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La raison d'état

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3 participants

descriptionLa raison d'état EmptyRe: La raison d'état

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Nash a écrit:
Quant au fait que les dirigeants politico-économiques soient conseillés par des philosophes, c'est une douce utopie platonicienne absolument pas vérifiée en vrai.


Aristote, Sénèque (même si c'est un cas pour le moins particulier La raison d'état C:\Users\GRGORY~1\AppData\Local\Temp\msohtmlclip1\01\clip_image001) et Machiavel dans une certaine mesure furent des conseillers de ce que vous nommez "dirigeants politico-économique". Érasme également eut l’oreille de monarques. Le modèle du monarque éclairé va d’ailleurs dans ce sens, peut-être même plus loin. Les exemples ne manquent pas.

La philosophie, en tant que création de concepts – de systèmes de pensée - est une source de légitimation de l'action politique. C'est un support fondamental. Les partis politiques ne sont-ils pas les représentants de courants politiques-philosophiques ?

descriptionLa raison d'état EmptyRe: La raison d'état

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Que cela ait été le cas par le passé, c'est un fait ; ce que je voulais dire c'est qu'à présent, le rêve du prince philosophe n'a plus cours (d'ailleurs, les conseils de Machiavel, ce n'est pas franchement le genre de propos d'un philosophe, mais plutôt d'une sorte de technocrate).
Regardons les conseillers (Patrick Buisson par exemple) du précédent président, ce ne sont pas des philosophes.
Quant au fait que les partis soient censés représenter des idéologies plus ou moins philosophiques, c'était probablement le cas par le passé (doctrines de gauche et de droite fortement présentes lors du début du XXème siècle), mais maintenant, la politique ce ne sont plus des idées, c'est un grand vide ou une bande de vautours feignent d'avoir des idées alors que leur seul but est la prise et la conservation du pouvoir.
Il n'y a plus de grande vision commune de l'avenir, tout est morcelé, fragmenté, plus rien n'est fondateur de quoi que ce soit dans la société moderne.

descriptionLa raison d'état EmptyRe: La raison d'état

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Nash a écrit:
Que cela ait été le cas par le passé, c'est un fait ; ce que je voulais dire c'est qu'à présent, le rêve du prince philosophe n'a plus cours (d'ailleurs, les conseils de Machiavel, c'est pas franchement le genre de propos d'un philosophe, mais plutôt d'une sorte de technocrate).

C’est réducteur de la pensée de Machiavel. Le fait qu’il débute sur des constatations empiriques n’en fait pas un technocrate (terme d’ailleurs anachronique). Il initia le concept de raison d’État, à titre d’exemple.

Nash a écrit:
Regardons les conseillers (Patrick Buisson par exemple) du précédent président, ce ne sont pas des philosophes.

Et ? Les règles du jeu politique ont muté, le personnel politique également. Je n’ai pas parlé de la philosophie que comme justification de l’action politique. Machiavel en un sens, justifie une action qui ne s’appuie que sur le seul pragmatisme. Il rationalise la nécessité. Je caricature tout de même. L'image du précepteur-philosophe qui guide un prince est une conception antique.

Nash a écrit:
Quant au fait que les partis soient censés représenter des idéologies plus ou moins philosophiques, c'était probablement le cas par le passé (doctrines de gauche et de droite fortement présentes lors du début du XXème siècle).

Le XIXe français dit pourtant bien autre chose. Radicaux et opportunistes s’opposèrent avec virulence sur des questions de mise en place, de pratique politique, alors qu’ils défendaient les mêmes avancées sociales – les mêmes idées inspirées du socialisme.  L’idée ne suffit pas à différencier un courant politique. J’ai parlé de la philosophie comme justification de l’action politique, comme le droit l’est. Ce sont des forces influentes et d’influence sur la politique.


Aujourd’hui, dans un contexte d’économie mondialisée (avec une Economie qui prend le pas sur la Politique) dans lequel les règles préexistent au politique – qu’importe sa mouvance – doit suivre un certain pragmatisme. C’est la mise en place qui différencie gauche/droite. Puis ce clivage qui commence à dater est peut-être porté à évoluer, justement parce que les conceptions philosophiques qui servaient à les justifier sont aujourd’hui dépassées.


Nash a écrit:
mais maintenant, la politique ce ne sont plus des idées, c'est un grand vide ou une bande de vautours feignent d'avoir des idées alors que leur seul but est la prise et la conservation du pouvoir. Il n'y a plus de grande vision commune de l'avenir, tout est morcelé, fragmenté, plus rien n'est fondateur de quoi que ce soit dans la société moderne.

Je ne partage pas votre « fatalisme ». Et c’est d’ailleurs dangereux dans la mesure où cette logique conduit au désengagement politique du citoyen. Puis l’essence même d’un parti politique réside dans la conquête du pouvoir.  

lavie59300 a écrit:
Tous les points de vue peuvent se valoir

Relativisme quand tu nous tiens…

Dernière édition par invité1899 le Mar 4 Juin 2013 - 12:49, édité 1 fois

descriptionLa raison d'état EmptyRe: La raison d'état

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Je ne partage pas votre « fatalisme ». Et c’est d’ailleurs dangereux dans la mesure où cette logique conduit au désengagement politique du citoyen. Puis l’essence même d’un parti politique réside dans la conquête du pouvoir.  

C'est bien vrai, mais il faut avouer que peu de choses dans ce qu'on voit actuellement donnent envie de s'engager politiquement. La politique m'intéresse malgré tout, mais je ne la vois plus d'un œil enchanté comme avant, elle me semble d'une vacuité désespérante, même si je sais que d'un point de vue pratique, l'engagement politique est nécessaire au fonctionnement d'une démocratie comme la nôtre.

Pour le reste de vos réponses, je suis assez d'accord avec vous sur le fait que la philosophie justifie l'action politique. Simplement elle n'en est pas la source, me semble-t-il.

Au sujet de Machiavel, certes, j'ai réduit sa portée, son œuvre contient des richesses insoupçonnées dans un ouvrage relativement pratique (notamment sa conception du fait que toute guerre est juste si elle est nécessaire, concept qui résonne avec une acuité formidable en lien avec l'actualité récente de nos actions militaires au Mali).

descriptionLa raison d'état EmptyRe: La raison d'état

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Nash a écrit:
Pour le reste de vos réponses, je suis assez d'accord avec vous sur le fait que la philosophie justifie l'action politique. Simplement elle n'en est pas la source, me semble-t-il.

Tout dépend de l’époque. Je vous rejoins dans votre précédant post. Les siècles antérieurs – du XVIIe au XXe -  apparaissent comme idéologiquement plus fervents, philosophiquement plus riches, comme plus porteurs d’idéaux, mais les contextes historiques passionnés, passionnels, sont sûrement une des causes majeures de cette analyse. Avec de grandes causes à défendre. Puis nous sommes loin des grands orateurs du XIXe et des penseurs du XXe, pour ne parler que de la période contemporaine, mais c’est ma sensibilité d’historien qui parle sûrement.

Nash a écrit:
Au sujet de Machiavel, certes, j'ai réduit sa portée, son œuvre contient des richesses insoupçonnées dans un ouvrage relativement pratique (notamment sa conception du fait que toute guerre est juste si elle est nécessaire, concept qui résonne avec une acuité formidable en lien avec l'actualité récente de nos actions militaires au Mali).

Vous aurais-je réconcilié avec le secrétaire florentin ? La raison d'état 277638789 Après, c’est le bien-fondé de cette nécessité qui est discutable. Au Mali, on a revêtu la guerre d’un aspect moral : sauver les maliens. Machiavel aurait était beaucoup plus froid et affirmerait sans honte aller sauvegarder les intérêts français (ce que nous faisons en réalité). Le principe de la guerre juste est pour Machiavel relatif à ce que le prince va en retirer. Il y a sur le forum une excellente conférence sur La Guerre Juste. Nous sommes très loin de cette seule analyse, puisqu’il faut impérativement une caution morale pour « faire la guerre tranquille ».
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