'instinct nietzschéen, les différences me paraissent ailleurs que dans la question de savoir s'il n'y a que de la matière.